Comme proposé hier par Ganonfa1 dans son commentaire à mon non-article, j'ai décidé de faire un billet sur l'écriture automatique.
Comment définir l'écriture automatique ? Disons qu'il s'agit d'écrire simplement ce qui nous passe par la tête sans pratiquer quoi que ce soit qui puisse brider l'agilité des doigts sur le clavier : pas d'auto-censure, pas de relecture, pas de tentative d'être compréhensible voire même intelligible, pas de recherche d'un sens ou d'une direction.
Dnh nous a très bien montré les effets de l'écriture automatique hier ; Orackle l'avait fort brillamment fait il y a quelques jours de cela. De mon côté, j'ai dû écrire deux jours de suite des articles en écriture automatique ; ça a donné par exemple ceci :
J'ai décidé que désormais chaque soir, dès lors que je n'oublierai pas de le faire, je vous emmerderai quelques minutes durant avec mon blog pourri dans la liste des cinq dernières mises à jour, et ceci à chaque fois avec le même titre, à savoir pour ceux qui ne l'auraient pas compris celui de ce billet. Car j'ai décidé de finir par faire craquer les imperméables à l'humour desprogien qui finiront bien, un jour ou l'autre, par cliquer sur le lien menant à cette page d'infortune qui, telle le radeau du blaireau, ou de la méduse, va savoir, flotte sur le web à la recherche d'une terre où poser le pied, la main, la tête, le cul, bref un endroit de paix où tout ne serait que luxe, calme, volupté et raviolis Buitoni parce que c'est quand même vachement bon ces saloperies, en endroit où la causticité de Lou Reed et du Velvet Underground côtoierait les textes chamarés du sieur Desproges, lesquels feraient figure de référence littéraire en compagnie des romans de Houellebecq, Vian, Camus et Loana du Loft, le tout accompagné par une sauce Morrico-Leonienne comme on n'en savoure que dans Il Etait une fois dans L'ouest, sans toutefois pouvoir retirer le titre de meilleur oeuvre cinématographique du monde au film qu'on ne peut refuser, le bien nommé Parrain ; ce dernier pourrait alors naviguer entre l'ire et la joie dans les ambiances bucolique et poétiques de GTA San Andreas, ICO, Zelda et dans les labyrinthes constitués par les sagas MGS et Silent Hill ; dès lors le bonheur sur Terre existerait bel et bien, plus que jamais, et les infâmes mécréants qui ont pu croire un jour que ce bonheur était possible sans Desproges seront maudits jusqu'à leur sixième dessous, jusque dans leur tombe, sur laquelle je cracherai avec courage, n'ayant pas osé le faire à leur visage durant leur trop longue présence en ce bas-monde où le médiocre se satisfait de sa médiocrité, où le con se satisfait de sa connerie, où l'homme se satisfait de son humanité, où le riche se satisfait de sa richesse, où le pauvre, parce qu'il est incroyablement chiant, ne se satisfait jamais de sa pauvreté et continue de s'accrocher aux jambes de l'homme travailleur et sociable qui tente tant bien que mal de ne pas louer le métro parce que sinon, ben comment qu'y va faire pour regarder la météo, c'est vrai quoi, et s'il pleut demain, vous voudriez que nous continuâmiassions de travaillouter comme de piètres ouvriers alors que les conditions ne permettent plus d'exercer ses responsabilités ô combien trop lourdes malgré la vieillesse qui, aujourd'hui, démarre dès le début du processus de dégradation de nos cellules, c'est-à-dire vers 20 ans ; tout ça pour dire que merde quoi, je ne sais pas comment je vais pouvoir faire tenir cette phrase plus longtemps mais je suis déjà très satisfait de l'avoir faite durer jusqu'ici et je remercie chaleureusement les débiles profonds qui auront eu le courage ou l'inconscience de me suivre jusque là ; quant aux décérébrés qui n'en auront pas eu le courage, je ne puis leur en vouloir et de toute façon qu'ils ne comptent pas sur moi pour avoir un quelconque sentiment à leur égard, fût-il haineux ; ces gens ne méritent que mépris, ignorance et indifférence, d'ailleurs pour prouver que je n'en ai strictement rien à foutre de ces connards je vais immédiatement arrêter de parler d'eux, le meilleur moyen de tuer quelqu'un étant de l'empêcher d'exister dans la société qu'il n'aspire qu' à parasyter comme je parasyte actuellement vos cervelles, pauvres minables, vous m'appartenez et ne pouviassez plus vous échapatourrer, vous êtes désormais mes prisonniers, prisonniers de ma volonté, prisonniers de cette phrase sans fin, prisonniers comme je le suis également de mon irrésistible envie de faire durer ce texte jusqu'à ma mort, mais pourtant il faudra bien qu'il finisse un jour nom de Dieu de putasserie de chier de bordel de couille à la con voilà soudain que je me rends compte que j'ai oublié de citer, comme présence indispensable sur l'île promise, Gotlib et ses bandessinées, Watterson, Trondheim et Franquin, mais bon sang quand cela va-t-il s'arrêter, je commence à en avoir marre, à péter une durite, à avoir