Vous vous êtes peut-être demandé pourquoi j’écrivais beaucoup moins qu’avant, surtout pour écrire des trucs encore moins intéressants. Ou bien peut-être que vous ne vous êtes même pas demandé ça, mais vous m’en verrez fort marri.
Le problème à cette heure-ci est simplement le suivant : je ne pense même plus trop à écrire ; ça ne fait plus partie de mes préoccupations. Tous les soirs je me dis merde tu pourrais te bouger le cul un peu, essayer d’écrire un petit machin, et le résultat de ça c’est un article par semaine, pour meubler et rappeler que j’existe.
Tout ceci dissimule à peine la prétention — certainement mal placée — que j’ai de vous intéresser, d’être si bon que vous pensez à moi et souffrez de ne pas lire régulièrement mes productions. Très sûrement, je me trompe en estimant de pareilles choses, ou plutôt en les ayant ancrées dans mon inconscient.
Pourtant je ne suis pas vraiment en panne d’inspiration, non ; j’ai même des idées, parfois une par jour, ou même carrément deux ! Sauf que je les oublie aussi vite que je les ai eues, avant même d’avoir pensé à les noter en deux mots sur un morceau de papier déchiré comme mon cœur quand tu n’es pas là (j’intègre à mon texte des passages parodiques d’Enrico Macias, mais heureusement sans l’accent).
Pourtant, je n’y prends pas moins de plaisir – ah ça non. Même si c’est une activité qui s’est raréfiée et que je n’exerce plus aussi fréquemment que jadis — l’année dernière en fait, ou plutôt il y a un mois —, le plaisir du glissement de mes doigts sur les touches du clavier, de la recherche de la phrase que je veux, et de sa trouvaille, et l’écoulement de mes pensées, et le noircissement de la page, tout ça continue d’être jouissif.
En fait, la raison de cette sorte de pause ne se trouve pas dans des élucubrations de jeune écrivain génial incompris ou je ne sais quoi du genre ouais l’inspiration m’a quitté, mon œuvre a été mal reçue ; bla bla.
Non, la raison de cette absence, elle est finalement multiple et simple :
Premièrement, il y a un mois, ça concorde avec l’arrivée chez moi non pas seulement de la Wii (ça je m’en fous à la limite), mais surtout de Zelda Twilight Princess. Or ce jeu, il est prenant, plus qu’un paquet de jeux auxquels j’ai joué ces derniers mois, — et en fait j’ai peu joué aux jeux vidéo depuis que tenir un blog est devenu l’activité principale de mes soirées, depuis que j’ai une vie sociale, depuis que je vais au café quotidiennement, et depuis que je fume. Donc Zelda, première raison.
Seconde raison, Gyakuten Saiban 2. Autre jeu, autre console (DS en l’occurrence), autre génie ; cette suite de la simulation d’avocat qu’on connaît chez nous sous le titre barbare Phoenix Wright dépasse encore l’intérêt de sa préquelle, qui pourtant, et c’est pas moi qui vais me contredire, était déjà une pure bombe. Gyakuten Saibn 2, un jeu qui me prend autant la tête que le temps que je pourrais vous consacrer. (J’avais pas envie d’attendre que le jeu sorte chez nous à 50 €, alors comme au Japon il en vaut 20 et qu’il dispose d’une traduction anglaise je ne me suis pas gêné, comprenez-vous.) Donc du coup voilà, je pense encore moins à mon blog.
Et puis à part ça, il y a évidemment les fêtes de fin d’année, qui mobilisent parfois sur plusieurs jours, et puis la possibilité en vacances de plus profiter de celle que j’aime, — avec la conséquence de moins me consacrer aux activités que je pratique habituellement seul, comme l’écriture.
Cet article vise surtout à me déculpabiliser. C’est une connerie, mais oui, je culpabilise de ne rien écrire depuis un mois, et à travers ce truc je veux simplement dire, à ceux qui pourraient s’inquiéter et que je remercie chaleureusement de l’avoir fait, comme à ceux/celles qui m’ont gentiment posté des commentaires assassins sous couvert de conseils paternalistes dont je n’ai cure, que rien n’est fini, que je n’ai aucunement l’intention de m’arrêter, et que je n’ai pas, pas plus qu’avant, la prétention de vous être indispensable.
Désolé si je passe à travers ce billet pour un mec imbu de lui-même ; je laisse, aux personnes qui ont pris l’habitude de me critiquer sur ma soi-disant propension à me considérer comme un écrivain, le soin de continuer à le faire — mais sans oublier que la propension dont elles m’ont affublé est avant tout la leur.
Bonne année les amis !

tags :
posted the 01/05/2007 at 09:43 PM by
franz