Parlons de choses festives et de décisions judicieuses, un peu. Voici de quoi l’édition du Monde d’aujourd’hui nous informe :
Après les restaurants, les films. L'Association du cinéma américain (Motion Picture Association of America), qui défend les intérêts des studios hollywoodiens, a annoncé, jeudi 10 mai, que le tabac ferait partie des critères pris en compte dans le classement des films, au même titre que la violence, le sexe ou les écarts de langage. Le quotidien New York Times a réagi en parodiant les avertissements imprimés sur les paquets de cigarette : Attention, fumer peut être dangereux pour le classement de votre film.
Trois critères seront pris en compte : Le tabac est-il omniprésent ? Le film présente-t-il le fait de fumer sous un jour favorable ? Existe-t-il des circonstances historiques ou atténuantes ? George Clooney pourra ainsi continuer à fumer dans Good Night and Good Luck, où il joue le journaliste des années 1950 Edward R. Murrow, sans que le film soit classé R, c'est-à-dire interdit aux moins de 17 ans. Mais l'oeuvre sera assortie d'une mise en garde contre les effets nocifs du tabac.
Les studios suivent une société très mobilisée contre le tabac. Fumer devient de plus en plus inacceptable, a expliqué le président de la MPAA, Dan Glickman. Depuis 2005, la pression s'est accrue sur les réalisateurs pour cesser de présenter la cigarette sous un jour attirant. Avant la cérémonie des Oscars, l'association Smoke-free Movies (films non fumeurs) a livré un cercueil d'or à Hollywood, accusant le cinéma de complicité avec l'industrie du tabac.
En 2006, la faculté de santé publique de Harvard a réclamé que tout nouveau film montrant des fumeurs soit classé R. Les ministres de la justice de trente-deux Etats ont emboîté le pas. Le refus de la MPAA d'interdire les films aux jeunes dès la première image de cigarette les a déçus. La profession a mis en avant le
espect de la liberté de l'artiste.
En deux ans, le nombre de films où l'on aperçoit une cigarette a été réduit, mais il est encore de 50 % dans les films tous publics. Les associations espèrent responsabiliser les acteurs. Le magazine Pediatrics vient de distribuer les bons et mauvais points. Elle a étudié 534 films entre 1998 et 2003. Brad Pitt a été pris 42 fois en fumeur, suivi de Nicolas Cage, 37 fois. Mais Ben Affleck jamais, alors qu'il lui arrive de fumer hors caméra...
J’ai beau chercher, je ne vois rien de drôle à en tirer. Sauf peut-être le ridicule de cette association Smoke-free Movies, qui me fait penser que je pourrais, puisque je déteste voir des personnages s’appelant Jim, créer l’association Jim-free Movies.
Quelque chose vous dérange dans l’art ? Allez-y, lâchez-vous ! Demandez sa prohibition pure et simple ! Vous voulez faire un western ? Peut-être sera-t-il tout public même si vous montrez des cigarettes, mais faites attention à ne pas montrer de gros nénés et à assortir votre film d’un avertissement, c’est vrai qu’il y a tellement de gens qui ne savent pas les dangers du tabac… On ne va pas aller jusqu’à trafiquer l’Histoire, mais enfin.
Prenez garde également à ne pas faire fumer les gentils, et à ne pas les faire fumer avec classe. Désormais, un héros voulant fumer dans un film devra avoir des cigarettes mal roulées, les fumer comme un porc et manquer s’étouffer à chaque latte. De préférence il prendra conscience avant la fin de l’histoire qu’il détruit sa santé et cessera immédiatement sa consommation, ce qui lui permettra du même coup de se taper la blonde, qui ne peut pas aimer un fumeur. S’il n’arrête pas de fumer, il doit mourir pour bien faire prendre conscience des risques du tabac. Il peut même mourir de la cigarette par cause indirecte, exemple : il se balade la clope au bec, quand soudain le méchant arrive et lui tire dessus. Là le héros voudrait bien dégainer mais malheureusement sa main droite est occupée par l’objet du démon. Conclusion : fumer empêche de tirer sur son agresseur. Ca c’est percutant.
N’empêche, pauvre Brad Pitt, choppé en infraction à 42 reprises depuis 1998. Il n’aurait jamais dû jouer dans Fight Club, c’est ce film-là qui l’a tué, ça c’est sûr. Fight Club aurait sûrement dû accentuer encore plus sa violence visuelle, mais certainement pas montrer Brad Pitt en train de fumer. C’est marrant d’ailleurs que la journaliste évoque Good Night & Good Luck dans son article, c’est précisément un film sur la chasse aux sorcières.
Au fait, je me demandais s’il y avait encore beaucoup de films qui n’étaient pas interdits au moins de 17 ans aux Etats-Unis, avec ce genre de trucs. Pour les films américains, je pense que ça va, à mon avis ils s’adaptent, mais les films français, je crains pour eux. Déjà que les Choristes avait été interdit aux moins de 13 ans, bon ça encore c’était pas vraiment un drame… Mais si on prend par exemple A bout de souffle de Godard, mon Dieu il a la totale celui-là : une nana les seins à l’air, Belmondo qui tire sur les flics, et qui en plus semble marié à sa cigarette. Le tabac est-il omniprésent ? Oui ! Le film présente-t-il le fait de fumer sous un jour favorable ? Grand Dieu oui ! Y a-t-il des circonstances atténuantes ? Non monsieur le Juge ! Allez hop ! au cachot, c’est avec des navets comme ça qu’après les chinetoques fusillent des gens dans les universités.
A tout ceci s’ajoute bien sûr le tabagisme passif. Car la cigarette n’a pas besoin d’être réelle pour tuer les gens. Au sortir d’un film dans lequel le héros fumait tout le temps, les spectateurs non-fumeurs interrogés ont tous répondu qu’ils avaient l’impression d’avoir ingurgité un paquet complet, et qu’ils filaient chez leur cancérologue pour vérifier que la fumée ne les avait pas empoisonnés à travers l’écran. Il a en effet été démontré, dans une étude très sérieuse, que lorsqu’un personnage de film fume une cigarette, le risque d’infarctus chez le spectateur augmente de 17% à 389%, selon que le cadrage sur le personnage est plus ou moins serré, et selon la distance à laquelle se trouve le spectateur de l’écran. Dans les films sans tabac, en revanche, le risque de mourir pendant le film est de 0% chez tous les spectateurs. Des chiffres éloquents.
Non vraiment, tant vont les cruches à l’eau, qu’en la fin elles nous les brisent.

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posted the 05/14/2007 at 10:05 PM by
franz
encore un très bon article de ta part, padrino, l'amérique devient grave, autre exemple des film, le dessin animé, un manga ou l'un de héros fume tout le temps et sans sa cigarette ce srais plus le meme perso, il ont modifié l'image pour que la cigarette soit une sorte de sucette, ou va le monde...(sans parler de la bière qui se transforme en jus d'orange ou qu'un type qui se fait tier une balle dans la tete se ramasse juste un bouchon d'un pistolet a bouchon, très con) bientot, il vont interdire un film au moins de 17 ans parce que y a un jeune non-croyant que et ca choquerai l'amérique purltaine, lol!
enfin bref, continue tes articles! j'en rafolle ^^
moi je parlais du manga one piece, celui qui fume c'est sanji(heureusement ici on a pas cette censure)
N'empèche, ce que tu dis à propos des prochains film où le héros fume, c'est pratiquement la description même de Constantine. Preuve que ce film est avant gardiste.