faim, à succomber sous les mots qui me viennent incessamment pour compléter cette putain de phrase qui n'en finit décidément plus ; vraiment je remercie à nouveaux les crétins qui m'ont suivi jusqu'ici car moi-même je ne me suis plus du tout, où suis-je où vais-je que fais-je oh comme la fenêtre est belle, et comme le sol est charmant vu di'ci ; l'herbe semble douce et soyeuse, oui, je veux plonger, plonger dans le Velours Souterrain de Lou Reed, plonger dans le placenta glauque de ma mère, Houellebecq, et dans la semence chatoyante de mon père, Desproges, plonger vers le ciel, ça y est je plonge, je saute ; mais merde alors qu'est-ce que c'est que cette connerie, je ne vais pas vers le ciel mais vers la Terre, mais putain c'est pas là que je veux aller, c'est là haut connerie de chier, mais me comprendra-t-on un jour en ce bas-monde où le médiocre se satisfait de sa médiocrité, où le con se satisfait de sa connerie, où l'homme se satisfait de son humanité, où le riche se satisfait de sa richesse, où le pauvre, parce qu'il est incroyablement chiant, ne se satisfait jamais de sa pauvreté et continue de s'accrocher aux jambes de l'homme travailleur et ça n'en finit plus ce truc, faites que ça s'arrête, stoppez le manège, je me suis assez amusé comme ça ; non, revenez en arrière plutôt, je vous rappelle que je suis en train de plonger vers le sol et que cette idée ne me plaît finalement pas du tout ; pourquoi c'est pas possible de rembobiner, dans Prince of Persia c'est tout à fait possible alors je vois pas pourquoi je ne pourrai pas le faire là maintenant rah merde de merde de merde et puis là je suis complètement hors-la-loi vis-à-vis du règlement des blogs qui me nargue sournoisement mais je m'en tape, je suis en train de crever putain, vous comprenez ça, je m'en tape d'être hors-règlement, de toute façon j'ai toujours été hors-tout, sauf maintenant où je vais dans-la terre, à 6 pieds sous elle pour être précis, et je ne vois pas comment je vais pouvoir m'en sortir, c'est insupportable, c'est ingérable ; impact dans 4, 5, 3, 2, 6, merde voilà que je ne sais plus compter à rebours, mais où va le monde je vous le demande et le pire c'est de se dire que ce truc sera à peine lu par 10 personnes ; rien à taper j'irai le publier ailleurs sous une forme modifiée parce que mine de rien j'en suis vachement fier, et d'ailleurs une fois ceci dit je peux mourir en paix, tout comme je vais enfin vous la foutre, la paix, et réciproquement ; adieu.
Quel bilan peut-on tirer, en toute objectivité ? C'est long, chiant à lire (et à écrire je ne vous raconte pas), insensé, irrationnel, ça nous fait une phrase d'un millier de mots environ, et personne n'a le courage ou le temps d'aller jusqu'au bout.
Mais ça fait toujours une bonne partie de franche rigolade pour celui qui tapote.
Donc l'écriture automatique, ça ne sert à rien. Tout au plus ce sujet m'a-t-il permis de mettre une seconde fois mon blog à jour aujourd'hui et donc de me retrouver à nouveau dans le top des blogs les plus récents, avec des visites à la clef (j'en suis actuellement à 6.456.723.963 visites). Néanmoins, je vous invite à ne pas vous priver si vous voulez vous exercer à l'écriture automatique dans l'emplacement prévu à l'émission de commentaires.
posted the 09/27/2005 at 09:20 PM by
franz
Enfin, j'ai découvert ton père il y a peu de temps, de nom je connaissais, de visage je connaissais, d'oeuvres je connaissais, mais de fond je ne connaissais pas, et la ben putain on se se sent bien con quand on décrouve un si grand artiste alors qu'il était à porté depuis si longtemps, ce à quoi on peut se poser cette question quand même: suis-je si impardonnable de ça?étant entouré de cons on ne peut pas forcément me condamner, mais je vous vois déja m'associer à ce groupe, en fais-je parti franchement? Ou bien non, mais ça m'étonerait tout de même un peu; ou bien oui, mais ça m'étonnerai tout de même beaucoup, ça serait d'ailleurs un peu blessant quand on y pense, être associé à ..."ça", moi, franchement, MOI!
Enfin, je te souhaite bonne continuation, quand à moi je vais continuer ma grande ascension culturelle (et je vais même pas relire la merde que je viens d'écrire)
L'ennui est que quand tu dis que moi seul saurai qui tu es, ça me semble difficile, parce que le fait qu'il s'agisse de ton premier post fait que l'on ne connaît rien de toi, et ta fiche membre ne m'a pas beaucoup aidé.
A part ça, je me suis permis de supposer qu'en évoquant mon père tu parlais de Desproges ; sache que si c'est le cas ça me touche vraiment très profondément, même si je n'oserais pas m'affirmer comme étant le fils spirituel de Pierrot.
Enfin, pour moi, la discrétion que tu as eue depuis ton inscription prouve bien que définitivement, tu n'es pas un de ces cons. Tu seras toujours le bienvenu pour venir dire ce qui te plaît sur ce blog si tu en as l'envie ; il est aussi fait pour ça.