Attendu depuis des mois par une horde de fans avides de mettre la main sur la dernière simulation de football made in Konami, Pro Evolution Soccer 6 arrive enfin en Europe, mais risque d'en déstabiliser plus d'un. Explications.
Bien que la série
FIFA tente chaque année de faire la joie des amoureux du ballon rond avec toujours plus de contenu, un
gameplay sans cesse remis en question et une ambiance absolument phénoménale, force est d'admettre que malgré ses efforts, cette dernière ne parvient toujours pas à bousculer la suprématie de la saga Pro Evolution Soccer, que ce soit dans les scores de vente ou dans le cœur des joueurs. Malgré un contenu moins exhaustif, un habillage plus sobre et une réalisation moins aboutie, le titre de
Konami a su se forger une réputation solide de par un
gameplay accrocheur, hypercomplet et terriblement réaliste qui n'a jamais déçu. Pourtant, au vu de la version japonaise du titre, on pouvait craindre le pire quant à cette sixième itération sur la console de
Sony. Jouabilité approximative, défenses perméables, absence de réelles nouveautés, le dernier né de la famille
Winning Eleven n'a pas su faire l'unanimité lors de sa sortie anticipée au Japon au mois d'avril dernier. Les équipes de développement ont-elles su appliquer les modifications nécessaires au cours de ces six derniers mois pour faire de ce
Pro Evolution Soccer 6 la simulation de football la plus réaliste jamais créée ?
Pour quelques licences de plus…
Avant d'analyser le cœur du jeu, à savoir le
gameplay, il est bon de se plonger quelques instants dans les entrailles de ce nouvel opus, histoire de découvrir les nouveautés apportées par ce dernier. Si les précédents opus ont toujours pris le soin de snober la ligue 1 en affublant les clubs français de noms ridicules (Rhône, Bourgogne…), cet opus répare enfin l'injustice et les aficionados de Téléfoot seront heureux de découvrir tous les représentants du Championnat de France, avec évidemment logos et maillots officiels. Une grande première qui suffira très certainement à elle seule à faire craquer bon nombre de joueurs pour ce nouvel opus. Outre la Série A, la Liga espagnole, la division hollandaise ou encore le championnat anglais, on découvre avec plaisir la présence de quelques clubs prestigieux comme la Juventus (désormais en Série B), le Bayern, le Celtic Glasgow, les Rangers, le Benfica Lisbonne, le FC Porto, Galatasaray, Anderlecht, Boca Junior, Fenerbahce ou encore l'AEK Athènes. Côté sélections nationales, on dira adieu à la Chine, à l'Egypte, au Vénézuela ou encore au Maroc pour saluer comme il se doit l'arrivée de nations comme l'Angola, le Ghana ou encore la surprenante sélection de Trinité et Tobago. La France, l'Italie, l'Angleterre, l'Espagne, les Pays-Bas, la République Tchèque et la Suède disposent pour leur part de leurs équipements officiels respectifs. Sans atteindre le gigantisme d'un
FIFA, la série PES s'accapare au fil des épisodes des licences les plus prestigieuses et c'est un véritable plaisir que de pouvoir incarner sa formation favorite sans pour autant avoir à passer plusieurs heures à rétablir le nom (et parfois le visage) de chaque joueur et le logo ou encore les maillots de chaque équipe. Un excellent point.
D'autre part, outre grappiller quelques licences de-ci de-là, ce nouvel opus fait notamment la part belle à un tout nouveau mode de jeu : le Challenge International. Celui-ci permet de participer à une coupe du monde dans son intégralité, des terribles phases préliminaires au tableau final, en prenant toutefois en compte que le soft ne propose pas assez de sélections nationales pour espérer revivre une authentique épopée footballistique. Le jeu propose d'opter seulement pour l'une des zones suivantes : Europe, Amérique du Nord, Centrale et Caraïbes et enfin la zone Amérique du Sud, la zone Europe étant pour sa part découpée en 8 groupes de 4 équipes. Dommage. Le mode Match à Sélection Aléatoire permet quant à lui de former une équipe fictive avec des joueurs provenant d'un même championnat, de plusieurs nations ou encore d'une zone que vous aurez préalablement définie. Le reste fait dans le classique avec évidemment le mode Match qui permet de faire s'affronter deux équipes au choix avec un panel de joueurs allant de 1 à 8, le mode Ligue des Masters a pour sa part subi quelques modifications et offre désormais davantage d'options notamment en ce qui concerne les transferts. On passera rapidement sur les désormais fidèles modes Ligue, Coupe et Réseau pour noter seulement un léger changement du côté du mode Entraînement, un peu plus étoffé qu'auparavant, et qui propose désormais d'accomplir divers challenges, en plus de l'entraînement libre. Pour terminer sur la forme de ce
Pro Evolution Soccer 6, on notera la présence très marquée de la firme Reebok, avec évidemment de nombreux ballons à sélectionner et une compétition spécialement dédiée à la célèbre marque.
