Au cours des derniers jours, j’ai été captivé par le tout dernier jeu de Nippon Ichi Software (NIS), Labyrinth of Refrain: Coven of Dusk sur PlayStation 4. J’ai toujours eu un faible pour le genre dungeon-crawler avec des titres comme Etrian Odyssey, Persona Q ou encore Eye of the Beholder si nous voyageons un peu dans le temps.
En surface, ce sont des jeux d’apparence simples avec des graphismes minimalistes et peu de dentelle. Pourtant, lorsque l’on s’attarde aux systèmes derrière cette façade, nous avons souvent droit à une belle profondeur tactique qui encourage différentes stratégies pour mener à bien l’exploration de labyrinthes mortels.
Ma sorcière bien-aimée
Dans Labyrinth of Refrain: Coven of Dusk, vous explorez un gigantesque labyrinthe sous la ville de Refrain. Les humains ne peuvent s’y rendre en raison d’un miasme mortel, mais la légende veut que l’un d’entre eux aurait tout de même réussi à conquérir le labyrinthe. Puisque les humains ne peuvent entrer le labyrinthe, il faut faire appel à des marionnettes issues d’un livre magique, le Tractatus de Monstrum.
Ce livre est la possession d’une sorcière, Dronya, venue à Refrain pour en apprendre plus sur le labyrinthe et ses nombreux trésors. Appuyée par son apprentie Luca, elle tente par tous les moyens de découvrir qui a bien pu survivre à un environnement aussi hostile, mais surtout sa raison d’être. Pour être franc, l’histoire n’est pas très intéressante. Luca en particulier est peut-être l’un des pires personnages à voir le jour, avec sa petite voix aiguë et son caractère imbécile qui donne envie de simplement passer par-dessus toutes les cinématiques du jeu.
En fait, et c’est un problème avec la plupart des jeux de Nippon Ichi Software, les clichés abondent. Mais là où le bât blesse du côté narratif, c’est toute la dimension sexuelle (une scène met de l’avant ce qui peut être considéré comme du harcèlement) et sa banalisation. Le caractère ouvertement juvénile de Labyrinth of Refrain se reflète aussi par le choix des monstres et des objets, souvent intitulés de façon déplorable.
labyrinth of refrain coven of dusk
Master of Puppets
L’exploration du labyrinthe s’effectue à l’aide de marionnettes aux différentes facettes (lire : classes). Initialement, votre groupe n’est composé que de 3 personnages, mais cela peut aller jusqu’à 15 après plusieurs heures de jeu.
Un maximum de 5 sabbats (pour respecter la thématique de sorcellerie) peuvent être créés, chacun avec un différent pacte. Au départ il n’y a pas de choix, mais après un certain temps vous pourrez miser sur des sabbats davantage axés sur l’offensive, la magie, la défense et ainsi de suite.
Au fur et à mesure qu’ils combattent ensemble et n’essuient pas de cuisants revers, les marionnettes tisseront un puissant lien de confiance entre elles. Par le fait même, elles pourront déclencher des habiletés spéciales (résonance) plus facilement et infliger de sérieux dégâts à vos ennemis. Mais puisqu’elles sont fragiles, les marionnettes peuvent aussi se briser. Les ennemis (et vous aussi!) infligent à l’occasion des Gore Hits qui brisent une partie aléatoire de votre personnage, diminuant ses capacités de combat (ou K.O. si la tête se brise). Une mécanique que j’appréhendais et qu’au final s’est avérée pas très dérangeante compte tenu de la rareté de ces coups critiques. Une marionnette brisée doit être réparée à la caravane de Dronya en échange de pièces d’argent.
À la base, Labyrinth of Refrain compte 6 facettes (classes) à découvrir. Il est possible d’en débloquer au moins 2 de plus en investissant de la mana grâce au Tractatus de Monstrum. La plupart des archétypes classiques du genre RPG sont présents : tank, magie, habileté, DPS, etc. Le but est de créer un groupe équilibré qui saura résister aux multiples périls du labyrinthe.
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Le pacte du sang
L’exploration dans Labyrinth of Refrain est addictive. Contrairement à un jeu comme Etrian Odyssey, la carte se révèle à vous en l’explorant, donc inutile de la cartographier. J’ai particulièrement apprécié l’inclusion d’aspects diablo-like dans le jeu, que j’explique par la présence de butin variable.
En effet, les passages souterrains recèlent de monstres et de trésors prodigieux. Il est possible de découvrir de l’équipement rare, légendaire voire épique avec des statistiques différentes. Par le fait même, vous serez à l’occasion confronté à des ennemis rares ou uniques. Épées, katars, cloches, armures, accessoires, bottes, il existe une grande variété d’équipement.
J’ai aussi apprécié les habiletés d’exploration, par exemple la possibilité de briser des murs pour progresser ou tout simplement accéder à des pièces secrètes. Par contre, j’aurais aimé voir une option pour agrandir la carte, car les icônes sont parfois difficiles à distinguer les unes des autres.
Les combats s’exécutent une fois toutes vos commandes saisies (et non au tour par tour comme dans un JRPG). Labyrinth of Refrain ajoute aussi ses propres idées à la formule habituelle des dungeon-crawlers : la possibilité de booster son attaque ou sa défense en puisant dans sa banque de renforcement. Une mécanique peut-être inspirée de Bravely Default qui ajoute encore plus de décisions au niveau des combats. Les personnages sont aussi en mesure d’utiliser des habiletés spéciales avec leurs points de Donum (lire : magie). Les habiletés sont associées au pacte dans lequel ils font partie, ce qui encourage encore plus de tester plusieurs combinaisons différentes.
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En quelques mots
Labyrinth of Refrain est un jeu qui offre beaucoup de contenu aux amateurs de dungeon-crawlers. Son style anime japonais est remarquable et sa trame sonore un vrai régal. La courbe d’apprentissage n’est pas aussi élevée qu’un jeu comme Class of Heroes, donc plus accessible pour les débutants. Tout de même, les boss sont vraiment coriaces! Et certains ennemis peuvent vraiment vous mener la vie dure avec des status effects frustrants si vous n’êtes pas préparés.
Je suis d’avis que ce jeu figure parmi les meilleurs de sa catégorie. J’ai vraiment eu l’impression de maîtriser ses systèmes, ce qui n’est pas toujours le cas avec d’autres jeux. L’alchimie est un autre aspect que j’ai adoré : il est facile d’améliorer son équipement pour avoir les chances de son côté dans les différents donjons (qui forment tous un seul et même labyrinthe au final).
posted the 09/11/2018 at 07:35 PM by
tefnut