Pour ou contre ? L’héritage artistique après la mort : le cas Berserk, l’IA et les visages des défunts
La mort de Kentaro Miura en 2021 a secoué le monde du manga. Créateur de Berserk, une œuvre culte à la narration sombre et minutieuse, Miura a laissé derrière lui un héritage inachevé. Pourtant, à la demande de ses proches collaborateurs et avec l’accord de ses ayants droit, la suite de Berserk continue aujourd’hui, supervisée par son ami Koji Mori et son studio.
Mais cela pose une question cruciale : **peut-on, doit-on, poursuivre une œuvre après la disparition de son créateur ?
Et plus largement : jusqu’où pouvons-nous (ou devons-nous) utiliser la technologie, comme l’IA, pour faire revivre les morts dans l’art ?
Berserk sans Miura : hommage sincère ou trahison artistique ?
Certains fans considèrent que continuer *Berserk* est un acte de fidélité, une manière de rendre hommage à l’auteur en respectant ses volontés transmises à son entourage. D’autres, au contraire, estiment qu’aucun successeur, aussi proche soit-il, ne pourra capturer pleinement la complexité du style narratif et graphique de Miura.
L’émotion, la symbolique, les non-dits qui faisaient la force de l’œuvre initiale risquent-ils de se diluer dans une continuité posthume ?
Ou est-ce justement un acte d’amour envers les lecteurs et envers Miura lui-même, que de faire vivre ce qu’il n’a pas eu le temps de conclure ?
Les voix des morts, bientôt dans nos oreilles ?
La technologie va encore plus loin. Aujourd’hui, des intelligences artificielles sont capables de recréer la voix de comédiens disparus. Imagine-t-on un jour entendre de nouvelles répliques de Seiya de Saint Seiya doublé par son acteur d’origine… pourtant décédé ? Ou voir un film de Clint Eastwood, dans 20 ans, avec le visage rajeuni de l’acteur par deepfake, et sa voix reconstituée numériquement ?
Cela fascine autant que cela inquiète. Car si techniquement c’est bluffant, sur le plan éthique, cela soulève de nombreuses questions :
Qui décide de "ressusciter" une voix ou un visage ? Les familles ? Les producteurs ? Les fans ?
Et surtout : ces artistes ont-ils donné leur accord pour continuer à exister après leur mort sous forme numérique ?
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Vers une immortalité artificielle ?
On touche ici à une forme d’"immortalité artistique" générée par la technologie. Mais est-ce vraiment un progrès ? Ou une manière de nier la mort, de refuser la fin naturelle d’une œuvre, d’un visage, d’une voix ?
Entre respect de la mémoire, passion des fans et exploitation commerciale, la frontière est mince.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Faut-il continuer *Berserk* malgré la disparition de Miura ?
Est-il acceptable d'utiliser l’IA pour faire parler ou jouer des artistes morts ?
La technologie est-elle un outil de préservation… ou de manipulation ?
La question reste ouverte. Une chose est sûre : l’art, comme la mort, ne cesse de nous interroger.
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posted the 05/26/2025 at 01:57 PM by
z0dd
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comments (22)
Continuer l'œuvre d'un mort => C'est au cas par cas, il faut remplir certains critères pour avoir de la légitimité a continuer. En autre que la suite de l'histoire ainsi que la fin a été donné avant la mort de l'auteur. Ensuite cela dépend également du degré d'implication initial des assistants dans le travail de dessins.
Terminer le travail de quelqu'un qui dessinait seul (y en surement encore quand on est pas vraiment connu) ça se fait pas.
C'est quoi le lien entre berserk et l'IA ?
Donc au cas par cas, il faut voir si on a toujours le terreau et les effectifs pour continuer une oeuvre et cela peut très bien donner tout en respectant les visions originels. Dans le cas de Berserk, je pense que c'est plus la passion du manga plutôt que l'argent qui a poussé à continuer la production. On n'est loin de l'obligation de continuer pour la tune comme pour Drangon Ball Z par exemple.
si c'est raté, c'est raté et on passera à autre chose mais parfois c'est du pur génie et ça transcende l'original je trouve dommage de passer à coté de ces moments.
par contre les doubleurs ou les acteurs c'est non, place à de nouvelles têtes....à chacun son tour, à chacun sa chance.
