Présentation de Negima! Magister Negi Magi [Ken Akamatsu]
Prélude
Voilà une petite présentation de
Negima! Magister Negi Magi (j’abrégerais fréquemment en utilisant seulement
Negima!). Tout d’abord, cette présentation concerne le manga d’origine. Je ne ferai qu’évoquer les adaptations en anime ou film. Si vous n’avez vu que l’anime, je vous recommande très chaudement la lecture du manga. Car si l’anime est plutôt bon, le manga reste très nettement meilleur. Pour les néophytes de
Negima!, il y a un risque de spoil. Pour ces personnes là, je conseille de lire seulement la partie de présentation (de la présentation de l’auteur jusqu’au synopsis) et la conclusion, et donc de sauter la seconde grande partie. J’espère que cette présentation pourra motiver certains d’entre eux à lire ce manga. Pour les autres, vous retrouverez de manière synthétique mais cependant complète l’univers du manga, et j’exprimerai largement mon avis sur le manga également.
I/ Présentation
1) L’auteur
L’auteur de
Negima! Magister Negi Magi, ce n’est plus tout à fait un inconnu ! Après tout, quel mangavore n’a jamais au moins entendu parler de
Love Hina ? Si si, c’était déjà lui ! Ce mangaka de renommée internationale se nomme Ken Akamatsu. Il est né en 1968 dans la banlieue sud de la capitale Japonaise, et travaille désormais avec son équipe d’assistants au cœur de Tokyo. En plus d’être mangaka, il a également participé à la réalisation d’un anime. Il a également exercé jusqu’en 2003 dans le domaine du doujinshi hentai, faisant partie d’une équipe de 3 auteurs nommée Cu-Little2 sous le pseudo de Betty. Ken Akamatsu est marié à Kanon Akamatsu, un top model au Japon et qui, selon lui, fut l’inspiration pour la création de l’héroïne de Negima! Magister Negi Magi, Asuna Kaguzaraka.
Voyons maintenant quel a été son parcours. Au début de sa vie d’étudiant, il était intéressé par la réalisation de films. Comme le héros de
Love Hina qu’il a créé, Ken Akamatsu a échoué à deux reprises au concours d’entrée de Todai (en section audiovisuelle), l’université de Tokyo qui est la plus prestigieuse du pays. Il étudie finalement à l’université de Chuo, section littérature, où il trouvera rapidement sa voie en intégrant le club manga de l’établissement. Il fait sa percée en participant au Comiket sous le nom de Awa Mizuno et en remportant le prix organisé par le Shônen Magazine avec
A Kid’s Game for One Summer en 1993. Ceci lui permet ensuite de s’engager avec la Kodansha, qui est toujours son éditeur à l’heure actuelle.
Dès 1994, il publie sa première œuvre avec
Ai non-stop!, composée de 6 volumes. Ce manga ne passera déjà pas inaperçu et lui accordera une certaine renommée. Mais c’est avec
Love Hina, son second manga début en 1998 et qui comportera finalement 14 volumes qu’il connaîtra le succès de manière internationale. Ce dernier est encore aujourd’hui réputé comme la référence des pantsu, un sous-genre de shônen qui constitue la spécialité de Ken Akamatsu.
Negima! Magister Negi Magi constituera cependant un tournant dans sa carrière, faisant évoluer progressivement son style vers le Nekketsu.
2) L’œuvre
Ken Akamatsu termine la parution de
Love Hina dans le Weekly Shônen Magazine de la Kodansha courant 2002. Il s’accordera une pause d’un an avant de commencer
Negima! Magister Negi Magi, également publié dans le Weekly Shônen Magazine à partir du 26 février 2003. La série est encore en cours de parution aujourd’hui. 27 tomes ont dors et déjà été publiés au Japon et 20 tomes ont été publiés en France chez Pika Edition. Au Japon, le succès est présent puisque les 27 tomes de
Negima! se sont vendus à un total d’environ 15 millions d’exemplaires. En France,
Negima! fait parti des 20 mangas en cours de parution qui sont les plus vendus.
Negima! Magister Negi Magi est un shônen style nekketsu et pantsu. Rares sont les mangas à regrouper les codes du nekketsu et du pantsu, et seul
Negima! le fait de manière aussi poussée (par exemple l’aspect pantsu d’
Air Gear est secondaire). La réunion de la magie et d’un pantsu, et le système de magie mis en place par l’auteur donne aussi un aspect magical girl à son œuvre. Enfin, comme dans
Love Hina, l’aspect romance est très présent et se mélange harmonieusement avec le style pantsu.
