Non pas celle-là, une autre...
Cette révolution-là concerne le Macintosh d'Apple, une ligne de micro-ordinateurs puissants et élégants mais qui ne s'est jamais vraiment imposée comme une plate-forme majeure pour le jeu vidéo. Les principaux développeurs / éditeurs ne lui dédient aucun titre exclusif, et les quelques conversions PC ou console qui finissent par voir le jour – toujours prises en charge par des studios spécialisés – sortent bien souvent avec plusieurs mois de retard.
La révolution, donc, a démarré au mois de juin 2005, lorsqu'Apple a déclaré abandonner les processeurs PowerPC fabriqués par IBM au profit des Pentium d'Intel, basés sur l'architecture x86 utilisée par le monde PC depuis des années. La dernière pièce du puzzle pour les joueurs, elle, s'est mise en place mercredi dernier avec l'annonce du programme Boot Camp, permettant d'installer Windows sur sa machine Mac Intel. Certes, l'exploit avait déjà été réalisé il y a de cela plusieurs semaines par une poignée de bidouilleurs ingénieux. La différence, c'est que Boot Camp est un programme officiel Apple, la compagnie ayant visiblement décidé d'opérer un rapprochement total avec le système d'exploitation Microsoft dans le but de rendre l'achat d'un Mac irrésistible. La technologie, distribuée pour l'instant indépendamment en version beta, sera à terme intégrée dans la prochaine version de Mac OS X, nom de code Leopard.
Evidemment, du coup, tout est très simple. Pas de fichiers de configuration à modifier ; juste un CD à graver et de la place à faire sur son disque dur. Et les premières impressions semblent très positives. Oblivion, dixit un lecteur du site Shacknews, est extrêmement jouable sur un MacBook Pro doté d'un processeur 2 Ghz, de 2 Go de mémoire vive et d'une carte graphique ATI X1600. Le jeu tourne apparemment en basse résolution, format 16x9 et détails au maximum. Le magazine 1Up a également tenté l'expérience. Half-Life 2 via Boot Camp atteint facilement les 20-30 images par seconde en 1280x768 et détails moyens. F.E.A.R., de son côté, est absolument jouable, toujours en détails moyens. Un miracle ? Pas vraiment puisqu'aucune technique d'émulation ne vient ici ralentir l'exécution du code. Windows XP tourne en natif sur processeur Intel comme il le ferait sur PC.
Bonne nouvelle pour les joueurs, donc. Mais s'il est désormais possible de lancer un titre PC sur Mac à un niveau de performance acceptable, y a-t-il encore besoin de développer des conversions spécifiques ? La révolution annoncée signifiera-t-elle la fin des éditeurs spécialisés Apple comme Aspyr ou MacSoft ? Ces derniers, interrogés par le magazine Macworld, restent prudents et précisent que l'envergure exacte de l'évènement reste encore à déterminer. En particulier, il reste à voir quel sera le taux de compatibilité exact affiché par Boot Camp sur l'ensemble de la logithèque PC. Les éditeurs notent également que tout le monde n'a pas forcément l'envie ou le besoin d'installer Windows XP uniquement pour jouer. Blizzard, entre autres, n'a aucune intention d'arrêter de développer des versions natives Mac OS de ses jeux. Enfin, il semblerait que certains interprètent l'arrivée de Windows chez Apple comme le début de la fin pour le Macintosh, qui se retrouverait alors redondant face au PC. L'arrivée de Boot Camp, en tous cas, semble offrir un argument de poids à des joueurs épris de changement. Au moins une douzaine d'indécis m'ont dit que la nouvelle fonction permettant de lancer des jeux PC sur le Mac balayait les dernières réticences qu'ils avaient à faire du Mac leur prochaine machine, note-t-on chez 1Up.
Source :
Overgame