Annoncé à l'E3 en même temps que son support, The Order 1886 est l'une des nombreuses exclusivités chapeautées par Sony pour alimenter le catalogue de sa future PlayStation 4. Celle-ci est signée Ready at Dawn, un développeur américain jusqu'ici abonné aux portages ou productions sur PSP, et a déjà piqué la curiosité des joueurs par un trailer cinématique de bonne facture - Sony n'ayant pas jugé utile de montrer une vidéo ingame, ou de proposer une quelconque démo, lors du salon californien.

Inutile de prolonger le suspense : The Order 1886 n'est pas prêt. Et n'est visiblement pas près d'être prêt, même, si l'on en croit les 30 minutes passées en compagnie des développeurs lors de la gamescom 2013, en Allemagne. Ru Weerasuriya, le directeur créatif du jeu, n'avait du reste pas besoin de cacher l'état d'avancement du titre, puisqu'une brève démo technique s'en est chargée pour lui. Textures absentes, pas d'I.A., pas d'interface, pas de séquence narrative, et des place holders en guise d'environnements ; voici où en est The Order 1886, une production qui n'arrivera heureusement pas avant 2014 sur PS4.



Ready at Dawn en a tout de même profité pour repréciser certains éléments du jeu, et faire un rapide étalage de leur moteur physique maison, baptisé Abel. Cela fait ainsi déjà sept ans que le concept de The Order 1886 a été imaginé, mais après avoir été envisagé sur PS3, c'est finalement la next-gen qui aura les honneurs de l'accueillir. Si la démo du jour est un référent solide des promesses du titre, alors on peut s'attendre à un jeu de tir à la troisième personne (le héros peut adopter la fameuse visée-caméra-épaule, incontournable du genre), dans l'Angleterre Victorienne du XIXème siècle. On a appris que pour se documenter, une vingtaine de développeurs ont fait le voyage, dès septembre 2011, à Londres ; ils en reviendront quelques jours plus tard, non sans avoir capturé quelques 38.000 photos et vidéos de la capitale anglaise. Rues, grilles, pavés, monuments, costumes historiques... tout a été scanné minutieusement par les artistes américains - ce qui, pour l'anecdote, leur aurait valu quelques ennuis avec la police locale.



Attendons nous cependant à quelques fantaisies du côté de l'univers, puisqu'à l'instar d'un Dishonored par exemple, les développeurs ont opté pour une lecture uchronique de la révolution industrielle anglaise, avec, qui sait, des éléments plus futuristes dans les rues de sa Majesté. Hélas, l'univers et le gameplay resteront malheureusement sous cape quelques mois supplémentaires, et il faudra se contenter d'une série de photos et d'artworks pour cerner les quelques intentions du titre. Les limites du moteur physique, elles, semblent déjà mieux établies : on a vu le personnage principal du jeu (pour le coup assez finement modélisé) démolir des caisses et vases à coups de fusil à pompe, envoyant à même le sol des dizaines de planches de bois.

Détail intéressant, non seulement les décors semblent partiellement destructibles, mais en plus les débris ne disparaissent pas du sol, ce qui permet ensuite de les décomposer en deux, trois, quatre morceaux... même si des bugs étaient encore visibles à l'écran. Un travail particulier a été effectué, également, sur les surfaces métalliques, qui se déforment en temps réel sous vos balles. Ainsi, en tirant sur un seau en métal, celui-ci se cabossera en conséquence. On ne va pas se mentir, cela ne nous arrachera pas 399 euros du portefeuille, mais on attendra d'avoir vraiment vu le jeu avant de considérer cette nouvelle licence, que Sony a probablement sorti un petit peu trop tôt de la couveuse, pour les besoins de sa communication. Souhaitons donc une bonne dernière année de production au titre, que l'on devrait logiquement pouvoir essayer à l'E3 2014.