Certaines critiques ont accusé
Negima! d’être un plagiat de
Harry Potter. Les points communs sont la présence de magie, et la ressemblance entre les héros. Des arguments valides, mais qui ne témoignent que d’un hommage de l’auteur à l’œuvre de J.K. Rowling. Car cependant, le traitement de la magie, le ton du récit (
Negima! est un pantsu avec de nombreuses scènes de nudité… pas vraiment le cas pour
Harry Potter), l’univers des deux œuvres ainsi que l’intrigue divergent totalement.
3) Adaptations
Comme tout manga à grand succès,
Negima! Magister Negi Magi a eu le droit à des adaptations. Le manga a été adapté à 3 reprises : deux fois en anime et une fois en tokusatsu (sous forme de drama). La première adaptation en anime sous le nom de «
Maho Sensei Negima! » date de 2005 et comportera 26 épisodes de 26 minutes. Même format pour la seconde adaptation nommée «
Shin Negima!? » qui date de 2006. A chaque fois, l’anime s’éloigne rapidement et fondamentalement du manga. Les couleurs de cheveux de certains personnages ont aussi été modifiées. Ils sont très peu fidèles à l’œuvre d’origine. Le drama a lui aussi été diffusé sous forme de 26 épisodes de 26 minutes en 2007. De nombreux OAV ont également vu le jour. Une première série de 3 OAV a été diffusée en 2008 et 2009 et une seconde série de 4 OAV sera diffusée fin 2009 et courant 2010. En 2010 devrait également paraître la première adaptation de
Negima! au cinéma.
4) Synopsis
Pour conclure la présentation, on va rapidement présenter l’intrigue du premier volume.
Negi Springfield est un jeune garçon de 10 ans, originaire d’Ecosse. Il a complété brillamment sa formation de magicien. A ce stade, chaque apprenti magicien se voit attribuer un stage de fin d’étude qui peut prendre des formes diverses et variées et qui poussent le magicien au contact avec des non magiciens. Le stage de Negi consistera à devenir le professeur d’Anglais d’une classe de collège au Japon, à l’université de Mahora. De plus, l’établissement où enseigne Negi se révèle être réservé aux filles. Negi se retrouve alors professeur de la classe des 2-A, une classe composée de pas moins de 31 filles. Il est contraint de garder secret ses capacités de magicien aux filles de la classe sous peine d’être transformé en hermine. Il rencontre avant le premier cours Asuna Kagurazaka et Konoka Konoe, chez qui il va finalement loger. Mais tout ne se passera pas exactement comme prévu…
II/ Analyse
1) L’évolution de l’œuvre
Clairement, le style du récit évolue tout au long de l’œuvre. Au départ, on se croit parti dans un pantsu dans la même veine que
Love Hina. Et puis rapidement, les premiers combats apparaissent et le récit devient de plus en plus un nekketsu. On peut découper le récit en 3 grandes parties :
- Style pantsu/harem classique : tomes 1 et 2
Dans cette première partie, l’aspect nekketsu est totalement absent. Aucun combat, on a l’impression d’être parti pour un pantsu classique très proche de
Love Hina, alliant humour, romance et un peu de fan service bien sûr. Un exemple typique est les éternuements de Negi qui sont si puissants qu’ils soulèvent les jupes des collégiennes aux alentours. Ce genre de petites choses disparaît dès le début du troisième tome.
- Style nekketsu/pantsu : tomes 3 à 18
Et puis avec la révélation de l’identité d’Evangeline débute clairement un vrai nekketsu/pantsu. Un vrai système de magie s’installe, de vraies motivations d’un héros de nekketsu apparaissent. Les notions de courage et d’amitié prennent de l’importance. Bref, les codes du nekketsu sont de plus en plus respectés. Cependant, le côté romance et fan service du pantsu ne sont pas en reste, et on se retrouve dans un vrai mélange des codes nekketsu et pantsu. Et l’auteur maîtrise de main de maître ce mélange, et cela apparaît finalement bien naturellement.
- Style nekketsu/harem : tomes 19 à maintenant
L’entrée des personnages dans le Mundus Magicus entraîne également un petit changement stylistique. On se rapproche encore plus du vrai nekketsu et le côté pantsu est un peu plus mis de côté. Dans les caractéristiques du pantsu, il y a à la fois le côté « harem » et le côté « romance ». C’est plutôt l’aspect romance du récit qui a quelque peu disparu depuis le tome 19… J’avoue que je trouve ça plutôt regrettable. Enfin, les petites histoires de sentiments sont toujours là, mais ce qui a disparu sont les scènes qui y sont totalement dédiées, comme on avait beaucoup dans le festival de Mahora (avec Ako et Nodoka notamment). Ceci dit, l’arc du bal du gouverneur récemment commencé ainsi que quelques passages du festival d’Ostia contiennent quelques passages typés « romance », donc le changement n’est pas du tout aussi important qu’entre la première et la deuxième partie.
