Et voilà, c'est la review de l'Autopsie, BIATCH !
Plutôt belle pochette pour cette autopsie, c'est mieux que les deux premières, et vous allez voir qu'on pourra dire cela pour presque tous les autres points.
Déja, environ 7 inédits de la part de
Booba, plus des titres inédits de
Dosseh, Seth Gueko et quelques invités.
Dosseh est assurément l'invité qui a le plus cartonné, avec le morceau
Non-Stop où il s'acharne sur le beat avec un excellent flow et des phases bien trouvées, un artiste à suivre.
Despo Rutti lui nous ressort ses meilleures punchlines, chose décevante, vu que la plupart étaient connues.
Passons sur Seth et les autres invités qui globalement ont fait leur travail d'invités.
Venons en à l'hôte de ce disque, M. B2oba, qui dès l'intro (composée de deux parties, Intro et A3) mets les points sur les i, comme si après le semi-échec de 09 (dernier album de Booba), il se sentait obligé de montrer qu'il est le patron malgré tout. Et c'est réussi, l'intro mets directement dans l'ambiance, et
A3 rappelle les moments les plus glorieux de la carrière de l'artiste, tels que
Interlude (Temps Mort) ou
Tallac (Panthéon). Une missive gavée de haine, LE morceau sombre du disque.
On enchaine directement avec
Double Poney, le nouveau hit du maitre, un morceau comme lui seul sait si bien les faire, instru de folie, punchlines à gogo, et démonstration de flow. Que dire de plus, comme le disait l'abcdrduson, d'habitude les MC qui veulent faire de l'égotrip avec classe paraissent enfiler un costume trop grand pour eux,
Booba lui est épargné. A noter que le titre fait référence à la taille de son membre érectile, d'où le "
Double Poney". Bref, LE son pour rouler en Merco. A noter également que "Négro crois pas qu'on perd, la chatte à ton père" semble faire référence au semi-échec commercial de [/i]09[/i] (même si 90 000 ventes c'est respectable).
Un peu plus loin on trouve La vie en rouge, une track difficile à décrire, mais très bonne, l'ambiance y est particulière, peu de choses à dire, ça s'écoute.
Et comme il faut toujours quelques perles dissimulées sur un cd estampillé
Tallac Records, c'est "
Rats des villes" qui s'en charge. Un bon son pour les club, comme l'avait été
Boulbi, mais version "Jungle" cette fois-ci, sur une instru lourdissime de Gallegos, encore une fois,
Booba transcende l'instrumentale au travers de lyrics bien calibrés.
Prochain arrêt, la piste 18 avec "
On contrôle la zone" du
92i au complet.
J'ai bien apprécié la partie de
Djé, mais une fois de plus, Booba fait fort, et son passage bref marquera les esprits de par son efficacité, et sa durée (courte).
Booba débarque, pose son couplet et se barre, c'est ce dont on a l'impression. Ou pour être plus juste,
Booba débarque, détruit tout sur son passage et s'en va. Voilà, j'ai rendu à César ce qui lui appartenait.
Dernier arrêt important avant le terminus, "
Foetus", un morceau où le rappeur du 92 retrace son périple de la testicule droite de son père à aujourd'hui, avec un certain humour.
Voilà, prenez les inédits d'
Autopsie 3, mettez les sur 09 (et enlevez certaines tracks), vous obtenez un album de malade. Les inédits de
Autopsie 3 auraient mérités une place sur un album. Malheureusement, le passé c'est le passé, et s'il faut retenir une chose, c'est que le patron est de retour, et que pendant qu'il était absent, les autres rappeurs dansaient le smurf. B2O semble bel et bien décidé à chausser les crampons et reprendre d'assaut le trône laissé vacant, j'en veux pour preuve l'annonce du prochain album pour la fin de l'année (cf. interviews tels que sur generationsfm.com), une chose est sûre, s'il continue sur sa lancée, il va pleuvoir des météorites cet hiver.
Citations de Autopsie vol 3 :
"J'écris mes versets sur le dernier BlackBerry Bold"
"Je ne fais pas partie du troupeau, j'égorge le garde-champêtre"
"Sans le génie, le sport, l'argent facile c'était mon ghetto, jamais je ne l'oublierai, jamais je ne serai un bon négro"
"Lunatic depuis la naissance, si si, avec du sang d'esclave j'écris cette missive, mon blase gravé sur le missile"
"56 000 euros le feat"
"Va dire au chauffeur que j'pose mon cul où je veux comme Rosa Parks"
"Concert à guichet fermé sur bateau d'esclaves"
"La rue mon premier amour, j'ai dû la trahir, mais je l'aimerai toujours"
"On nique ta mère et ta grand-mère, si elle est toujours en vie"
Voilà probablement la force de Booba, repousser les limites, on se dit qu'il n'osera pas le dire, pourtant, si, il le dit.
"J'encule le système français, oui, je suis expatrié"
"Parti du testicule droit, plus rapide que Michael Phelps"
"Les keufs m'ont à l'oeil, j'hésite à transporter mon gun, alors je commande une bouteille de Jack (Daniel's) pour mieux t'éclater la gueule"
Référence à Urban Peace 2 où il a jeté sa bouteille sur le public.