Gaël a quitté le château de la Star Academy. Un choc pour tout le monde, et des arguments qui n'auront convaincu personne : l'élève refuse de travailler avec Pascal Nègre, et déjà on peut le soupçonner de racisme. Ses bienveillants professeurs l'ont déjà déclaré foutu ; il est vrai qu'une carrière se joue à la Star Ac, ou ne se joue pas. Personnellement je ne serais pas étonné que sur la base de ce départ une autre maison de disques soit séduite par le personnage.

La Star Academy, je ne regarde pas, ou peu, en fait seulement quand je n'arrive pas à dormir à deux heures du matin. Il m'est de fait difficile de supporter les tchatchao de Nikos avec bisou vers la caméra et petit clin d'oeil charmeur ; et puis surtout la tête d'une nana, Marina je crois qu'elle s'appelle, m'exaspère. Elle a la gueule de travers et un nez rougeaud, et je ne vous raconte même pas son état après avoir pleuré le départ de Gaël, on aurait cru qu'elle venait de s'enfiler une bouteille du Beaujolais nouveau — qui est par ailleurs dégueulasse, et je vous dis ça parce que je ne l'ai pas goûté, simplement pour faire mon oenologue de comptoir —.

Mais j'aurais tort de stigmatiser cette émission où le mot artiste semble être applicable à n'importe qui — il suffit d'essayer de faire de la musique pour être artiste ; dans cette voie-là je pourrais moi-même me considérer comme tel sous prétexte que j'essaye d'écrire —, parce qu'il y a tout de même un truc qui me plaît dedans: c'est à ma connaissance la seule, sur les chaînes hertziennes, où l'on voit des gens fumer. Alors que chez Taddeï sur France 3, personne ne fume, là où la cigarette constitue le seul élément manquant véritablement à cette émission culturelle que pour ma part j'adule pour son côté posé, limite sopo.

Toutefois, on n'oubliera pas de dire que les élèves qui fument à la Star Ac mettent en péril les téléspectateurs, qui risquent en effet de subir les effets du tabagisme passif à travers leur écran.

A propos de tabagisme passif, voilà une lubie qui me fait bien marrer. Le ministère de la santé, qui nous emmerde avec ce truc depuis pas mal de temps déjà, a communiqué des chiffres particulièrement intéressants.

Premièrement, sur les 6000 morts du tabagisme passif en France par an, mille sont des non-fumeurs. Le reste ? Ce sont des fumeurs qui subissent la fumée d'autres fumeurs en plus de la leur. Absurde, mais pourtant vrai semble-t-il.

La passivité tabagique fait par ailleurs l'objet de moult statistiques qu'on sait pas d'où elles sortent, mais qui ont en tout cas le mérite de décrédibiliser totalement le décret débile (jeu sur les sonorités de décrédibiliser, dans ce blog plus qu'ailleurs, nous jouons sur les mots) interdisant la clope dans les bars et boîtes de nuit. De fait, sur les 6000 morts dont nous parlons, le ministère de la santé précise que 5.574 ont subi le tabagisme passif à domicile, 289 au travail, et, tenez-vous bien, 25 dans les bars ou autres lieux dits de convivialité.

Autrement dit, cette loi, une fois appliquée aux bars, sauvera 25 personnes. Un chiffre considérable qui justifie amplement sa mise en place.
Xavier Bertrand, notre ministre, espère que l'interdiction de fumer dans les bars poussera les parents à ne plus fumer chez eux. Sauf que le mec qui a du se priver de clope au café risque fort de compenser son manque chez lui.

Personnellement je ne vois déjà pas comment on peut répartir avec une précision aussi chirurgicale tous ces chiffres-là, en sachant précisément qui est mort de quoi quand par qui.

Que l'on avance l'idée que les non-fumeurs n'ont pas à être incommodés par la fumée des autres, passe encore, mais que l'on brandisse la menace du tabagisme passif dans les cafés alors qu'elle est inexistante a quelque chose de profondément coquasse.

Cela dit, il y a bien plus drôle. Jetez donc un oeil à ce petit dessin très soigné, tout bien réalisé :

[img] http://eur.news1.yimg.com/eur.yimg.com/xp/reuters_molt/1399773755.jpg[/img]

Bien, alors qu'y voit-on ?

Un gentil fumeur assis dans un joli fauteuil ; notez la petite plante verte au fond de la salle, c'est le petit détail qui rend le truc tout de suite plus acceptable.

On peut apprendre, en légende, les choses suivantes :

Le local ne pourra pas faire plus d'un cinquième de la surface de l'établissement, ni plus de 35 m2. Donc si trente fumeurs se pointent, il y en a une bonne vingtaine qui doit se taper la morosité non-fumeuse.

Ce seront des salles closes sans aucune prestation de service. Le ménage y sera effectué sous certaines conditions, avec un masque à gaz.

Il y aura un système d'air permettant un renouvellement d'air minimal de dix fois le volume de l'emplacement par heure. Enfin à la limite, il ne serait pas si absurde de laisser les fumeurs s'asphyxier, on s'en débarrasserait plus vite. Quoique ce serait emmerdant, ils n'achèteraient pas de patchs. Ben oui, pour qu'on fumeur soit rentable, il faut soit qu'il continue à acheter des paquets taxés à 75%, soit qu'il achète des patchs présentés comme seule solution valable pour arrêter ; dans tous les cas il doit être vivant.

Le local sera maintenu sous dépression, tout comme le fumeur.

L'accès sera interdit aux mineurs de moins de seize ans, on sait jamais, des fois que l'intimité pousse les fumeurs à partouzer.

Bref, vous feriez mieux de vous jeter sur cette réédition à tirage limitée que le Seuil fait des Réquisitoires de Desproges, pour 10€, avec, et là ça devient carrément bandant voire éjaculatoire, des extraits de manuscrits gribouillés, raturés, travaillés, des textes du Christ ressuscité. C'est tellement puissant que j'ai craqué pour ces textes que je connais déjà par coeur. J'ai même failli me lâcher et racheter les livres que je possède déjà juste pour le nouveau design de leur couverture.

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(Je vous ai dit que c'était bandant.)

Par ailleurs, si vous avez France 4, vous ne pouvez pas louper, jeudi prochain, et en prime time mais sans élèves braillards, Les Animaux ne savent pas qu'ils vont mourir, spectacle de Michel Didym et Hélène Desproges dans lequel quatre acteurs reprennent des textes issus des one man show de Pierrot, y compris son inachevé.
J'ai vu ce spectacle il y a tout pile trois ans, et je pose mon label de garantie qualité ; en plus, contrairement à ce que l'on aurait pu craindre, ce ne sont pas ses textes les moins polémiques qui ont été choisis. Ce qui signifie que vous devriez avoir droit à ce sketch extraordinaire sur les Juifs et le nazisme à 20h50.

Desproges nous sauvera tous.