Negima! Magister Negi Magi est ainsi une œuvre en constante évolution stylistique, qui part sur les bases d’un pantsu, mais qui penche de plus en plus vers les codes du nekketsu au fur et à mesure de l’histoire. Lorsqu’on est amateur à la fois de pantsu et de nekketsu, on va clairement prendre un plaisir incroyablement à lire
Negima!. Et même les amateurs du seul style nekketsu ou du seul style pantsu devraient trouver leur compte. Les fans du style nekketsu devront cependant être patient pour trouver leur bonheur et risquent de laisser tomber trop tôt, car cet aspect met un peu de temps à apparaître.
2) La magie
Le système de magie est assez unique dans
Negima! Magister Negi Magi. En fait, sa particularité est de s’inscrire dans un manga pantsu, et finalement ses spécificités et originalités sont finalement liées à ce style de manga qui ne se prête normalement pas à un univers magique. L’exemple même de ceci est aussi un des points clés de la magie dans
Negima! : les pactios. Dans le monde de
Negima!, il y a des magiciens et des non magiciens. Un peu comme dans
Harry Potter d’ailleurs. Cependant, cette fois-ci, les non magiciens ont une grande importance dans l’histoire et ont finalement accès à la magie grâce au système de pactio.
Un pactio est un pacte magique qui lit deux personnes. En général, il associe un magicien et un non magicien, car c’est dans ces cas là qu’il présente le plus grand intérêt. Le magicien qui passe le pacte est nommé Magister (d’où le titre du manga) et le non magicien est nommé Minister. Il peut s’agir de deux personnes du même sexe, mais le plus souvent, un pactio est entre deux personnes de sexes opposés. Pour réaliser un pactio, il faut que les deux personnes s’embrassent sur la bouche en se trouvant à l’intérieur d’un cercle magique. Lorsque deux personnes ont réalisé un pactio, une carte de pactio se forme sur laquelle apparaît l’image du Minister. Cette carte peut être copiée pour que le Magister et le Minister puissent posséder un exemplaire chacun.

Le pactio comporte énormément d’intérêts. D’abord, le magicien gagne un allié qui aura pour rôle principal de lui servir de garde du corps. En effet, lancer un sort prend du temps puisqu’il faut réciter des incantations en latin. Durant ce temps, le magicien se retrouve sans défense. En général, le Minister a donc pour rôle de protéger le Magister pendant ce temps, et est donc souvent un combattant orienté sur le physique. Cependant, c’est grâce au pactio qu’un non magicien peut souvent se retrouver être un Minister efficace. En effet, le Magister peut transférer grâce au pactio une partie de sa magie au Minister pour permettre à ce dernier de gagner en vitesse et en puissance physique, ainsi qu’obtenir une barrière magique capable de diminuer grandement les dégâts des attaques magiques reçus. De plus, le Minister peut invoquer un objet magique en tenant sa carte et en disant simplement « Adeat ». Cet objet est appelé un Artefact, et celui-ci est unique pour chaque couple Magister/Minister. Il peut avoir des utilités plutôt en combat (une épée, des ailes par exemple) ou plutôt hors combat (un livre pour lire l’esprit d’une personne dont on connaît le nom par exemple). Enfin, la carte de pactio a quelques autres utilités : elle permet en la collant sur son front de communiquer par télépathie avec son partenaire, elle permet de téléporter immédiatement son partenaire juste devant soi si celui-ci n’est pas trop éloigné et elle permet de stocker des tenues.

Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la magie dans les combats, avec la présence de diverses magies élémentaires, de magies de lumière et de ténèbres, de sorts à retardement, de magies destinées au combat rapproché ou au combat à distance, etc. Mais je vais m’arrêter ici en ce qui concerne la magie je crois.
3) Les lieux
On peut dire que
Negima! Magister Negi Magi est une œuvre extrêmement ambitieuse en ce qui concerne les lieux. Alors certes, finalement toute l’action se déroule simplement en deux « endroits », mais quels endroits !
