La routine veut que la carrière d'une portable de Nintendo s'achève, niveau first-party, avec au moins un Kirby. Mais le dernier en date étant beaucoup trop récent, il faut donc se tourner vers Fire Emblem Echoes, un remake qui chez nous n'en a que le nom puisque l'original sur Nes n'a jamais décollé du Japon.
La mention remake reste néanmoins d'importance vu que l'on parle de base de Fire Emblem Gaiden, qui dans le jargon japonais signifie un épisode légèrement différent des épisodes canoniques. De fait, on ne sait pas trop sur quel pied danser avec Fire Emblem Echoes : sa structure n'est-elle qu'un simple hommage à une époque que beaucoup n'ont pas connue (pas sur ce site car nous sommes majoritairement trentenaires), ou est-ce une tentative pour tâter le terrain, et ainsi proposer une évolution de la chose dans les temps à venir ? Car ça le mériterait sur certains points. 2018 et le futur épisode exclusif à la Switch nous apporteront la réponse, et pour l'heure, voyons le résultat de tout cela.
Se reposant forcément sur un jeu Nes, le scénario ne va pas être un modèle d'originalité avec toutes les bases qui fonctionnaient bien à l'époque mais qui sont un peu vus et revus aujourd'hui : un grand territoire (Valentia), deux empires (un gentil/un méchant), le méchant empire qui transgresse évidemment les règles va envahir votre patrie, et vous allez donc suivre le destin séparé de deux personnages principaux, sachant que contrairement à Fates, l'ensemble fera partie d'un même scénario commun : vous débutez le jeu avec Alm (premier chapitre), enchaînez avec Celica (deuxième chapitre) puis c'est parti pour les trois gros chapitres qui composeront l'aventure, avec une team séparée à l'est et l'ouest de la carte, mais la possibilité de passer de l'un à l'autre à loisir pour progresser dans votre coin. L'histoire se laisse suivre malgré sa simplicité tournant autour de traîtrise, de méchants vraiment méchants et d'autres méchants encore plus méchants mais agissant dans l'ombre, l'ensemble étant servi avec une excellente OST et un minimum de mise en scène, même si on aurait voulu davantage de séquences animées au lieu de quelques passages avec le moteur du jeu (c'est de la 3DS donc ça n'a pas fier allure) quand ce n'est pas de simples textes avec la tronche du personnage, et parfois un joli artwork en fond.
Un épisode qui propose en tout cas un casting très riche, Alm et Celica ayant chacun leur propre troupe, et si certains personnages sortent clairement du lot, d'autres sont malheureusement trop mis en retrait malgré pour quelques uns une classe esthétique qui donnerait envie d'en savoir plus. Il y a également le problème de la campagne doublée qui fait qu'on a parfois du mal à suivre toutes les petites histoires de vos équipes en passant constamment d'une troupe à l'autre, même si rien ne vous empêche d'aller jusqu'à la fin d'une étape avec le groupe A, et ensuite faire de même avec l'autre sans trop alterner. D'ailleurs, switcher à outrance est parfois déconseillé puisque le menu est représenté par une map à la FF Tactics où l'on progresse de case en case, avec des ennemis directement visibles à l'écran (= bataille). Problème, lorsque certains forts ne sont pas encore épongés de leur commandant en chef, ces territoires s'amusent à balancer troupes sur troupes sur la carte, se déplaçant indépendamment chaque fois que vous déplacez n'importe lequel de vos personnages d'une seule case. En bref, si vous laissez Alm au milieu de nul part (en dehors d'un village ou d'un fort) et que vous jouez Celica constamment, le pauvre Alm se fera souvent attaquer comme un malheureux et vous serez obligé de le prendre en main pour vous débarrassez des opportunistes.
Mais bon, ça permet au moins de leveler et il y en aura bien besoin dans cet épisode. D'ailleurs, bien conscient de cela, Nintendo ne nous a pas refait le coup ordurier du leveling uniquement par le biais de DLC et toutes les occasions s'offriront ici à vous pour augmenter en puissance, toujours sur le même principe que les autres épisodes : 100 px donne un niveau, avec un Level Cap de 20 mais un retour au niveau 1 en gardant les acquis quand vous changerez de classe. Il est d'ailleurs conseillé en mode Difficile de monter à fond un personnage avant de modifier sa classe pour ne pas tomber à un moment tomber sur plafond de verre sans possibilité de continuer à gagner de la puissance. Le système de classe est d'ailleurs bien plus simple que dans d'autres opus : un personnage démarre de rien, peut au bout d'un certain palier choisir une classe parmi une demi-douzaine (soldat, archer, mage…), avec ensuite diverses évolutions et de temps en temps un choix entre deux versions (ex : archer digne d'un sniper ou archer mobile sur cheval). Certains persos de votre équipe ont déjà une classe prédéfinie pour suivre la route indiquée et les deux personnages principaux sont eux soumis au scénario pour évoluer à tel et tel moment.
