Je souhaiterais, avant de commencer mon test, préciser que je ne suis pas un fan de la saga Final Fantasy de la première heure. J’avais jouer au moins quelques heures à chaque sauf les deux premiers et seulement terminé Final Fantasy VI. Attention, l’article peut révéler certaines choses sur le jeu qui pourraient être nuisible à votre plaisir de jeu.
Après une attente interminable, Final Fantasy XII débarqua enfin en Europe. Le changement de l’équipe de développement de Square-Enix laissait prévoir du changement dans la saga mythique.
I ) Le système de combat ultime
La première et principale innovation du jeu concerne les combats. Fini le RPG au tour par tour, ce Final Fantasy XII nous propose des combats sans changement d’écran et en temps réel, avec pour seule contrainte une barre d’action (qui, avec les bonus de permis Vivacité ainsi que la magie temporelle Célérité, se remplira en un instant). Le premier effet que cela apporte : un énorme gain de temps. Fini les combats qui duraient près d’une minute chacun ; les combats s’enchaînent à une vitesse folle, ce qui apporte du dynamisme et un supplément de confort dans l’évolution de ses personnages. Ce temps réel implique également une question de gestion inédite. Le joueur peut faire une différence par la qualité de la gestion des combats. La gestion des combats, toujours pour un gain de temps, propose un système d’ordres, les gambits, qui permettent de n’avoir à réellement gérer qu’un seule personnage, le leader. Tout y est paramétrable : les attaques, les sorts de soutiens, les attaques magiques selon l’adversaire, et de plus, il faut établir un ordre de priorité. La présentation des combats est également excellente : des traits de couleur indique les actions prévues pour plus de lisibilité, et le menu, conservé de Final Fantasy X est clair et rapide. Selon moi, le système de combats classique des combats au tour par tour avec écran séparé est renvoyé aux oubliettes : ce type de combats demande une attention de tous les instants, et de nombreux pièges sont éparpillés sur les routes, ainsi que la présence de monstres sur-puissants au milieu d’une map facile exigant du joueur une attention de tous les instants. Le nombre de techniques a aussi été décuplé. Les magies de soutien sont plus variées et sont indispensables pour mener à bien certains combats, et les altérations d’état sont plus nombreuses, et certaines comme Confusion, Virus, Sommeil, Inaction, Stop ou Glas sont extrêmement dangereuses. Les techniques, comme Allonge ou Acuité sont également importantes. Finalement, ce Final Fantasy se rapporche plus d’un Action RPG que d’un RPG au tour par tour, un changement qui devrait déstabiliser plus d’un fan de la série. Cependant, les combats ne peuvent être autre chose qu’un atout de ce Final Fantasy : à la fois riche, complet et dynamique, seul les inconditionnels du tour par tour pourront reprocher à l’équipe de Matsuno ce choix, pour ne pas dire cette évolution !
II ) Un jeu complet disposant de nombreux atouts
La réalisation du jeu est en tout point splendide, repoussant les limites de la PlayStation 2. Des thèmes entraînant mettent souvant dans l’ambiance qu’impose le jeu. Une bande sonore de grande qualité, même si l’on peut regretter la présence de thèmes de combats plus mémorables dans les grandes oppositons comme les boss. Le character design des héros est souvent remise en cause, mais pour moi, il est excellent. Vaan, sous son aspect naïf est un excellent personnage, Basch et Balthier dégagent une vraie classe, et les filles du jeu sont toutes les trois jolies (ptité, pas de Final Fantasy XII-2 non plus xD). Penelo n’est pas très charismatique, mais qu’est-ce qu’elle peut être mignonne... Fran est tout le contraire, elle en impose surtout qu’elle est très grande. Ashe est une fille très mystérieuse, et pourtant c’est son histoire qui est la plus mise en évidence. Le design des ennemis est génial. Variés et très travaillés. On peut dire dans l’ensemble que la qualité des textures est nettement supérieure à celle de Final Fantasy X. La qualité des textures et de la réalisation permettent une totale réussite de l’ambiance sombre générale que le jeu met en avant. La diversité des quêtes proposées par le jeu est également intéressante : dans la quête principale, la récolte des 9 feuilles blanches pour prendre le taxi, ou la tâche de répandre une rumeur sont autant de petites choses qui sortent du quotidien. Les quêtes annexes sont réussites également. L’acquisition des armes ultimes passe par des quêtes plus ou moins complèxes (et plus ou moins frustrantes comme pour la Lance du Zodiaque...) et l’acquisition des dernières magies et objets passe par la principale quête annexe du jeu : la Chasse aux Monstres. D’un niveau très hétérogène, ces dernières sont très