Bon, je ne reviendrai pas sur la finale de Roland Garros, la Grosse Bertha a encore gagné et puis voilà, n’épiloguons pas. En revanche une question me vient à l’esprit suite à cette quinzaine tennistique de Roland Garros, le tournoi de la terre battue en France ou de la France battue à terre, c’est vous qui voyez.
Lors de cette compétition les commentateurs de France Télévision se sont encore illustrés avec toute la classe qu’on leur connaît. D’abord en interpellant tous les joueurs français par leur prénom et en se réjouissant à chaque fois qu’ils gagnaient un jeu, oui Richard c’est bien, il tient ici une chance de recoller au score, peut-être pourra-t-il revenir à 5-2 s’il fait le break ! Au final Gasquet, oh c’est ballot, perd mais bon, au moins l’espoir est né le temps d’une double-faute.
Ensuite ils sont brillants parce qu’ils ne cessent jamais de dire Rodgeur pour parler de Roger Federer.
Vous m’excuserez mais à ma connaissance la Suisse appartient, du moins pour partie, à ce que l’on appelle vulgairement la francophonie. En conséquence je ne vois pas pourquoi on dirait Rodgeur Federer pour un tennisman et non pas Rôgé comme pour le poivrot du coin.
Alors quoi les Suisses, chez vous les Rôgé sont des Rodgeur ou bien est-ce juste une déformation journalistique subséquente d’un renâclement — tout compréhensible qu’il soit — à appeler le n°1 mondial de la raquette Rôgé comme tout beauf qui se respecte ?
Mais enfin, qu’est-ce donc que ce traitement inégalitaire ? Car excusez-moi mais si Federer s’appelle Rodgeur, alors j’ose dire que Rôgé Bichu, qui habite contre le zinc du bar un peu plus bas, s’appelle également Rodgeur. Ou bien Ginette il faudrait l’appeler Djinèt ?
J’aimerais que les Helvètes qui passent sur cette page me renseignassent sur cette prononciation qui ne suscite rien d’autre dans mon cœur socialiste que l’incompréhension la plus complète, excusez-moi du peu.
Voilà pour la partie sportive du billet de ce soir.
C’est d’ailleurs, crois-je, tout ce que j’avais à dire. Attendu qu’il ne me viendrait pas à l’idée de monopoliser la parole et votre temps pour ne rien dire, c’est immédiatement que je vais vous libérer du joug de ma lourdeur.
J’ai une pensée émue pour ceux qui passent le baccalauréat demain, je veux leur dire mon soutien pour l’épreuve de philosophie, matière qui est, je pense, la plus absurdement enseignée dans la scolarité du citoyen responsable en puissance que nous sommes tous au collège et au lycée même si on préfère toujours parler de bites.
Car enfin, quel sens cela peut-il avoir de n’apprendre des notions de philosophie que pendant une année alors qu’on se tape l’électricité, les neutrons et toutes ces conneries dès la cinquième ? La philosophie, on devrait l’enseigner dès la primaire, évidemment pas tout de suite sous la forme qu’on connaît en terminale mais déjà dans ses grandes notions, car c’est elle qui nous permet de développer une intelligence qui nous est propre. En un mois elle pourrait remplacer toutes les heures de ce qui est appelé éducation civique et sur toute une scolarité j’ai la certitude, si son enseignement se fait bien, qu’elle peut éduquer mieux que toute autorité. Il me semble à titre personnel qu’elle devrait être une matière fondamentale dès la sixième.
Donc demain matin vous aurez votre petit sujet et le soir vous serez fiers comme je l’ai été il y a deux ans lorsqu’au JT les journalistes, faussement admiratifs, aligneront les clichés du genre aujourd’hui les épreuves du bac ont débuté avec la traditionnelle épreuve de philosophie, les étudiants ont dû plancher sur l’histoire a-t-elle un sens ? Un sujet qui n’a pas déplu à Aurélie, 18 ans, du lycée Albert Camus : « Ouais ben ça allait quoi, enfin on verra bien quoi, je sais pas quoi c’est de la philo quoi hihihi - han ».
Bref, tant va la cruche à l’eau qu’en la fin elle se brise.

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posted the 06/10/2007 at 10:02 PM by
franz
HS: IL faut que je lise "à la recherche du temps perdu" de Proust et je ne l'ai toujours pas (honte sur moi)...