La religion est l’opium du peuple, disait Karl Marx, qui aura pour circonstance atténuante de n’avoir pas pu prévoir que cette phrase non dénuée de fondement allait devenir le poncif du début du XXIe siècle, et d’avoir très bien porté la barbe, jusqu’à la rendre ridicule.
On pardonnera en revanche moins au quatrième membre caché de la bande des frères Marx (constituée, rappelons-le, de Groucho, Harpo, Zippo, et donc Karlo) de juger si supérieurement le peuple alors qu’il a tout de même consacré sa vie à écrire des bouquins pour dénoncer son oppression par la bourgeoisie purulente qui a rien de mieux à foutre que de suivre les matchs OM/PSG.
Et puis il a oublié de préciser que la religion n’est pas l’opium avec un grand L, mais un opium, avec un petit N.
Et si la religion est un opium, alors pourquoi ne pas faire de l’opium, le vrai, une religion ?
D’ailleurs, qu’est-ce qu’un peuple sans son opium, hein ? Rien du tout. La télévision est le plus bel opium moderne, mais on pourra aussi citer la littérature, le cinéma, le jeu vidéo , la cigarette, les patchs antitabac, l’alcool, les alcootests, les gendarmes, les bornes de signalisation, les voitures, le sport, le dopage, ma grand-mère, le haschisch, la drogue, l’eau Cristaline (elle est si bonne), les produits de beauté, les amincissants (pour porte-monnaie), les études, le travail, la paresse, la moquette, le parquet, les ordinateurs,…
… Internet, les blogs où des égocentriques monomaniaques viennent décharger leur fiel et leur fioul scriptural sur leur petite page personnelle qui n‘appartient qu‘à eux, les mêmes blogs où d’autres égocentriques monomaniaques viennent décharger leur fiel et leur fioul sur le tenancier du lieu pour le simple plaisir de le faire chier, les forums, les fleurs, la musique (même le bon rock, même le Velvet Underground, même Radiohead, même Beck, même My Morning Jacket), les papillons qui volent d’une fleur à l’autre, les chats en mousse qui errent sur le trottoir, les bus remplis de gens bizarres qui semblent partir pour l’Enfer, le paradis, la pollution, la nature, les merdes de chiens, les animaux de compagnie, Brigitte Bardot, Jean-Paul Sartre, Pascal Sevran, la moumoute de Derrick,…
…Columbo, oui, même Columbo, avec le Chien, sa Peugeot 403, son imper, son cigare, sa classe quand il arrête les riches meurtriers capitalistes de L.A, les Nike Air, les chaussures, la bande-dessinée, l’argent, les vêtements, Pink Floyd, le scotch, les téléphones portables, la santé, la sécurité, le racisme, les Noirs, les Blancs, le P.Q, les lecteurs mp3, les pyjamas, France Dimanche, TV Magazine, Prison Break, les séries télé, le ciel les nuages Quicktime les lave-linge durent plus longtemps avec Calgon chez Intersport ils sont trop forts Carglass répare Carglass remplace,…
…mais surtout, surtout, oh oui plus que tout, le plus grand opium de tous, c’est quand même le communisme.
Alors bon, faut pas se foutre de notre gueule non plus, hein Karl. En plus on a bien vu que ta barbe c’est une fausse, sans compter que nous ne sommes pas dupes, et nous savons pertinemment que le père Noël c’est pas toi Karl, tu peux te déguiser autant que tu veux tu ne nous auras pas avec tes simagrées, mot qui n’a rien à voir mais que je voulais placer pour rigoler, c’est un peu comme déréliction vous voyez,
mais c’est vrai que déréliction c’est un superbe mot, très puissant,
un peu comme poursuites
ça évoque un tas de choses à mon oreille,
c’est relativement très plaisant, dans une certaine mesure.
Bref, ces derniers temps, pour des raisons, et d’autres et encore quelques autres, et puis quelques autres de ci de là, j’ai peu alimenté cette page d’égocentrique monomaniaque. A mon avis vous vous en êtes foutu ; je ne crois pas que vous pensez à moi tous les jours, je ne pense pas que vous veniez quotidiennement pour trouver un nouvel article ; très certainement à cette heure-ci vous vous dites ah oui, lui, je crois avoir déjà lu deux lignes de lui, c’était chiant, et d’ailleurs je ne sais pas pourquoi je l’ai lu jusque là aujourd’hui vu que c’est pas plus intéressant qu‘avant.
Bref, j’inaugure une nouvelle politique que j’espère pouvoir tenir en dépit des deux semaines d’examens qui viennent s’ajouter à l’arrivée toute récente de la Wii et surtout du dernier Zelda dans mon foyer, sans compter Gyakuten Saiban 2, la génial simu d’avocat, qui est toujours sur le feu dans ma DS, et tous les bouquins que je dois lire, et tous les changements à apporter aux épisodes de [Poursuites] avec le type qui trouve son double dans une forêt à la con faussement poétique sur fond de Radiohead, le tout ne servant qu’à dissimuler à peine habilement ma fainéantise de créer moi-même des histoires et des ambiances.
Cette nouvelle politique rejoint celle que j’avais à l’ouverture de cette page : lui fournir au moins un article par jour, sans me soucier de sa longueur, de son contenu, juste me mettre chaque soir devant mon clavier et écrire ce que je peux sans me soucier de vous, oublier que vous allez me lire tout en espérant que vous le ferez et aimerez, écrire un mot comme un phrase ou une nouvelle, mais entretenir absolument l’écriture.
A demain, si tout va bien,
si aucun de nous n’est mort.
posted the 12/12/2006 at 12:13 AM by
franz