En dépit des remontrances de Ganonfan, remontrances auxquelles je me garde bien d'attacher la moindre importance puisque ledit Ganonfan m'a salement traité de feignasse (certes j'avais tendu la perche) et a provoqué tout seul une guéguerre des consoles dans mon article sur les joueurs de jeu vidéo (guéguerre dont il est le seul belligérant, soit dit en passant), je ne publierai pas de nouvel article ce soir non plus. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'ai autre chose à faire : je viens d'acheter Advance Wars sur DS et Arte diffuse à 23h10 un reportage consacré à Michel Houellebecq, lequel est à n'en pas douter un de mes écrivains favoris.
Du coup, toujours pour meubler, je vous balance une chronique ciné que j'ai rédigée il y a quelques temps de cela, celle du nanarifique House of the Dead, adaptation piteuse du jeu éponyme par le déjà culte Uwe Boll.
Je vous promets en revanche que demain je publierai un vrai article, un peu original toutefois puisque je me livrerai à un exercice inédit. De fait, ma muse m'a soumis l'idée de partir d'une phrase de Michel Houellebecq tirée au hasard des Particules Elémentaires. Sachez donc tout de suite que le texte de demain débutera par une phrase de Michel Houellebecq ; je tenterai pour ma part d'imaginer une suite dont je ne sais pas encore si elle sera humoristique ou non.
Si ma muse est donc l'inspiration majeure de tous mes textes (en tout cas, celle qui est à l'origine de l'idée d'une bonne partie d'entre eux), elle est aussi une personne avec qui j'aime passer du temps, du coup ça me laisse moins de temps pour écrire. Mais entre ma muse et l'écriture, y a pas photo les potos.
En attendant demain donc, voici la chronique de House of the Dead (hop, copier/coller).
Avant-propos
Bien souvent catastrophiques, les adaptations ciné de jeux vidéo sont régulièrement des nanars en puissance, et le plaisir ne vient qu'à partir du moment où on les regarde au douzième degré. Commençons donc aujourd'hui avec The House of the Dead, adaptation du jeu d'arcade de Sega, par Uwe Boll. Il convient avant de débuter de mettre les choses au point d'un point de vue du vocabulaire : un navet est un mauvais film peu appréciable, un nanar est un mauvais film sympathique, nuance.
Précisions sur le système de notation: celui-ci est bien sûr essentiellement subjectif. Voilà comment se répartissent les notes:
0 > Le pire nanar qui puisse exister, à voir absolument (par exemple, Turkish Star Wars, le seul qui mérite cette note).
1 ou 2 > Un nanar très appréciable, à voir si possible, juste pour le plaisir.
3 ou 4 > Mauvais film, à éviter de préférence, sauf s'il a 3, auquel cas il risque de passer à 2 par la suite.
5 > Médiocre, avec quelques éléments sympas, m'enfin bon pas de quoi perdre son temps.
6 > Bon film, agréable et divertissant.
7 > Bon film aussi, encore plus agréable et divertissant, avec en général de l'intelligence (absente des films aux notes inférieures).
8 > Très bon film, à voir absolument
9 > Excellent film, mythique et unique.
10 > La plus grande oeuvre cinématographique de tous les temps, dans mon cas il s'agit de la trilogie du Parrain
Un film réalisé par des artistes de haut niveau
Réalisateur : Uwe Boll
Producteurs : Uwe Boll, Shawn Williamson
Casting : Alicia - Ona Grauer
Rudy - Jonathan Cherry
Simon - Tyron Leitso
Karma - Enuka Okuma
Greg - William Sanderson
Cynthia - Sonya Salomma
(que des stars, dites-moi)
Scénario : Mark A. Altman
Dave Parker
Dan Bate
(oui, ils étaient deux dessus)
Analyse de la chose
Comprenons-nous bien : House of the Dead n'a aucun intérêt, sauf évidemment pour les amateurs de nanars.
Pour résumer, HoD est un teenage movie de base, bourré de tous les poncifs inhérents au genre. On commence donc par la fin; le héros, Rudolphe, est ainsi sur les marches d'une vieille bâtisse, avec des tombes en arrière plan. ''La seule chose qui reste maintenant... c'est l'odeur de la mort'' déclare-t-il. Générique du début. Là les ennuis commencent : il s'agit d'images du jeu mais retouchées avec un effet graphique pitoyable difficilement descriptible; c'est très kitsch. Présentation des personnages: deux mecs, trois nanas, tous mannequins. En fait ces cinq jeunes vont rejoindre l'ami Rudy sur une île pour la
ave party de l'année (rave party énorme, puisqu'elle regroupe une centaine de personnes, avec des pétasses qui se trémoussent ; petit hommage à Sega au passage puisqu'une banderole arborant le logo de la société flotte sur la scène). Il louent donc un bateau à un pêcheur, Kirk, qui fait de la contrebande également, à ses heures perdues. Evidemment, quand les jeunes lui montrent l'endroit où ils veulent se rendre, Kirk refuse; ''cette île est maudite'', confirme son acolyte. L'île en question s'appelle ''Isla dela Morte'', un nom évocateur... Bref, moyennant quelques 1000 $, Kirk accepte de conduire les jeunes sur cette île.