Zizou is back !
Mais au-delà de ces considérations purement quantitatives, c'est sur le
gameplay qu'il faut se pencher, afin de savoir si le titre pourra remplacer
Pro Evolution Soccer 5 dans nos cœurs. La première chose qui frappe lorsque l'on s'essaie au dernier-né de
Konami c'est la vitesse générale du jeu, un poil plus lente qu'auparavant. Bien que le soft ait conservé toute sa pêche, les déplacements se font moins rapides et les contrôles de balle sont plus délicats à effectuer. Une bonne nouvelle, qui rajoute une touche de réalisme agréable au titre. Réalisme également du côté du maniement des joueurs. Pour la première fois dans une simulation de football, contrôlez notre Zizou national (toujours en équipe de France pour notre plus grand bonheur) devient un vrai plaisir, tant ses gestes et sa manière de jouer ressemblent à ce que le virtuose avait l'habitude de faire sur les pelouses réelles, outre les coups de tête dans la poitrine d'italiens désobligeants. Evidemment, ce constat ne s'arrête pas à l'ex-numéro 10 de l'équipe de France, mais s'applique à la majorité des joueurs connus. Henry, Ribéry, Viera, Pirlo, Beckham, Drogba, Materazzi, j'en passe et des meilleurs, réagissent tous sur le terrain avec un incroyable réalisme. L'arbitre, point noir du dernier opus, s'est aussi vu sévèrement remonter les bretelles et ne sanctionne plus à tout va sans oser distribuer de cartons. Celui-ci ne stoppe le jeu que pour des fautes valables et les tacles par derrière sont désormais à coup sûr sanctionner au moins par un carton jaune. Toujours au rayon des nouveautés plaisantes, notons la possibilité de jouer certains coups francs rapidement, histoire de mettre dans le vent les défenses mal organisées.
Les défenses justement, voici le gros défaut de ce
Pro Evolution Soccer 6. L'année dernière, le cinquième épisode de la série avait su imposer un
gameplay magnifiquement équilibré, où défense et attaque s'offraient un duel de haute volée à chaque partie. Ce temps-là est révolu, puisque
Konami a choisi pour ce nouvel opus d'avantager les attaquants au détriment des défenseurs. Ces derniers se placent moins bien, paniquent très souvent lorsque la situation devient bouillante, ont de sérieux soucis à dérober la balle à leur adversaire en un contre un, et ont souvent tendance à s'écarter lorsqu'un attaquant court balle au pied. Terriblement déconcertant, et pas franchement cohérent vis-à-vis d'un jeu qui se veut être la simulation de football la plus aboutie. Pour ne rien vous cacher, nos premières parties se sont soldées par des scores fleuves dignes d'un
FIFA de l'ancienne époque… Heureusement, le constat s'est amélioré par la suite au fur et à mesure que nous avons compris la nouvelle orientation du
gameplay. Défendre dans
Pro Evolution Soccer 6 est devenu nettement plus difficile certes, mais pas insurmontable, puisqu'il faudra désormais savoir anticiper les gestes du porteur de balle. Les duels entre attaquants et défenseurs en ressortent ainsi plus tranchants, plus stressants, presque plus « arcade ». Ca y est, le mot est lâché.
« Je vous demande de vous arrêter ! »
En ce qui concerne la réalisation,
Pro Evolution Soccer 6 ne surprend guère. Vous ne serez certainement pas surpris d'apprendre que les commentaires de Christian Jeanpierre et de Jean-Luc Arribart sont toujours aussi inaudibles, et qu'il est plus agréable d'écouter un disque de Lorie remixé par DJ Bobo plutôt que d'entendre leur inepties honteuses et insensées. Les chants des supporters sont eux aussi très décevants, car trop en retrait. A ce niveau-là,
FIFA 07 est largement plus convaincant. Du côté des graphismes, pas ou peu de changements sont à noter. L'aliasing est toujours présent et le public ressemble plus que jamais à une bouillie de pixels. On remarque néanmoins que quelques joueurs bénéficient enfin d'un visage correctement modélisé (Ribéry ou Malouda par exemple) tandis que d'autres ont vu leurs traits s'affiner (Sagnol, Pires, Wiltord…). Les animations sont quant à elles encore plus nombreuses, et c'est avec grand plaisir que l'on constate que de nouveaux gris-gris ont fait leur apparition.
Test rédigé par Stéphane Ficca et Damien Furst