Le premier est l’endroit où se déroule toute l’action du volume 1 au volume 18 : l’académie Mahora. Ce lieu est totalement imaginaire et inventé de toutes pièces par l’auteur, cependant l’auteur l’a lié à la géographie actuelle du Japon. Il s’agit en fait d’un immense campus-lycée où étudient, logent et vivent probablement plus de 10 000 étudiants. Il comporte en réalité de nombreux établissement, dont 5 principaux. Dans le collège qui comporte la classe de nos héros, celle des 2-A (qui deviendra les 3-A), il y a plus de 20 classes de 30 étudiants par niveau scolaire (3ème, 2nde…). Et tous les étudiants semblent y loger et y vivre. Finalement, le campus de Mahora se révèle un lieu de près de 10 km², que l’auteur présentera rapidement à l’aide d’une carte. Un tel lieu entraîne beaucoup de travail pour l’auteur, et celui-ci réussit malgré le rythme de parution à mener sa barque et à éviter les incohérences spatiales avec grand talent. Mahora comporte également pas mal de lieux magiques et grandioses qui nous impressionneront et qui seront un plaisir à découvrir. On peut citer l’Arbre Monde ou la fameuse. Île-Bibliothèque !

A partir du volume 19, c’est dans le Mundus Magicus (monde magique) que se déroule l’action. Il s’agit encore une fois d’un lieu assez compliqué à gérer. Il s’agit d’un lieu qui représente le tiers de la surface terrestre et que l’auteur va utiliser dans sa globalité. Encore une fois, l’auteur maîtrise bien son sujet, et les lieux sont aussi superbes. Une île volante, une cité perdue, de grandes et belles forêts, de grandes villes dans un style futuriste… on ne prend plein les yeux. D’autres lieux superbes, comme la résidence d’Evangeline sont aussi à souligner. Finalement, les lieux sont un des points forts de
Negima!, dans toute leur diversité et dans toute leur beauté. Cela représente un travail colossal, surtout pour un manga dont le rythme de parution est hebdomadaire !
4) Les personnages
Là encore, la masse de travail est simplement colossal. En fait, autant de personnages, c’est la première fois que je le vois je pense. Si vous avez lu le synopsis, vous aurez constatés que la classe du héros est composée de 31 filles. Ne pensez pas une seconde que ce sont des personnages secondaires pour la plupart, chacune des 31 filles a le droit a une grande exposition, a une visite complet de son histoire, de ses ressentiments, de son caractère, de ses passions et de ses capacités, et chacune de ces filles est totalement unique. Et la plupart sont très attachantes. On pourra cependant constater pas mal de ressemblances avec les héroïnes de
Love Hina. Cela peut embêter certaines personnes mais moi, c’est loin de me déranger (surtout que j’adore les personnages que créés Ken Akamatsu). Naru et Asuna sont assez semblables, Shinobu et Nodoka aussi (quoi que Nodoka a le droit a une évolution de son caractère assez formidable), de même pour Sû et Kû-Fei, Mutsumi est divisé en Chisus (ressemblance physique) et Konoka (ressemblance de caractère). Bref, le fan de Ken Akamatsu ne sera pas perdu ! De nombreux personnages sont cependant totalement originaux pour l’auteur. Toujours en ce qui concerne les filles de la classe, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont bizarres et diversifiés ! Question taille et tour de poitrine, on a de tout. Et il y a aussi une ninja, un vampire, un fantôme, un robot… bref, c’est une classe un peu folle. On pourra aussi souligner le talent incroyable de Ken Akamatsu pour dessiner des bishôjos (jolies filles de manga).

En ce qui concerne le héros, c’est clairement un personnage réussi. On croit avoir à faire à un Keitarô-like, mais finalement ce sont des personnages assez différents. Negi a 10 ans et malgré tout on peut dire que c’est un vrai gentleman et il fait penser à Keitarô à l’âge adulte de ce point de vue. Il est généreux, gentil, attentionné, bon parleur… on croirait vraiment à un adulte. Cependant, il garde les faiblesses dues à son âge, c’est-à-dire sa naïveté, sa maladroitesse quand il s’agit des sentiments des filles, etc. Et puis plus tard dans le manga, c’est une facette bien plus sombre de Negi qui sera peu à peu mise en avant, à la grande surprise du lecteur. Et l’auteur met en place de nombreuses scènes axées sur la véritable personnalité de Negi, surtout depuis l’arrivée dans le Mundus Magicus. Pour notre plus grand plaisir !
