Je n’écoute jamais Bénabar, bien que j’aie apprécié les quelques morceaux que j’ai entendus de lui, mais le titre de son dernier album est la seule phrase qui me vient pour intituler ce texte. Je ne sais d’ailleurs toujours pas de quoi je vais parler dans ce billet ; je sais juste qu’il s’agit pour moi d’une reprise de contact avec vous après une semaine un peu bizarre. Certes, ces derniers temps, je n’ai publié qu’au rythme d’un texte par semaine, mais cette fois j’ai l’impression d’être resté absent bien plus longtemps que sept jours.
Je ne m’attarderai pas sur les événements qui, outre la mort de mon grand-père et tout ce qu’elle allait impliquer, m’ont touché depuis dimanche dernier et m’ont simplement fait oublier d’écrire.
Tout au plus pourrai-je vous mettre au courant de quelques sensations qui m’ont étonné ces derniers jours. Comme par exemple la vision, pour la première fois dans mon existence, d’un mort, un vrai ; comme par exemple l’impression que ce mort allait se lever, me parler, s’asseoir dans son cercueil, sortir une clope et me la tendre ; comme par exemple la désagréable constatation que cette personne ne respirait plus, ne bougeait plus, bref ne vivait plus, et le vertige qui a accompagné cette prise de conscience. Mais, dominante, réconfortante et reposante, l’émanation de quiétude et de paix qui s’échappait de ce corps me faisait sans cesse éprouver un soulagement profond et une joie intense.
Entre-temps, quoi de neuf ? Rien. Rien de drôle non plus à se mettre sous la dent ce soir ; je ne dois pas encore avoir la tête à ça.
Je voudrais retrouver une certaine folie, du genre de celles qui me font taper n’importe quoi et ressentir l’excitation profonde procurée par l’incapacité des doigts à suivre les pensées dictées par le cerveau ; je voudrais écrire sur tout et sur rien, surtout sur rien ; compter sur les débilités dont mon esprit est capable ; je voudrais que les gens se donnent la main et s’embrassent ; je voudrais que tout le monde s’aime pour toujours et que la paix règne partout sur la planète ; je voudrais que les gens arrêtent de polluer ; je voudrais éviter d’avoir d’autres idées humanistes et niaiseuses à la con ; je voudrais être heureux ; je voudrais que Fumito Ueda nous sorte une autre merveille après Shadow of the Colossus ; je voudrais que de nouveaux Columbo paraissent ; je voudrais que Le Parrain IV, s’il doit exister, soit à la hauteur de ses prédécesseurs ; je voudrais que Lewis Trondheim et Bill Watterson reprennent la BD ; je voudrais que les cendres de Pierre Desproges s’unissent et reprennent l’humour en main ; je voudrais que ma Muse me pardonne (message personnel) ; je voudrais que Houellebecq se magne d’écrire un nouveau roman ; je voudrais que Bret Easton Ellis aussi ; je voudrais que Camus également, mais je suis trop con pour y croire ; je voudrais que Woody Allen fasse désormais un Match Point par an ; je voudrais que Lou Reed nous serve un nouveau concert du niveau de Rock ‘n’ Roll Animal ; je voudrais que Radiohead nous ponde un nouvel album du niveau de Hail to the Thief ; je voudrais arrêter d’avoir autant de désirs, parce qu’il est clair que je ne pourrai jamais accéder au bonheur avec tant d’exigences ; en conséquence de quoi je voudrais juste, et c’est sérieux, vivre à jamais avec ma Muse et, si ce n’est pas trop demander, être publié de manière à pouvoir passer chez Ardisson. Voilà. Cela étant, les autre souhaits tiennent toujours, si l’envie leur vient de se réaliser.
Après ce petit quart d’heure d’excitation ayant entraîné la mort de mon clavier dans des souffrances christiques, je suis soulagé, dépressurisé, déprimé, allégé et décomplexé, comme un Sveltesse. (Notez au passage que Word reconnaît le mot Sveltesse, mais pas les mots Ardisson, Bénabar, Houellebecq, Watterson, Columbo, Famito Ueda, Radiohead et Desproges. En conséquence de quoi Word est un sacré con. Je suis sûr qu’il ne reconnaîtrait même pas son fils.)
Note : Je pense avoir produit ici une bête reproduction d’autres de mes textes, marqués par des phrases longues, barbantes et surexcitées, comme pour affirmer un style que je n’ai pas. Veuillez m’en excuser.

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posted the 03/03/2006 at 09:55 PM by
franz