Le Comité Contre les Cadavres qui Puent et son Président, Michel Ellebequou, tiennent à vous faire part ce soir sur cette page d'infortune d'un fait qui les alarme d'autant plus que la société semble adopter face à cette situation l'attitude dite de ''l'autruche'', en référence à Loana qui continue de cultiver ses ressemblances physiques avec l'oiseau susnommé. Je leur laisse la parole.
Que les choses soient claires : nous n'avons rien contre le fait de mourir. Ca peut arriver à tout le monde. Certes, surtout aux vivants. Pour tout le monde, la mort d'un proche représente toujours, et c'est naturel, une intense douleur. Se retenir de rire pendant tout un enterrement peut en effet causer d'intenses crampes au niveau de la gorge.
Une fois morts, tous les hommes sont égaux. Que nous soyons noirs, blancs, jaunes, borgnes, ou verts de gris, nos os sont tous les mêmes. Néanmoins, il me semble indispensable de s'élever contre une race de morts qui sème le trouble dans les cimetières ; je veux parler des cadavres qui puent.
Que le décès s'accompagne d'une dégénérescence des tissus, je l'accepte. Que notre corps pourisse peu à peu avec l'aide bienveillante des lombrics, je le conçois. Mais que certains cadavres se mettent à puer subitement alors qu'un minimum de tenue est exigé, je ne puis le supporter. Pour tout vous avouer, ça me débecte, ça me dégoûte, ça m'exaspère.
Quand on pense que les stations Esso vendent pour 3 modestes euros des petits sapins désodorisants, on se dit que certains morts sont vraiment trop radins et égoistes pour ne pas franchir le pas qui les sépare d'une hygiène acceptable. Si au moins ces malpropres allaient se faire incinérer, nous pourrions nous débarrasser assez rapidement de leurs pestilentielles excrémentations volatiles. Mais au lieu de ça, que font-ils ? Ils squatérisent de beaux cercueils en chêne et se mettent à empester à des mètres à la ronde.
C'est pourquoi, citoyens, je vous demande de vous soulever ! Nous mènerons dès demain au cimetière du Père Lachaise une opération bénévole d'action publique, en faisant exploser au coeur de quelques 300 cadavres des bombes de désodorisant Fébrèze. Le rendez-vous est fixé à 23 heures parce que je ne veux pas louper Navarro.
Cette opération spéciale a pour but de faire comprendre aux futurs morts (et Dieu sait qu'ils sont nombreux, plus qu'on ne le pense) que le respect de l'environnement passe par un cadavre sain et propre d'où émane une bonne odeur de Minidou. La technologie fait des progrès fabuleux ; aujourd'hui on peut acheter des Air Wick senteur lavande fraîche qui opèrent toutes les demi-heures une éjection de gaz odorants. Du reste, si je meurs un jour, mon cadavre sera rempli de petits objets dans ce genre. Moi au moins, je sais ce que c'est que le respect.
Parce que la puanteur n'est pas une fatalité, parce que la mort ne doit pas être une gêne pour les autres, parce que ça ne coûte pas plus cher de bien sentir, je vous demande d'agir en bons citoyens.
Michel Ellebecquou, Président du CCCP.
(Note de l'auteur : l'auteur tient à remercier sa muse, l'idée de l'article ayant germé dans son cerveau hier soir lors d'une conversation téléphonique. Oui, l'auteur aime sa muse, et alors ?)

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posted the 10/25/2005 at 09:16 PM by
franz
(Toute ressemblance avec un soit-disant affreux pompage est fortuite)
Bonne continuation.