5) Le scénario
Contrairement à
Love Hina, pour
Negima! Magister Negi Magi, on peut dire que le scénario est un critère important dans le jugement qu’on doit faire de l’œuvre. Le scénario est clairement de grande qualité. Cependant, il a mit peut-être un peu trop de temps à se mettre en place. Pour ses débuts dans le genre du nekketsu, la performance de Ken Akamatsu est juste exceptionnelle. Les motivations du héros ont du sens et de la pertinence. Les révélations viennent également petit à petit et sont surprenantes, et les mystères qui jalonnent le passé de Negi, l’histoire de son père et du Mundus Magicus rendent le scénario très accrocheur. On peut dire que le scénario prend vraiment plus d’ampleur à partir du volume 19 et l’arrivée du Mundus Magicus. Avant, l’évolution du scénario était plus lente, car la part laissée aux aspects du pantsu était plus importante. Ne jugez pas trop du scénario si vous n’en êtes pas encore arrivé à l’historique de la guerre du Mundus Magicus et les révélations notamment sur la mère de Negi (c’est très récent). Vous risqueriez d’être vraiment surpris.

Dans les 18 premiers volumes cependant, même si le scénario avançait un peu lentement, on peut signaler que l’auteur réalisait un modèle de gestion de son œuvre entre action et romance. L’exemple même est la fête de Mahora où l’auteur utilise les effets d’une montre à remonter le temps pour allier les scènes d’actions (avec le tournoi) et de romance (avec les rendez-vous). Et c’est clairement un coup de maître. Dans les bonus des tomes en version française, vous trouverez d’ailleurs un chronogramme expliquant bien le travail fait sur cette gestion temporelle du festival.
6) L’humour
Bon, évidemment il fallait une partie sur l’humour, qui est quand même une des clés du style de Ken Akamatsu. Cependant, on peut dire qu’il y a nettement moins d’humour que dans
Love Hina, et qu’on rigole bien moins souvent. Ceci est tout à fait normal vu le style du manga. Mais cependant, il y a tout de même beaucoup plus d’humour que dans un nekketsu classique (même ceux qui se veulent drôles comme
One Piece).
Un bon point est que l’humour a évolué depuis
Love Hina, et donc que ce n’est toujours pas aujourd’hui qu’on se lassera de l’humour si spécial d’Akamatsu-sensei. L’humour est moins déjanté, mais plus décalé par rapport à l’histoire. Et c’est bien le style d’humour qu’il faut pour un manga qui fait un mélange nekketsu/pantsu. Des personnages importants sont introduits avec pour but majeur de faire rire le lecteur. On peut bien évidemment citer Camo, l’hermine-fée perverse, manipulatrice et voleuse de sous-tifs ou Rakan qui apparaît dans le monde magique. Je mets le lien vers une planche plutôt comique pour vous montrer un peu de quoi il en retourne (quoi que si on ne connaît pas le contexte, ça marche un peu moins bien).
http://www.mangafox.com/manga/mahou_sensei_negima/c226/11.html
Conclusion
Negima! Magister Negi Magi est un manga exceptionnel avec peu de faiblesses. Il a aussi le mérite d’être original en associant les codes du nekketsu et du pantsu. Cependant, certains fans de nekketsu pas trop friands de pantsu pourraient passer à côté de quelque chose, car le côté nekketsu de l’œuvre est totalement absent des deux premiers volumes. Et pour un fan de nekketsu, c’est vraiment à partir du volume 19 qu’il devrait totalement trouver son plaisir, là où le scénario commence à prendre une autre dimension. On garde aussi la patte Ken Akamatsu avec l’humour et les personnages. Les fans de
Love Hina trouveront donc sûrement leur bonheur ! On peut aussi souligner que
Negima! est une œuvre très ambitieuse, dans le sens où les personnages sont incroyablement nombreux et les lieux particulièrement gigantesques et détaillés. Pour un manga publié hebdomadairement, ça relève tout simplement du miracle. Finalement,
Negima! Magister Negi Magi est un manga qui devrait plaire à un public large, et qui peut leur apporter un plaisir de lecture exceptionnel, en mélangeant avec grand talent le suspense, l’humour et l’action.
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Scantrad
Pour lire le manga, les tomes 1 à 19 sont disponibles ici au téléchargement en VF :
http://www.scan-streaming-telechargement-manga.com/ScanNegima.html
A partir du tome 20 (chapitre 177 jusqu’au chapitre actuel), il faut aller par ici et c’est en VA (il n’existe aucune team de scantrad française pour
Negima! en activité aujourd’hui) :
http://www.mangafox.com/manga/mahou_sensei_negima/