Largement mis en avant par Sony, l'exclusivité PlayStation 3 Heavenly Sword a déçu le peuple, et pas qu'un peu. Pas d'autres choix pour Ninja Theory que de se lancer dans le multiplateformes et pondre qui saura enfin offrir ses lettres de noblesse à un studio déjà nommé pour s'occuper du reboot de Devil May Cry.
Une fois encore, on a un jeu d'action qui va devoir prouver bien des choses pour se démarquer d'une féroce concurrence. Premier point à retenir : le background. On a bien affaire à un monde plus ou moins futuriste où l'espèce humaine est réduit en esclavage par la machine mais le tout reprend quelques éléments bienvenus du
Voyage vers l'Occident, une histoire bien connue des fans de
Dragon Ball et dont on retrouve ici certains points comme le héros qui possède l'agilité d'un signe et un bâton magique extensible. Seulement, Monkey (…) a bien du mal à montrer sa force une fois enfermé dans sa cage d'acier à bord d'un vaisseau d'esclaves et c'est l'arrivée de Trip, véritable experte en informatique qui va lui permettre de se sauver in-extremis des mains de l'ennemi. Face aux pouvoirs de notre combattant, la demoiselle va profiter d'un moment où vous êtes évanoui pour vous poser une couronne qui vous obligera à obéir à ses ordres et la protéger car si elle meurt, vous mourrez. C'est aussi simple que ça. En gros, vous êtes une fois encore le pigeon de l'aventure.
Comme la plupart des blockbusters du moment, surtout niveau action, on a droit à du grand spectacle en matière de mise en scène, scriptée au possible mais qui comme souvent sert bien à l'expérience et à l'ambiance, malheureusement gâchée de temps à autres par quelques bugs inadmissibles : caméra pas toujours au top, second personnage qui se bloque dans le décor, textures qui mettent du temps à s'afficher, son qui se coupe sans qu'on comprenne vraiment pourquoi… Coté moteur du jeu, l'Unreal Engine 3 permet d'offrir un titre suffisamment joli mais qui ne parvient pas à titiller les plus grands comme
God of War III ou
Uncharted 2. En revanche, grosse mention spéciale aux décors très variés et aux nombreux détails.
Trip étant avant tout là pour vous donner des ordres et faire progresser le scénario, Monkey se chargera quant à lui d'éliminer les ennemis présents sur la route. Des ennemis d'ailleurs souvent nombreux mais finalement pas très variés, idem pour les boss qui ont tendance à revenir plusieurs fois. Bref, vous devrez donc user de votre bâton pour balancer quelques combos bien sentis avec quelques esquives de temps à autres et un bouclier pour parer les grosses attaques. Notons que notre arme pourra également servir de temps à autre pour balancer quelques projectiles (explosifs ou paralysants) et que vous pourrez par la suite utiliser l'arsenal ennemi comme les mitrailleuses des méchas ou les tourelles sur pied. Bien entendu, on ne fait pas que combattre dans
Enslaved et une bonne partie de notre cheminement consistera à faire quelques grimpettes façon
Prince of Persia, avec une facilité déconcertante vu que la plupart de vos actions seront assistées et que les accroches importantes seront mises en surbrillance.
Ce nouveau
Voyage vers l'Occident se montre donc très plaisant mais ne révolutionnera en rien le genre. Classique, l'aventure se montre en plus assez courte avec moins de dix heures en mode normal, et seuls quelques challengers ou chasseurs de succès pourront se relancer dans l'aventure, notamment grâce au mode difficile. Dommage que les développeurs n'aient pas souhaité fouiller un peu pour proposer du contenu plus important et sans même parler d'un quelconque mode multijoueurs, il suffit de voir ce que propose un
Batman : Arkham Asylum pour comprendre qu'il y a de quoi offrir simplement en solo. La chose est d'autant plus rageante qu'un onglet spécial DLC est d'ores et déjà affiché au menu principal, peut-être pour nous faire payer là encore le véritable épilogue.
Assurément meilleur que le précédent projet du studio, Enslaved n'en reste pas moins un titre trop classique pour réussir à marquer sa patte dans le monde des jeux d'action. On appréciera l'univers original et de bons moments passés en compagnie de Trip et Monkey mais vu l'abondance de bugs et son faible contenu, il s'agira du parfait titre à acheter à 30-40€ maximum, sauf si vous avez actuellement des billets qui débordent de vos poches.