intéressantes également, quelque soit l’avancée dans le jeu. La chasse aux éons est également très intéressante et difficile. Ces invocations sont souvent plutôt belles, et leurs attaques finales sont tout simplement énormes. Cependant, elles ne durent que peu de temps et réduit le nobmre de personnages à un seul. Mais quel plaisir d’avoir une de ces bestioles qui vous suit comme un animal de compagnie. Tout ce spectacle peut être savouré grâce à une caméra orientable à 360° et recentrable à tout moment : un vrai bonheur. Un autre moyen de dépenser ses MP : les impulsions. Faisant étrangement penser aux overdrives de Final Fantasy X, ces impulsions peuvent être enchainées et des flux de mystes permettent de faire d’énormes combos, le tout servi par des effets de lumière impressionnants. Finalement, le jeu nous en met de bout en bout plein la vue, dans un monde d’Ivalice gigantesque et magnifiquement modélisé. Dans le rayon des nouveautés, on peut rajouter la customisation des personnages, qui à été optimisée à l’extrême : le nouveau système de permis, qui ressemble un peu au sphérier de Final Fantasy X est cette fois-ci très bien réussi. Les magies, les techniques, les équipements, les accessoires, les invocations, les impulsions ; tout doit être débloqué par l’obetention de PP, ou Points de Permis, gagnés à la fin de chaque combat. Le panel d’armes et d’armures a aussi été vu à la hausse. Equipements de mage, léger ou lourds ? Dague, lance, épée à une ou deux mains, bâton, katana, masse, hâche, sceptre, instrument de mesures, lance-bombes, arc, arbalète, fusil, bâton... tout y est ! Ce damier des permis est une totale réussite, son seul reproche est peut-être qu’il est un peu trop rapide à être rempli... Et pourtant, il est tout à fait gigantesque ! Le nombre de PP requis est peut-être insuffisant... Mais qu’est-ce que je peux chipoter moi, car en fin de compte, le travail de l’équipe de Matsuno est vraiment remarquable, et cela sur tous les aspects. Le jeu est très dense en évenements, les donjons diversifiés, les innovations sont toutes les bienvenues... Que peut-on réellement lui reprocher ? Le point central des reproches est le scénario, trop peu consistant aux yeux de certains. Je vais donc vous donner mon point de vue sur le scénario ici proposé.
III) Votre mission, si vous l’acceptez : délivrer une nation tyranisée par l’Empire
Et quelle mission ! C’est par une guerre que commence le scénario de Final Fantasy XII. Elle oppose l’Empire d’Archadia au royaume de Dalmasca. Dalmasca se situe entre Archadia et Rozzaria et constitue donc un placement géopolitique très intéressant. Suite à cette guerre, la roi Raminas, père d’Ashe et également roi de Dalmasca capitula mais perdit rapidement la vie. Dalmasca tomba dès lors entre les mains d’Archadia. Vous incarnez Vaan et votre mission est de renverser l’Empire. L’empire possède un grand pouvoir : des troupes terrestres omniprésentes, une grande flotte aérienne et des chefs charismatiques, dopés aux nithilites artificiels, les rendants plus puissants encore. Le scénario est très développé : les développeurs ont mis l’accent sur les décisions politiques et stratégiques des deux clans. L’univers sombre qui règne dans le jeu et les musiques mettent tout de suite dans l’ambiance. Et les gardes bloquant certaines entrées, ou encore la basse-ville de Rabanastre sont là pour nous montrer que l’Empire règne sur Dalmasca. Les accoutrements des juges et des gardes impériaux sont tout simplement splendides. Les vaisseaux adverses comme le Leviathan, mais aussi et surtout le Bahamut sont titanesques. Selon moi, la mise en scène du scénario est un autre point fort de ce Final Fantasy XII. Le scénario est également pour une fois bien centralisé et ne s’éparpille pas. On a l’impression de faire partie d’une histoire digne d’un roman dont nous sommes les acteurs, ce qui est ce que l’on demande à un scénairo après tout. La qualité époustoufflante des traductions permet aussi une parfaite compréhension de l’histoire proposée, les voix américaines sous-titrées étant définitivement le choix idéal, d’autant plus qu’elles sont particulièrement réussies. Finalement, le point faible du jeu est selon moi le faible niveau des combats contre les chefs de l’Empire Archadien. Les combats contre Vayne ne réprésente pas un énorme challenge, surtout que des magies comme Vitalité, Bravoure, Célérité, Bouclier, Barrière, Foi vous rendent quasiment invincible. Les développeurs ont peut-être exagérés sur certaines magies de soutien et c’est ce qui rend les boss faciles. Mais finalement, la difficulté est compensée par des donjons très difficiles, et des monstres non obligatoires extrêmements forts (Elementaires, Dinosaure au début du jeu...) qui apparaissent avec une barre de vie verte et qui ne sont pas agressifs.