Par contre aucun lien entre le manga et l'ia je pige pas le délire.
Oui si c'était bien fait, j'ai trouvé les débuts de la reprise catastrophique avec des plans, des dessins et des dialogues à des années lumière de l'originale. Actuellement, ça fonctionne un peu mieux. Ils parviennent à rester très fidèle au rythme de parution en tout cas ^^
Est-il acceptable d'utiliser l’IA pour faire parler ou jouer des artistes morts ?
Ca dépend pour dire et faire quoi. Reconstituer avec l'aide de l'ia une partition, une chanson pour le fun et imaginer ce que ça pourrait donner, je dirais moui. Mais pour faire un produit commercial au nom de l'auteur... nop.
La technologie est-elle un outil de préservation… ou de manipulation ?
Bin les deux, c'est large le terme technologie. Mais si tu parles de IA spécifiquement, ce n'est qu'un travail automatisé de longue haleine qu'un humain pourrait faire s'il avait beaucoup de temps (plusieurs vies?). Les délais rapides permettent beaucoup de choses très négatives. Mais positives également...
Si on n'aime pas, il suffit d'ignorer la suite.
Y a d'autres cas où c'est les héritiers qui ont le choix, des fois c'est bien... Des fois ca l'est moins.
Y a un cas très récent avec la série netflix Asterix et Obelix le combat des chefs. Ca respecte totelement l'oeuvre originale (pareil pour Berserk d'ailleurs) donc aucun probleme
Je ne suis pas à jour sur les chapitres vu que j'attends les tomes fr, mais je trouve que Mori s'en sort plutôt pas mal vu la taille du monument, et pour cette raison je suis pour qu'il continue.
Par contre je dirais pas ça pour tout, par exemple je dis un grand NON pour Dragon Ball, faut arrêter de souiller la license.
Par exemple j’ai trouvé que ce qu’a fait Dupuis en sortant un album de Gaston en allant contre la volonté de Franquin c’était un colossal manque de respect.
Pour ce qui est du sujet de L’IA.
L’intelligence supérieur aux hommes engendrée par l’Humain, ce n’est qu’une question de temps, c’est juste le prolongement de tout les automates et la technologie devellopés. On en parlera même plus comme un problème d’ici une vingtaine d’années car elle fera partie de notre quotidien à quasi tout les niveaux et nous aidera bien plus, qu’elle nous posera de problèmes.
Le vrai problème à résoudre, c’est comment l’humain va arriver à mûrir, acquérir et incarner une forme d’avantage spirituelle sans necessité de dogme, pour ainsi pouvoir garder sa nature intrinsèque sans se sentir annihiler par une plus grande intelligence performative que ce qu’il ne pourra jamais être.
Pour le moment c’est la courses aux échappatoires, à la desresponsabilisation (dogmes moraux, religieux, économique, physique, scientifique, politique ect.). L’individualisme comme chemin de survie, le narcissisme comme voie d’existence en société.
L’IA fera tout de mieux en mieux, et elle atteindra probablement un point d’exponentialité (n’ayant pas le soucis de reproduction de l’humain, le même rapport aux temps et aux ressources pour pouvoir évoluer).
Pour le moment c’est le balbutiement, ca reste "juste" des programmes évolués et plus ou moins encadrés pour le grand public, tout le monde se rassure et cherche à gagner des combats déjà perdu d’avance pour rassurer son "petit" ego et garder un semblant de tangibilité.
Finissez rapidement l'oeuvre
Les fans de la première heures qui sont trop puriste continueront de dire que le manga est fini dès la mort de l'auteur.
Et les autres fans plus ouvert, seront satisfait ou pas de la fin de la vision de son ami même si Miura lui a soufflé la fin de sa bouche
S’il donne les reines ou émet le souhait qu’on passe le flambeau personne d’autre a son mot à dire
C’est valable pour les voix, si les acteurs ou leurs représentants n’ont pas donné leur accord pour de l’IA post-mortem, c’est pas discutable
Maintenant légalement tu peux avoir des contrats qui te dépossèdent de ton oeuvre/talent mais moi je parle d’un niveau ethique (pour moi bien sur) et une oeuvre qui continue malgré le rejet du créateur et/ou ses représentants c’est sans moi, tout ce qu’on peut faire à notre humble niveau