Plan sur la mer puis sur la forêt de l'île en question, ''Directed by Uwe Boll'' apparaît à l'écran ; la catastrophe s'annonce, elle a même un nom. On voit ensuite deux tourteraux sur la plage de l'île, la fille se déshabille parce qu'elle veut aller se baigner (il doit faire 10 °C), son amant refuse, l'eau est trop froide à son goût. on assiste là à un clin d'oeil loupé aux Dents de la Mer; la fille nage, on la voit de sous l'eau, la caméra se rapproche, elle panique, regagne la rive mais... Son copain a disparu. Où est-il ? Mystère... Elle va dans la forêt à sa recherche et arrive dans une clairière, avec la bâtisse vue au début du film; elle rentre dedans et là, horreur, son ami s'est zombifié ! Elle mourra dans des souffrances qu'on suppose atroces, tout comme celles que l'on subit pendant le visionnage de cette merde.
Pendant ce temps, le groupe principal a abordé; il fait nuit. Ils traversent la forêt, passent près d'un marécage (réplique d'un d'entre eux: ''ohhh ça pue comme si quelqu'un avait pété là dedans !'', c'est d'une grande finesse). Ils arrivent finalement sur les lieux de la rave-party, mais il n'y a plus personne. Deux d'entre eux, pris d'un besoin incontrôlable, décident de baiser ici, pendant que les trois autres partent en expédition dans la foret. C'est là que le film démarre véritablement.
S'ensuit une heure d'action non stop, de répliques nanardifiantes et de situations pathétiques ; le film atteint son apogée lors d'une scène de gunfight dans un cimetière avec du bullet time des familles ; la réalisation donne mal à la tête et le potentiel d'Uwe Boll explose : ce dernier a eu en effet la sympathique idée d'insérer dans les scènes d'action des images du jeu originel, certainement pour nous montrer qu'il en suit la trame. Ainsi, on peut voir pendant une demi-seconde régulièrement un streum pixélisé exploser à l'écran; là où c'est très fort c'est que non seulement ça tranche complètement avec l'esthétique du film (si tant est que l'on puisse parler d'esthétique dans ce cas), mais en plus l'interface n'a pas été enlevée de ces images, du coup on voit les munitions sur le côté, ou, pire encore, un ''Press Start Button'' en gros sur l'écran. Aucune gêne... Le tout est affublé d'une musique techno qui devient rapidement affolante.
On découvre au passage le pourquoi du comment de cette situation; en fait il s'agit à l'origine d'un prêtre espagnol banni de son pays, qui a décidé pour faire chier le monde de devenir immortel; le film reste flou sur son stratagème mais on découvre à la fin qu'il a pris le contrôle de tout le monde grâce à du sang et à une mutation, enfin bref on ne comprend rien. Toujours est-il que ce qui le maintient en vie c'est le sang, voilà la seule certitude... A un moment d'ailleurs on assiste à un dialogue culte qui restera gravé dans ma mémoire; le héros, fait prisonnier, demande au gros méchant: ''Tous ces monstres... Vous les avez créés pour être immortel... Pourquoi ? -Pour... être toujours en vie...''. C'est du très haut niveau ! A ce propos, la VF est pitoyable, puisque les doubleurs, en plus de surjouer terriblement, font régulièrement des fautes de Français (''c'est le plus grand mannequin de sous-vêtements de tout l'Amérique'', ''j'suis absolument pas en faveur qu'on aille là-dedans'') , bref, là encore, on touche le fond, surtout que chaque réplique est marquée du seau ''nanar'' ; on retrouve tous les trucs insupportables : humour bidon, etc...
Verdict : 2/10
House of the Dead est donc un bon petit nanar. Adaptation honteuse et inutile d'un jeu inadaptable par son principe même, son seul intérêt réside dans la drôlerie qui s'en dégage. A voir absolument, donc.
Voilà les amis... Et maintenant, en ture vers de nouvelles avenroutes !
posted the 09/30/2005 at 10:38 PM by
franz
Soit dit en passant et pas par le périph nord parce que c'est plus long (non j'ai pas relu le D.S.U.E. (et des B.N.) ) super article sur le jeu video.
Et tant qu'on fait de la pub, siouplaît j'ai un blog aussi, psst, psst, allez voir. Bon ok je sors.