Si les bases restent les mêmes que dans Fates et Awakening, de nombreux changements sont au programme, majoritairement tirés de Gaiden et non repris par la suite. Il n'y a par exemple aucun système de pierre/feuille/ciseau dans l'équipement (pourtant principe pilier de la saga) même si le coté point fort/point faible reste de mise par rapport à la classe du perso : un archer fera davantage de dégâts sur les ennemis aériens et un mage sera obligatoire pour décimer plus facilement un groupe de tanks avec leurs grosses armures, moins sensibles aux lames et aux flèches. Pas d'armes incassables, et un loot revu drastiquement à la baisse puisque un perso ne pourra s'équiper que d'une seule arme à la fois en combat. En contrepartie, vous pourrez gagner de nouvelles compétences selon l'arme en poche et pourrez même l'améliorer en passant au forgeron, moyennant de trop rares pièces d'argent, et pire encore pour les pièces d'or distribuées au compte-gouttes et vous obligeant à faire constamment des choix. Signalons aussi des changements dans les rapports de force de certaines de vos unités : les magies et compétences sont techniquement utilisables à l'infini, mais puisent dans votre jauge de HP, et les archers peuvent maintenant attaquer même aux cases adjacentes. Bien entendu, tout cela vaut pour vos troupes comme pour les ennemis.
Et comme on le disait plus haut, la progression n'est plus vraiment la même qu'avant et de nombreux changements sont faits pour correspondre au statut de remake. Pas de mode château, pas de relations entre les personnages (hormis du copinage pour gagner du bonus en bataille) mais à la place, des villages à visiter sous divers écrans fixes pour fouiner les décors à la recherche d'objets et armes, ou encore tenter de chopper quelques quêtes annexes un peu bidons et mal foutus (aucun journal de quête). Et il y a également les donjons, certains très courts et d'autres beaucoup plus longs, où l'on évolue cette fois comme dans un RPG classique à chercher des coffres et autres secrets tout en faisant face aux apparitions d'ennemis avec possibilité de les frapper avant qu'ils ne vous touchent pour avoir l'avantage en combat. Seul problème, les streums respawnent à chaque changement de salle et à moins d'être en sérieux manque d'xp, on se lasse un peu à devoir ré-affronter quelques poignées d'ennemis durant les nombreux allers-retours.
Coté durée de vie, vous en aurez pour plus de trente d'heures selon votre façon de jouer. Pas de mode Lunatique cette fois (tant pis pour l'élite qui aiment passer 3h par map), mais tout de même le choix entre la difficulté normale et difficile. D'ailleurs, même le mode normal aura tendance à vite se corser une fois l'introduction des deux persos achevés, avant de grimper en flèche durant le chapitre 4 et permettre ainsi un bon challenge à la condition évidente que vous optiez pour l'indispensable option de la mort définitif des alliés en cas d'échec, qui a toujours fait l'une des forces de la franchise (même s'il existe un moyen de les ressusciter de temps en temps vu qu'on ne peut recruter à l'infini). C'est d'ailleurs à partir de ce même chapitre que débarquent des maps plus intéressantes qui demanderont suffisamment de stratégies entre le placement de vos tanks, les archers qui liquident de loin et vos troupes aériennes qui tenteront de contourner le tout pour démonter ces FOUTUS invocateurs qui n'en finissent plus de faire apparaître des ennemis. On regrettera en revanche le manque de replay-value une fois l'histoire achevée, et le coup de l'odieux Season Pass au prix indécent (45 balles, plus cher que le jeu) pour oser ajouter des classes inédites et des chapitres spéciaux.
Les plus
Les moins
+ Progression plus variée
+ « D'anciennes » nouveautés qui méritent de revenir dans les autres épisodes
+ De jolies musiques
+ Les animations mieux travaillées
+ Système toujours très carré
+ Du challenge même en Normal
+ Du leveling sans DLC !
+ Bonne durée de vie
- Trop de combats ?
- Attendre la moitié du jeu pour le challenge et des maps sympas
- Quêtes annexes en carton
- Peu de cinématiques
- Toujours pas de voix jap
- Le Season Pass de la honte
Conclusion : Pour ses adieux à la 3DS, la série Fire Emblem se dote d'un remake qui s'en sort très bien en permettant à chacun de découvrir un épisode méconnu qui apportait à l'époque des nouveautés étrangement jamais réutilisées par la suite alors que le potentiel est là. Probablement meilleur que Fire Emblem Fates, mais un peu plus répétitif, et fourni avec une politique commerciale toujours plus honteuse où guests, donjon spéciale, scénario préquelle et nouvelles classes se retrouvent soit dans des Amiibo, soit sous forme de DLC.
We allow you to add your own review of a game you have played. Moderators are allowed to delete your review if you do not respect the following rules :
- Your review don't have to be too short or too long (around 4 to 20 sentences).
- Your review need to be understandable. Avoid text errors.
- Like for the boards, flooding, racist content, pornographic links or image links, or warez content is forbidden.