Conclusion : Plus qu’un jeu vidéo, un chef d’oeuvre !
Graphismes : 9,7/10
Qui s’attendait aux débuts de la PlayStation 2 à atteindre une aussi bonne qualité visuelle, tant au point de vue des environnements, des textures, des personnages et des ennemis. La présentation des menus et des combats approche également l’excellence. Le combat final est mis en scène de manière tout à fait incroyable, et les attaques ultimes des invocations donnent des frissons dans le dos tellement qu’elles sont magnifiques. Un spectacle exceptionnel !
Bande Sonore : 9,6/10
Le style des combats empêche la présence d’un vrai thème de combat marquant. Cependant, la qualité des thèmes de fond de ce Final Fantasy XII ainsi que des thèmes de cinématiques est remarquable. Certaines musiques me trottent dans la tête. De plus, un effort incroyable a été apporté sur les traductions : « t’es miro ou quoi ? » « tu pues pourceau » « il faut se décider dare-dare ». C’est peut-être une des meilleures traductions jamais proposée dans l’histoire des Jeux Vidéo français. Et puis les voix anglaises sont exceptionnelles, avec un petit coup de chapeau sur celles de Penelo , de Basch et de Balthier ; on dirait que les personnages ont été crées en fonction des voix tellement que les voix et les personnages sont cohérents entre eux.
Maniabilité : 9,6/10
Rien à dire, rien à reprocher. Les caméras sont parfaitement exploitées, les menus rapides, les transitions de maps sont plutôt rares et rapides... Les tutoriaux sont également très réussis, et permetteront à n’importe quel joueur de progresser dans les domaines des permis et des gambits, et cela rend le jeu accessible, tout en restant assez complèxe pour les joueurs visant les choix idéaux. C’est presque parfait.
Durée de Vie : 9,8/10
Le jeu est incroayblement dense. Malgré le dynamisme des combats, on passera 60 heures sur la quête principale et le double pour les quêtes annexes. Incroyable pour un jeu avec un rythme aussi rapide ! Et puis, il faut dire que l’on ne s’en lasse pas loin de là. La diversité des donjons et des quêtes proposées empêchent le moindre sentiment d’ennui, et cela du début à la fin du jeu.
Scénario : 9,7/10
Intéressant, centralisé et bien mis en scène, le scénario de ce Final Fantasy XII surpasse celui de bon nombre de RPG. Comparé à celui de Final Fantasy X ou de Dragon Quest : L’odyssée du Roi Perdu, il n’y a pas photo. Ceux qui le critique attendait peut-être trop ce scénario au tournant. Moi, personnellement en tout cas, celui-ci me comble et m’emporte dans l’univers du jeu.
Note globale : 9,9/10
Si l’on a pas atteint la perfection, c’est que l’on en est pas loin. Un jeu dynamique, extrêmement long, plaisant et accrocheur à souhait, la longue attente de ce soft n’aura pas été vaine : c’est l’aboutissement de la saga, le meilleur de tous les Final Fantasy, si ce n’est le meilleur jeu tout court. Un travail colossal a été apporté et on le sent à chaque instant. La guerre des consoles nouvelle génération a beau battre son plein, on s’attardera facilement sur ce Final Fantasy XII ! Une expérience vidéoludique à vivre impérativement.