Développeur : Jupiter
Editeur : Square Enix
Date de sortie : 17 avril 2008


Encore et toujours ce même carrefour, la même foule, les mêmes anonymes qui l'arpentent... Encore une fois je suis au milieu d'eux, l'impression d'être une ombre. Mais quelque chose a pourtant changé, je le sais. Il faut que j'atteigne la statue, que je sache...


De retour de vacances, je viens de terminer The World Ends With You. Et j'ai pris une claque.

Le jeu innove à tout point de vue. Dans le gameplay qui exploite les deux écrans de la console et en simultané. Dans la musique, variée, actuelle et correspondant à chaque situation, chaque personnage disposant d'une "playlist" qui le caractérise. Dans le scénario qui ne lâchera les dernières clés qu'au tout dernier instant.

Bref, du tout bon sur toute la ligne. Je ne pensais pas pouvoir être à ce point happé dans ce monde a priori superficiel, le quartier de Shibuya, l'endroit où se font et se défont les modes au Japon et à Tokyo plus particulièrement.
Mais l'histoire, menée de main de maître par des ellipses narratives et des flashbacks savamment dosés, tient en haleine de bout en bout. Chaque personnage est intéressant, leur psychologie s'approfondissant de chapitre en chapitre, laissant des questions qu'il faut élucider. Que ce soit les protagonistes jouables ou les Reapers, tous méritent une attention particulière.

Le tout est servi par une animation au top, aucun ralentissement ne vient plomber ce tableau scénaristique idyllique et des graphismes typés manga alléchants, même quand les ennemis se font nombreux ou imposants.
La musique n'est pas en reste, l'une des meilleures OST que j'ai pu entendre ces derniers temps. Elle colle à l'ambiance, chaque personnage dispose de ses thèmes, variant à chaque fois, même dans les menus, c'est dire.

La durée de vie est tout à fait honorable déjà en ligne droite, et devient conséquente pour peu que l'on s'intéresse aux pins, au Tin Pin Slammer, le mini-jeu local et à tout ce qui peut survenir (je n'en dis pas plus, risque de spoil).
Les combats pourraient paraître répétitifs sur le papier, mais c'est sans compter sur l'utilisation du stylet et des autres fonctionnalités de la console pour activer les pouvoirs des badges, rendant chaque affrontement quasiment unique.

En ce qui me concerne, j'ai trouvé là une des perles que la DS ne propose que rarement (alors qu'il y a matière tout de même) et une bouffée d'air et d'originalité dans le monde du jeu vidéo. Bien sûr, l'anglais pourra en rebuter plus d'un et c'est bien dommage, ils passent à côté d'un très bon Action RPG.
Mon seul regret va à certaines séquences parlées, sans même un sous-titre anglais pour assurer la compréhension. Mais ce n'est là qu'un maigre nuage dans un ciel déjà bien lumineux.