Dans sa vague de remaster qui touche n'importe quel éditeur à ce jour, Nintendo aurait pu opter pour Hyrule Warriors. Mais il y a déjà Fire Emblem Warriors. Un platformer ? Non, on laisse Mario faire. Smash Bros ? Trop tôt, il y a assez de long-seller pour ces neuf premiers mois de Switch. Donc ce fut Pokken.
Et pourtant, on ne peut dire que Bandai Namco débarque les bras-ballants jusqu'aux genoux comme Nintendo avec Mario Kart 8 Deluxe qui s'est contenté du minimum syndical (et même en dessous) coté nouveautés. Là, on débute direct avec cinq nouveaux personnages, dont un jamais sorti dans les salles d'arcade, et même six aux yeux de certains si on compte Dark Mewtwo présent de base et non accessible uniquement via une foutue carte NFC que les gosses ont le malheur de perdre avant de chialer. Archeduc, Pingoléon, Lugulabre, Darkrai et Cizayox… Tous ont le mérite d'avoir un moveset suffisamment différent du roster de base et toujours une bonne occasion de changer son main, que vous optiez pour le frontal ou le maintient à distance. Reste que le casting est toujours aussi misérable pour une licence qui compte aujourd'hui plus de 800 bestioles et même en supprimant évolutions, doublons et même triplons, c'est frustrant de se retrouver avec seulement 21 Pokémons en poche, surtout qu'on a dans le lot deux versions de Mewtwo et deux autres de Pikachu.
Pas trop chien, le développeur a tout de même apporté quelques correctifs sur le contenu avec cette fois un online vraiment digne grâce aux lobbys, l'ajout d'un mode 3V3 (sans tag néanmoins) pour faire durer un peu les joutes, ou encore un mode défi quotidien pour grinder plus facilement. Des ajouts appréciables qu'on ne retrouve pas du coté du rendu, le jeu étant à peine plus joli et donc toujours aussi bof, sans parler du fait qu'on y perd énormément en visibilité en versus local, la version Wii U ayant eu la bonne idée de mettre un joueur sur la télé, l'autre sur le GamePad. Et puis surtout, ça reste Pokken, donc un titre sur lequel on est déjà revenu pour expliquer le fait que les développeurs n'ont consulté à aucun moment le moindre cahier des charges. Avec son équilibrage toujours à revoir et son roster limité, le titre ne peut décemment incarner un grand jeu de combat pour les plus vieux, et c'est encore pire aux yeux des plus jeunes qui feront face à un système de jeu très compliqué sur la prise en main où le réalisateur n'a pas jugé bon de choisir entre le Naruto-like et le VS 2D.
+ Part d'une bonne idée
+ Une certaine nervosité
+ Les attaques ultimes réussies
+ Le online plus complet
+ Les ajouts bienvenus
- Toujours flou
- Casting toujours honteux
- Un système de phases qui divisera
- Pas assez carré pour les plus vieux
- Pas assez simple pour les plus jeunes
- Contenu faiblard
Conclusion : Ce n'est pas quelques ajouts sur la forme qui parviendront à changer le fond. Pokken Tournament était et reste un jeu de combat moyen qui part d'une bonne idée, mais qui brillerait beaucoup mieux si on refaisait tout de A à Z, au moins pour plaire vraiment à une partie du public. C'est certes actuellement la famine dans le genre sur Switch, mais on ose dire qu'on lui préférera 100 fois un bon Ultra Street Fighter II. S'il avait le bon goût d'être moins cher.
5/10
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