La semaine dernière, un homme originaire de New York, aux États-Unis, s’est suicidé en se tirant une balle dans la tête alors qu’il se trouvait dans la cour de la Memorial Church à Harvard. Mitchell Heisman (35 ans), bachelier en psychologie, a diffusé sur Internet un manifeste long de 1905 pages expliquant les motivations derrière sa décision dramatique. La préface à elle seule est composée de 1433 notes diverses. Son texte intégral comprend des citations de personnalités célèbres, notamment le génie Albert Einstein, le philosophe controversé Friedrich Nietzsche et le troisième président de son pays, Thomas Jefferson.

Heisman a demandé à ce que le site Web comprenant ses mémoires, appelons-les ainsi, demeure disponible même après sa mort. Ainsi, il désirait partager avec le monde entier sa vision de la vie et de l’univers. « Je vous propose d’ouvrir votre esprit envers la libération qu’est la mort; envers l’exposition de la croyance aveugle que nous accordons à la vie en tant que mythe, parti pris et erreur », peut-on lire dans son texte colossal. Dans le but de promouvoir son oeuvre, Heisman a envoyé environ 400 courriels à retardement dont les destinataires faisaient tous partie de son cercle d’amis ou de sa famille.

Évidemment, des amis ont aussitôt tenté de contacter le pauvre homme après lecture de certains extraits du manifeste, mais il était déjà trop tard. Dans l’amorce de son ouvrage, Heisman témoigne de son pessimisme : « Si mon hypothèse est correcte, cette œuvre sera étouffée. » En effet, avec du contenu périlleux à souhait, dont des passages discutant de Hitler, des juifs, du christianisme, de Jésus, et plus encore, le manifeste ne ménage pas ses mots et ses prétentions douteuses. Même dans sa préface, Heisman indique « Je ne serai vraisemblablement pas capable de défendre son contenu. »