Si vous avez manqué le début (à lire ici - lien) : Michel Chelmi, jeune musulman de Charmes (Vosges), a assisté le 14 décembre 2009 à un débat sur l’identité nationale. Au cours de ce débat, la secrétaire d’Etat Nadine Morano lui a vivement conseillé, ainsi qu’à ses coreligionnaires, d’arrêter le verlan et la caquette à l’envers pour se trouver un travail. Ces paroles ont touché Michel en plein cœur. Il s’endort le soir avec la ferme intention de décrocher un job le lendemain…
2.
Le lendemain, 15 décembre, Michel se lève d’un super bon panard. Aujourd’hui, sa vie va changer, et le monde avec si tous les jeunes musulmans veulent bien prendre exemple sur lui.
A neuf heures moins le quart, il se pointe au supermarché situé pas très loin de chez lui. Sur le chemin, il a jeté sa casquette dans une poubelle tandis que les rayons du soleil levant caressaient ses cheveux blonds — manière de dire adieu à l’obscurité casquettaire pour accueillir gaiement la lumière capillaire. Pendant tout le temps qu’a duré son trajet, il n’a cessé de se répéter « bonjour monsieur, bonjour madame, bonjour mademoiselle », et non pas « jourbon ». Il est fin prêt.
Au supermarché, à peine Michel est-il arrivé que le chef l’accueille dans son bureau. Michel lit dans les yeux de son futur supérieur que ses longs cheveux blonds le fascinent, et il y a de quoi je peux vous le garantir. Le chef lui dit : « Alors, vous venez répondre à l’offre d’emploi ? »
Michel laisse filer une seconde de silence. Dans l’entrebâillement de la porte, la secrétaire du chef, charmée par ce beau jeune homme sans caquette, retient son souffle, craignant qu’aucun mot ne sorte de sa bouche. Mais notre héros se dresse sur sa chaise, pose les mains bien à plat sur le bureau, plante ses yeux dans ceux du boss et voici ce qu’il lui répond : « J’ai l’honneur de solliciter votre attention, monsieur, afin de vous demander de bien vouloir considérer ma demande concernant le poste à pourvoir dans votre entreprise afin que je puisse mettre mes efforts au service de cette grande surface afin que, l’un comme l’autre, nous nous satisfiassâmes mutuellement, et je vous serais extrêmement reconnaissant de savoir considérer le sérieux de ma demande concernant le poste à voirpour dans votre entreprise. »
Un verlan s’est glissé dans le propos de Michel mais le chef ne s’en est pas soucié. Abasourdi par la classe verbale du jeune homme à qui il a affaire, il n’a pas remarqué ce léger écart de langage. Il est neuf heures, et ce chef vient de vivre une expérience incroyable, qu’il décrira plus tard à Mireille Dumas comme « la parole divine pénétrant mon corps par tous les orifices. Oui. J’ai joui. » Ce que confirmera la secrétaire.
En deux minutes, l’affaire a été emballée. Le boss a donné un boulot à Michel. Il travaillera 25 heures par semaine, de 18h à 23h, pour 576,54 € par mois. La joie l’envahit.
Il rentre chez lui en chantonnant, jette un œil dans la poubelle au fond de laquelle croupit la casquette qui l’avait jusqu’alors empêché de prendre le train de l’ascenseur social, et lui dit : « Je t’aimais. Mais tu n’étais pas faite pour moi. » Une vieille dame qui passe par là écrase une larme et invite les passants à danser et à chanter avec elle à la gloire de Michel, tandis qu’un orchestre symphonique qui se baladait dans les parages s’arrête et joue pour accompagner cette célébration improvisée :
« Michel ! Michel !
C’est un bon musulman !
Car il y en a des pas méchants !
Michel ! Michel !
Qui ôte sa casquette et ne parle pas le verlan !
Michel ! Michel !
A trouvé du travail facilement !
Car c’est un bon musulman !
Michel ! Miiiiicheeeeel ! »
Touché par cet hommage, Michel poursuit sa route, laissant derrière lui les adorateurs. Il veut remercier quelqu’un. Quelqu’un à qui il doit cet événement heureux. Ce quelqu’un, c’est Madame Nadine Morano.
Comment Michel va-t-il remercier Nadine Morano ? Mystère... La suite bientôt.
en tout cas tj aussi bon ^^