Les vieux sont étranges ; c’est un fait. Mais aussi étrange soit un vieux, il ne le sera jamais autant qu’un jeune. Les jeunes constituent la partie la plus incompréhensible de l’espèce humaine. Surtout les jeunes garçons.
De zéro à vingt-cinq ans environ, on est appelé jeune ; c’est-à-dire que c’est une période pendant laquelle on pourra connaître successivement la débilité animalière, l’affirmation du moi, la tyrannie de nos exigences vaines, l’impossibilité de supporter la présence d’autres jeunes, la méchanceté gratuite, le mensonge sans culpabilité, l’adoration des adultes, la transformation du corps et de l’esprit, une obsession malsaine des nichons (et des touffes), la frustration liée à l’impossibilité de profiter des nichons (et des touffes), une cruauté sans limite à l’égard des porteuses de nichons (et de touffes), un rejet mérité par les porteuses de nichons (et de touffes), les boutons sur la gueule, lA vOix qUi dérAille, l’hédonisme comme seule justification idéologique de nos accès masturbatoires, les appareils dentaires, l’athéisme parce que les curés c’est tous des pédophiles, parce que les cathos c’est des cons, parce que la religion merde à la fin, parce que c’est la mode, et parce que Dieu n’existe à l’évidence pas ; des revendications anarchiques convaincues que l’anarchie signifie l’absence de règles, une opposition farouche aux racistes, une méfiance injuste envers les bougnoules, la découverte d’une station de radio ultra-cool, l’affirmation de goûts musicaux qui nous foutent la honte un an plus tard, la découverte des jeux vidéo, l'amour du cinéma intellectuel avec Americain Pie comme étendard, la jubilation suscitée par les premiers films érotiques vus en cachette et la sensation d'être un adulte, la volonté de dire ‘’merde’’ à tout ce qui émane de l’autorité parentale – sauf bien sûr à son argent de poche, le besoin incontrôlable de posséder un scooter avant de passer à la Kawasaki, des passions subites pour différents sports, l’envie de faire de la muscu pour draguer en paix, l’envie de devenir musicien, l’achat inconsidéré d’une guitare électrique dont les quelques essais amèneront à penser que la musique, euh, finalement pas trop ; l’utilisation abusive de gros mots pour se donner une contenance, une certaine propension à menacer de violences une personne qui nous est opposée dans les idées (par exemple, une personne qui ne porte pas de Nike Air), l’envie de rencontrer un véritable amour avec lequel poser les bases d’une relation saine, équilibrée et chiante, la volonté d’échapper à tous ces cons qui pourraient voter pour leur bite à des élections présidentielles, un détachement total vis-à-vis du baccalauréat, un stress complet vis-à-vis du baccalauréat, un désir de tabasser tous les profs, un besoin profond de refaire mai 68, le fantasme d’une nouvelle révolution, l’idée que les CRS n’existent que pour se faire tabasser dans des manifs, l’idée que les manifs sont inutiles, l’idée que les manifestants sont tous manipulés par les communistes, l’idée que tous les non-manifestants sont des fachos, la liberté d’expression capillaire man, les pétard entre amis, l’impression que fumer des joints est un acte hautement subversif par lequel on atteint la forme la plus aboutie de liberté, le sentiment de fierté lié à la consommation de shit ou d’herbe, la sensualité d’une cigarette au bout d’une main, la grâce de certaines porteuses de nichons (et de touffes), leur intelligence, la disparition du malaise qui nous taraudait durant les vingt précédentes années, la perte du dégoût de l’humanité, la découverte du goût du vin, le miracle de la vraie sexualité, le miracle de l’amour, le miracle de notre existence, le miracle de notre vie tout entière.
Voilà, selon ce que disent les vieux et ce que constatent les jeunes, les différents stades par lequel un jeune mâle est susceptible de passer - pas tous à la fois évidemment.
Nous étudierons donc, dans les jours à venir, trois des ces stades, à travers l’analyse d’un collégien type, d’un lycéen type, et d’un étudiant type.
Veuillez noter que si nous n'évoquerons que succintement les filles, et uniquement à travers l'analyse des mecs, c'est parce qu'elles constituent encore et toujours aux yeux de l'auteur de cet article un mystère un peu trop grand, et parce que les seuls reproches qu'il trouverait à adresser au sexe féminin sont ceux de tout garçon de moins de vingt-cinq ans. Difficile qui plus est de critiquer une catégorie de personnes au sein de laquelle on a pu trouver une amitié incomparable.

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posted the 03/19/2006 at 10:52 PM by
franz
Pourtant tu as 19 ans il me semble =)
Tu fais donc bien parti de la tranche d'âge comprise
entre 0 et 25 ans ^-^
Tu es donc contre ton sujet que tu estimes juste ?
Au passage merci de me rappeller que je vais bientôt ne plus faire parti de cette catégorie jeune...
Il est vrai cependant que je me retrouve à la fin de ton
article lol
A mon avis passé 25 ans ce n'est qu'une continuitée
de l'existant.
Au passage je t'ai envoyé un petit message en privé te demandant ton addresse msn (non je ne vais pas te dragué)
=)