Ce jeu m'a assez inspirée et je voulais donc vous faire partager mes impressions à son sujet, en espérant que cela vous plaise.
Bien loin de l'apparence de l'univers adolescent présentée par la plupart des RPG nippons, Lost Odyssey nous dévoile des personnages mâtures et torturés dans un univers où l'énergie magique constitue à la fois une aubaine et un châtiment. Ce titre très attendu à l'époque par les possesseurs d'Xbox 360 mérite que l'on s'attarde sur son cas ne serait-ce que parce que le studio Mystwalker fondé par Hironobu Sakaguchi à qui on doit la naissance de Final Fantasy en est a l'origine. Il faut aussi préciser que les joueurs allergiques à la saga sus-nommée feraient mieux de passer leur chemin.
Si un aspect de Lost Odyssey a bénéficié d'un soin tout particulier hormis les graphismes du titre en lui-même, c'est assurément son histoire. De ce fait les joueurs écoeurés par la lecture (les rêves n'étant pas mis en scène en vidéo mais étant des textes à lire), les sentiments et les quêtes personnelles façon Final Fantasy risquent d'avoir une indigestion, quand aux autres ce jeu devrait leur procurer les sensations qu'ils attendent d'un tel opus. Dans le titre les immortels millénaires que nous incarnons sont amnésiques et retrouveront leur mémoire au travers de rêves provoqués par diverses situations. Trahisons, passions, naissances et décès, tous les évènements qui jalonnent une vie humaine sont présents et distillés au fil des rêves de manière savante et feront naître une forte empathie entre le joueur et son personnage. Larmes de crocodile à prévoir si l'on décide de suivre les aventures de Kaïm.
Un diamant brut qui ne demande qu'à briller.
Si ce jeu est sur quatre DVD double couche, ce n'est pas pour rien. En effet rien qu'en considérant le nombre de cinématiques et la qualité des graphismes dont la beauté doit tant au moteur graphique utilisé qu'au talent du mangaka Takehiko Inoue on se dit que moins de galettes auraient diminué le titre. Ainsi le groupe d'immortel et plus particulièrement l'épéiste Kaîm qui semble au début du jeu creux et bien trop lisse pour être accrocheur se complexifiera et prendra de façon majestueuse de la substance au fur et à mesure que sa mémoire lui sera rendue en plongeant le personnage ainsi que le joueur dans une introspection inévitable tant les situations énoncées par leur quantité et leur diversité dans les rêves parleront forcément au moi profond de chacun d'entre nous. Lost Odyssey est donc un diamant brut que chaque heure de jeu travaille de manière admirable entraînant le joueur dans le voyage spirituel vers l'infini de ce héros qui fatalement ne peut mourir.
La dimension émotionnelle de Lost Odyssey.
Si on prête attention à la dimension émotionnelle de ce jeu, il faut donc faire un arrêt sur les rêves. Tout en nuance chaque souvenir énoncé est une poésie, un tableau parfois maladroit mais toujours touchant de ce que l'on ressent à chaque moment clé de notre vie. Le tout enchassé, scellé au plus profond du coeur d'un homme qui a tout vécu mais ne se remet d'aucune blessure et porte sur ses épaules une tristesse aussi infinie que son espérance de vie.
Ce n'est donc pas une simple question de forme dans Lost Odyssey qui nous a tant ébloui dans les images exposées à nos yeux avides, mais une recherche profonde qui n'hésite pas à creuser au plus profond des souvenirs de Kaïm mettant autant l'âme du personnage à nu que celle du joueur.
Un gameplay dans l'ensemble classique.
Prenons notre belle loupe et faisons le point sur la jouabilité du titre dont le résultat somme toute assez classique possède certains points ayant le mérite de tenir éveillé le joueur lors des séances d'accumulation de points d'expérience, le niveau global de difficulté du titre ne pouvant se passer comme la plupart des RPG de ces petites séances.
Les différences et similitudes entre mortels et immortels.
Premier point intéressant concernant l'application en jeu de la différence de longévité entre les personnages, les immortels ne peuvent apprendre par eux-même de nouvelles capacités et doivent donc faire le lien avec les capacités acquises au fil du temps par les mortels pour leur enseigner de nouvelles compétences. Les objets aussi permettent de débloquer des capacités telles que l'utilisation de tel ou tel type de magie ou encore la protection contre un élément donné. Là encore la différence se joue entre mortels et immortels, les uns apprenant la compétence délivrée par l'objet qui constituera un nouvel acquis, les autres perdant automatiquement cette capacité sitôt l'objet déséquipé. L'interactivité avec les décors et les personnages non-joueurs est aussi très appréciable et permet de découvrir bon nombre d'objets essentiels et même certains souvenirs.
Parce qu'il nous faudra tout de même nous battre, attardons-nous sur les combats.
Dans les combats se déroulant au tour par tour on peut saluer l'effort des développeurs quand à l'établissement d'une stratégie, ainsi lorsque vous vous apercevez que vous êtes sensibles à l'élément utilisé par l'ennemi dans ses attaques, vous pourrez changer l'accessoire dont vous avez équipé vos personnages en plein combat. Toujours dans cette situation de combat la possibilité de gérer à l'aide des gâchettes la puissance des attaques en centrant un rond dans une cible permet de passer le temps de combat en faisant autre chose que de marteler la touche d'action. Autre point positif les immortels que vous incarnerez le sont réellement, concrètement dans un combat lorsque l'un d'eux succombe, ce ne sera que temporaire et vous aurez la grande joie/surprise de voir votre personnage se relever au bout de quelques tours avec quelques points de vie. Une condition est par contre imposée, il faut qu'il reste au moins un personnage vivant pour que cette résurrection ai lieu.
Seul bémol assez conséquent pour ce qui est de la jouabilité, les combats aléatoires. Déjà qu'il est assez frustrant de se faire interrompre par un ennemi sorti du néant, c'est d'autant plus agaçant lorsque la fréquence d'apparition des monstres est basse comme en début de jeu rendant la course aux points d'expérience davantage laborieuse.
Coté bande son.
Ce qui fait aussi le charme de Lost Odyssey c'est en partie sa bande son qui rappellera aux fans les thèmes de Final Fantasy et qui colle très bien à l'ambiance générale du titre amenant la profondeur et l'emphase que mérite un tel jeu de la main du maestro Nobuo Uematsu.
En bref...
On pourrait conclure en disant que l'on n'en attendait pas moins de la part du père de Final Fantasy Sakagushi qui nous offre là un niveau de qualité rarement égalé pour ce titre qui pourra ne pas être le jeu du millénaire mais ne vous laissera pas indemne et auquel il faudra pardonner quelques longueurs minimes comparée à l'expérience que ce jeu a à offrir.

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posted the 02/18/2009 at 02:23 AM by
aurélie despres
Pour ma part, c'est réussi, et j'entamerai l'aventure d'ici peu. MERCI ^^. (Petite faute au passage dans cette phrase : "les immortels ne peuvent apprendre par eux-même de nouvelles capacités et doivent donc faudra faire le lien". J'imagine que le faudra n'a pas trop ça place ^^)