La PS Vita accueille cette semaine une nouvelle production japonaise grâce aux bons soins de NIS America. Voyons cela.
Demon Gaze est un D-RPG. Genre toujours aussi rare en occident et déjà bien plus connu au Japon malgré un marché assez fermé (environ 25.000 ventes pour notre intéressé). Réputé difficile, ce type de jeu continue de tenter de s'ouvrir à d'autres joueurs, et encore ici avec l'ajout d'un mode facile pour éviter de se tirer un peu trop les cheveux. Dommage qu'une fois encore, il faille se contenter d'un jeu totalement en anglais, à un niveau certes accessible mais tout de même plus nécessaire que chez certains de la concurrence, le produit en question étant ici assez bavard malgré un scénario très banal (mais pas dénué de quelques petits rebondissements), cherchant surtout à enchaîner les scénettes en images fixes pour mettre en avant les différents protagonistes, souvent dans des situations assez drôles. Notons tout de même un chara-design plutôt réussi, essentiellement féminin, mais manquant tout de même de personnages vraiment emblématiques.
Comme la plupart du temps dans le genre, le jeu est constitué de plusieurs donjons (non générés aléatoirement ici) et d'un HUB central, une auberge cette fois. Idéal pour vendre son surplus, racheter quelques pièces d'équipement et surtout utiliser un appareil pour vider la puissance de nos armes inutiles pour la transférer dans celles que l'on utilise. Petite originalité, si on peut appeler ça ainsi, chaque retour à l'auberge se traduira par un acquittement du « loyer », ce dernier augmentant avec le temps. Certains diront que ça ne change pas grand-chose vu qu'un retour au bercail est généralement synonyme d'un repos évident mais on semble ici nous forcer la main, et il est assez énervant de devoir sortir l'argent chaque fois que l'on franchi la porte, même avec une équipe en pleine forme. D'autant plus rageant (surtout dans les premières heures) que l'argent a une utilité encore plus importante qu'à l'accoutumée puisqu'il faudra lâcher des sommes de plus en plus élevées pour louer d'autres chambres, permettant d'accueillir des coéquipiers (dont le recrutement est également payant). Un véritable objectif tant progresser seul, et donc avec une unique classe, est tout simplement impossible.
Concernant les donjons, c'est donc l'habituel vue subjective qui fait son retour avec des décors très sommaires jouant sur le case-par-case. Quelques secrets et objets à ramasser, et surtout des combats, certains aléatoires quand d'autres sont clairement indiqués sur notre route. Le plus important reste la présence de quelques points centraux dans chaque donjon, qu'il faudra libérer en combattant un petit groupe d'ennemi. Une fois cela fait, ce point d'accès offre la possibilité de sauvegarder, de changer nos démons (on va y revenir) et surtout de faire apparaître d'autres ennemis en lâchant quelques gemmes qui, en cas de victoire, se transformeront en diverses choses : armes, armure, objets... Le meilleur moyen pour faire apparaître l'équipement désiré pour se booster ou, si le gain n'est pas à la hauteur, de récupérer sa puissance dans les sous-sols de l'auberge.
Une fois tous les points d'accès d'une même zone récupérés, le boss apparaît à x endroit de la carte, permettant une fois vaincu d'intégrer nos rangs. Notre héros a en effet le pouvoir de convertir les démons à sa cause et il faudra faire des choix puisqu'un seul pourra nous accompagner dans les donjons (davantage par la suite), chacun possédant ses propres caractéristiques et l'un des plus importants restent justement celui qui nous permettra de franchir les « cases dangereuses » (lave, poison...) afin d'explorer de nouveaux endroits dans certaines zones. Bien entendu, les démons ont également droit à leurs jauges d'xp et peuvent être invoqués en combat, même s'il ne faudra pas trop abuser de cette fonction pour éviter que votre compagnon entre en mode folie, boostant sa puissance tel un berserk avec le même problème que pour ce dernier cas : il se met à attaquer autant les ennemis que les alliés.
Demon Gaze ne manque pas de charme ni même de profondeur. Il est d'ailleurs intéressant de voir l'importance de l'équipement ici, où chaque pièce (en plus de vous offrir de la défense et de la protection face à divers effets) est susceptible de vous offrir un bonus de stats lorsque vous augmenterez de niveau. Par exemple, si vous avez une arme avec « Force +1 », lorsque vous passerez un niveau et que vous placerez votre point acquis dans la force, vous augmenterez votre stats de deux level au lieu d'un. A partir de là, ce principe devient essentiel pour une bonne progression de sa team et les bonus offerts deviennent le point clé dans le choix de notre équipement, avec même possibilité d'acheter des « meubles » pour sa chambre d'hôtel (un par chambre), eux aussi octroyant quelques effets sympas.
Mais malgré toute cette bonne volonté de se démarquer un minimum, et c'est plutôt réussi,
Demon Gaze n'est pas non plus parfait. Son principal problème, hormis évidemment l'absence de traduction, c'est ses nombreux problèmes de rythme. Contrairement à un
Etrian Odyssey qui ne perd pas son temps en nous balançant directement dans le bain après une rapide mise au point, notre intéressé traîne parfois en longueur, particulièrement dans les premières heures où l'on a la constante impression d'être pris par la main, avec l'obligation de progresser de la manière souhaitée par les développeurs. Par ce problème couplé à des donjons moins nombreux et moins grands que chez la concurrence (mais tout de même plus travaillés), une progression lente, un loot aléatoire et pas toujours très gratifiant, ainsi qu'une difficulté mal dosée (très vite facile en « facile » et parfois trop difficile en « normal ») le titre perd alors un peu du coté chronophage auquel on est habité dans le genre. Quelques défauts qui s'amenuisent heureusement au fil des heures.
Les plus | Les moins |
+ Le chara-design réussi
+ Des donjons assez travaillés
+ Humour et persos intéressants
+ Le système des démons
+ Le principe des bonus stats
+ La durée de vie | - Scénario basique
- Loot trop aléatoire
- Problèmes de rythme
- Difficulté mal dosée
- En anglais |
Conclusion : Le genre n'est pas encore monnaie courante sur PS Vita, encore moins en Europe, et Demon Gaze se place sans mal comme un met de choix pour les amateurs à défaut d'être un millésime en la matière dû à ses problèmes de rythme susceptibles de lasser les moins courageux qui seront pourtant dans l'obligation de traîner quelques heures pour voir le meilleur.