Eau secours!
Après plus de 30 ans, le requin qui a terrifié toute une génération de cinéphiles arrive enfin dans l'océan des consoles de salon actuelles. Le classique de l'horreur aquatique portant l'empreinte du grand maître Steven Spielberg est désormais sous forme interactive grâce aux développeurs Appaloosa Interactive et l'éditeur Majesco. Mais est-ce que la bête marine a gardé son charme d'antan ?
Les paris sont ouverts.
Les premières minutes de Jaws: Unleashed laissent une impression comique. Ce n'est pas tous les jours que nous avons la chance de tuer une grande variété de poissons et d'humains avec une des créatures de la sorte. Jaws, en plus d'être animé avec précision, nage avec finesse dans l'étendue d'eau entourant Amity Island. Ses mouvements, hyper simples, en font une arme redoutable contre tout ce qui bouge devant son nez démesuré de grand requin blanc. Il peut charger, donner de féroces coups de queue, mordre, déchirer la chair et même sauter hors de l'eau pour attaquer. C'est pourquoi bateaux de pêche, canoës, plongeurs, nageurs et même hélicoptères sont en constante menace vis-à-vis ce colosse à dents tranchantes.
Oups.
Bien qu'il est possible de troquer une caméra active pour une autre en première personne, celle-ci vient souvent embêter les scènes d'action. Lorsque Jaws est sous l'eau il n'y a pas trop de problèmes, mais à sa surface, s'il tourne moindrement pour changer de cible, le plan de vue ne suit pas toujours aussi rapidement qu'on le voudrait. Pour sauver une partie de la mise, les développeurs ont inclus un système de « lock-on », alors même si on ne voit plus trop ce qui se passe, victimes il y aura et l'eau sera changée en bain de sang.
Jaws le dauphin.
Run! Err swim...a shark!
Après un entraînement bref, le joueur se faufile dans plusieurs niveaux bien construits. Un des premiers est un vaste aquarium inondé suite au cassage de tunnels vitrés. Après les petits moments drôles issus du chaos provoqué par Jaws, il n'y a plus grand chose à se mettre sous les dents, à part du poisson et de la chair à répétition. En fait, Jaws: Unleashed ne se résume qu'en un festin qui, au contraire de bien des clônes de Grand Theft Auto, se déroule dans un environnement inusité. En tant que roi de l'océan, le joueur se voit amené à remplir des missions sans grands changements, mais avec une dose de variété tout de même appréciée.
Chaîne alimentaire.
Si vous croyiez qu'un requin n'est pas en mesure de détruire un quai en entier ou d'exploser une raffinerie, ce jeu en fait la preuve. Il suscite au passage bien des interrogations. Comble de l'inhabituel, une mission demande à s'emparer d'un scientifique pour ouvrir l'accès d'une porte verrouillée. Pour ce faire, Jaws doit prendre un de ces pauvres personnages dans sa gueule et l'amener jusqu'à une station de vérification d'accès. Comme les bonnes idées se font rares, les autres n'ont pas autant d'impact, humoristique ou non. Dommage.
Coucou!
Comme un poisson dans l'eau.
Une grande notion de liberté est présente dès les premières missions. Vous pouvez partir à la recherche d'objets cachés autour d'Amity Island et débloquer des bonus, participer à de nombreux défis éparpillés sur la carte ou terminer les quêtes principales en un éclair. Il faut préciser que Jaws s'améliore au fruit des efforts fournis en gagnant des points d'expérience. Ceux-ci peuvent être utilisés pour augmenter une de ses cinq habiletés de base et, de la sorte, débloquer des mouvements additionnels et sa véritable force de légende. Un petit supplément agréable qui pousse à compléter les divers défis.
Justement ils sont très bien exécutés et offrent trois niveaux de difficulté. Jaws y protégera la carcasse d'une baleine, coursera contre d'autres poissons ou devra s'attaquer aux humains de manières incroyables afin de remplir l'objectif demandé. Une fois complétés, les défis donnent beaucoup de points d'expérience, tandis que les objets cachés eux débloquent des bonus excessivement intéressants, par exemple des scènes du film de 1975. Si confus, le joueur peut mettre en marche la vision requin. Elle vous indique si des proies ou des objets utiles sont près de vous, une innovation bien pensée.
Troubles salés.
Jaws: Unleashed comporte plusieurs bogues et glitchs. Notre première partie s'est soldée par le requin coincé dans l'épave d'un vieux bateau coulé depuis longtemps. Impossible de reculer, il se tortillait comme un diable dans l'eau bénite. Un peu plus tard, nous sommes restés coincés près de structures, emprisonnés de murs invisibles et de la damnée caméra. Par-dessus tout, les graphiques rappellent des jeux de première génération. L'approche est arcade certes, mais les personnages auraient bénéficié d'un peu plus d'amour de l'équipe artistique. Ils sont affreux. À l'opposé, l'immensité de la carte sous-marine offerte est exquise et renferme une palette de couleurs épatante.
Avec une fluidité qui ne bronche pas trop et beaucoup d'action, Jaws: Unleashed devient une location imminente, mais un achat déconseillé. On se lasse trop vite et ce même si l'équipe de développement a mis tout son coeur à essayer de mixer un peu les missions et de les rendre à l'image des péripéties du film.
Visuel: 72%
Le monde aquatique est très bien représenté. Jaws est beau, de même que les autres poissons. Malheureusement, les personnages manquent affreusement de détails et certaines textures laissent à désirer.
Audio: 62%
Vous aurez la chance d'entendre le fameux thème du film, mais autrement la trame sonore de Jaws est presque vide en contenu et en goût.
Jouabilité: 76%
Ne serait-ce d'une caméra idiote, Jaws: Unleashed nous aurait évité bien des frustrations. Le requin est facile à manoeuvrer et radar, clair.
Scénario: 55%
Quelques missions originales. Dans l'ensemble mauvais avec une répétition palpable.
Durée de vie: 68%
Quelques secrets qui en valent la peine. Plusieurs défis et une campagne solo assez consistante. Comptez un sept à dix heures pour le terminer.
Verdict: 70%
Jaws: Unleashed est un bon divertissement. Il comporte plusieurs problèmes autant que plusieurs facteurs hilarants ou simplement cool. Une bonne location, sans plus.
Pour les images : http://www.jeux-force.com/index.php?page=Critiques&ID=7

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posted the 05/27/2006 at 06:13 AM by
tefnut