J'ai réécrit l'article publié hier, et qui avait semble-t-il été mal compris. Je laisse l'ancien pour le débat qui le suit et par honnêteté.
Depuis quelques jours j’ai un nouveau sujet d’énervement. Il nous concerne tous, il s’agit de cette contrainte que nous nous imposons dans les débats culturels, et qui consiste à préférer dire je n’aime pas au lieu de dire, comme on le pense plus profondément, c’est merdique.
Même si nous venons de voir le pire film de notre vie, même si nous venons de jouer au pire jeu ou de lire le pire bouquin, nous nous contentons de dire je n’aime pas. Car si quelqu’un débarque pour balancer que tel ou tel truc est merdique, il nous outre profondément et alors tous nous lui tombons dessus pour, d’un index autoritaire, lui faire remarquer qu’il ne peut pas se permettre de le dire comme ça, qu’il doit dire je n’aime pas. C’est une question de respect pour ceux qui ont aimé, lui fait-on savoir.
Mais nous, qui le houspillons en pensant être dans notre bon droit, quel respect avons-nous pour ceux qui n’ont pas aimé une œuvre, lorsque nous affirmons, de façon tout aussi péremptoire, qu’elle est géniale, merveilleuse, supérieure à tout ce qui s’est fait ?
Si l’on doit dire je n’aime pas au lieu de c’est nul, alors nous devrions également dire j’aime au lieu de c’est magnifique.
Pourquoi serait-il interdit de dire d’une chose qu’elle est nulle à chier alors que personne ne nous empêche de la qualifier de magistrale ?
C’est pourquoi je nous lance, à tous, un appel : cessons l’hypocrisie et acceptons de lire, même lorsque cela nous vexe, qu’une œuvre que nous apprécions particulièrement est exécrable.
Car si les films de Woody Allen sont superbes, si le dernier Mario est un chef d’œuvre, si les livres de Jean Echenoz sont ravissants, si la musique de Radiohead est transcendante, si Ce Soir ou jamais est la meilleure émission de tous les temps, si ma chère et tendre est belle et drôle, alors oui : Anne Roumanoff est moche et ses blagues sont nulles. Oui, la coiffure des tecktoniqueurs est laide à en crever. Oui, les séries policières françaises sont à chier. Oui, Claude François chantait comme un crétin — et des conneries, en plus. Oui, les livres de Yann Moix sont moisis. Oui, les chroniques d’Isabelle Morini-Bosc dans TV Mag sont aussi piteuses que le magazine lui-même.
… à propos d’Isabelle Morini-Bosc, je fais une légère parenthèse pour lancer une enquête dont l’objectif est de retrouver un gros dégueulasse, et je reste encore gentil avec lui.
Comme vous le savez peut-être depuis que j’ai lancé la rubrique Googlades, sur le blog du nouvelobs, je peux savoir quelles recherches ont mené les visiteurs sur ma page. Parmi ces recherches, j’ai eu la surprise ce matin d’en découvrir une, dont l’auteur avait entré sous google les mots suivants :
‘’photos isabelle morini-bosc nues’’
J’aimerais que ce gros porc se dénonce. Si c’est une femme... non, je ne veux pas y penser. On ne peut pas faire une recherche comme celle-ci sans avoir un problème psychologique. Je ne sais pas si vous voyez à quoi ressemble Isabelle Morini-Bosc mais si, par bonheur, vous n’en aviez pas idée, voici de quoi vous en faire une :

(précision importante : c'est la personne à gauche)
Je vous laisse le plaisir de la déshabiller mentalement mais j’ose penser que pour ce que vous en voyez ici, vous n’avez aucune envie de savoir ce que cachent ses vêtements.
Je demande donc à la police de mener les investigations qui s’imposent pour dénicher l’auteur de cette recherche et de l’incarcérer, à titre préventif, jusqu’à la fin de sa vie s’il le faut. Il me semble plus dangereux pour la société que le pire des pédophiles.
Heureusement que Rachida Dati est là pour faire passer des lois inhumaines, sinon où irait la société, je vous le demande.
Tout ceci pour dire rien ne sert de courir, il faut partir à poil.
Pis pour Morini-bosc.. brrrbrrrrrreeeuurrggghhhhh.
L'hypocrisie n'est pas toujours un mal alors que la franchise se montre souvent aggressive parfois blessante quand elle est négative.
Quand on dit à quelqu'un qui aime une oeuvre "c'est une merde !", généralement, on le braque contre soi avant même d'avoir débuté son argumentation, c'est la promesse d'un long débat houleux.
J'imagine que les plus paresseux préfèrent être plus consensuels voire bien choisir leurs mots pour ne pas débattre pendant des heures sur une oeuvre merdique.
fin bref, très bon article comme d'hab!