Ueda semblant être entré en hibernation avec le reste de son équipe et Rime n'étant toujours pas daté, accueillons tranquillement Toren, autre production du même genre, mais qui va faire de nombreux déçus.

L'originalité ne peut être évoquée comme telle si tant est qu'il y ait un minimum de surexploitation. Et c'est le problème de Toren qui pour un public sentira le fraîcheur et pour d'autres le déjà-vu avec une fois encore un être faible qu'il faudra guider dans un étrange univers dénué de formes vivantes hormis quelques ennemis et un scénario simpliste, surtout suggéré dans ses détails, et que l'on résumera ainsi : l'humanité n'est plus, le soleil brûlant refuse de se coucher et la sauvegarde de l'espèce ne sera dû qu'à une frêle jeune fille, enfant de la Lune, qui va devoir grimper une tour pour se débarrasser d'une entité dragonesque. Le reste, ça se joue sur quelques phrases, du mystère et une libre compréhension comme c'est un peu à la mode dans le secteur indépendant.



Alors les choses se présentent plutôt facilement : passer l'introduction, on dirige donc la petite Moonchild qui va devoir grimper sa tour en faisant face à quelques énigmes et en affrontant de rares bestioles (très rares même). C'est simpliste et généralement, on n'en demande pas davantage pour ce type de production qui doit reposer sur l'ambiance mais l'ennui, c'est que l'ambiance n'y est pas, ou plutôt pas assez, la faute à de nombreux points. Premièrement, la patte esthétique est assez moyenne avec des couleurs mal choisies et une absence dans la mise en scène. L'on demande juste du minimaliste à ce niveau mais même les panoramas habituels des productions Ueda et cette sensation d'être minuscule sont ici absents. Et que dire de la partie technique hautement exécrable : chute constante de frame-rate, tearing de folie, textures qui traversent des bouts du décors, clipping, mini-freeze…

Mais alors, et le jeu ? Hé bien même de ce coté, ce n'est pas la panacée. Si l'on devait résumer la chose, le jeu se découpe en deux plans : l'ascension de la tour et quelques rêves en cours de route (pas tous obligatoires). Et diable, mais quel manque d'idée avec seulement quatre cas de figures qui se répètent en boucle : allumer des torches, verser du sable pour faire un symbole, s'accrocher à des trucs pour avancer contre le vent, et affronter le dragon à plusieurs reprises. Aucun challenge (on est mort trois fois, à chaque fois à cause d'un bug ou d'un problème de perspective dans les sauts foireux), aucune véritable exploration vu que la route est balisée et une aventure expédiée en moins de deux heures montre en main. Mouais.

Les plus	Les moins
+ Le coté « poésie » + L'ambiance sonore + Pas trop cher (10€)	- Techniquement exécrable - Un paquet de bugs - Peu d'idées, toutes recyclées - Les sauts - Bouclé en moins de 2h

Conclusion : Pas mauvais sur le papier, Toren donne la sensation d'avoir droit à un jeu non fini, autant par sa technique sur quasiment tous les points que par l'aventure elle-même, où l'on sent que l'équipe n'a pu aller au bout de ses idées. Dommage car avec un peu plus d'ambition et de moyens, le titre aurait pu briller un minimum, faute de concurrence (pour le moment).