Avant de démarrer, je vous explique le concept. Souvenez-vous, je vous avais demandé de me fournir des idées d'article en postant des phrases absurdes. Shadowofromulus, de Gamekult, s'y est collé, et m'a donné ce dialogue :
- oui, fis-je.le camion est derrière la ferme ?
- c'est ça. on s'est plantés en roulant à tombeau ouvert.scott était stoned, il se croyait aux commandes d'un bombardier.
- okay, conclus-je. allons-y
- vous voulez une arme ?
- ça me servirait à quelque chose ?
- j'crois pas. ils sont aussi sensibles que des pneus à carcasse radiale.
C'est ce dialogue qui sert en quelque sorte de base à la nouvelle que je débute ici et maintenant, que je n'ai pas encore affublée d'un titre, et qui durera tant que je pourrai la poursuivre, ce qui veut dire qu'elle pourrait presque devenir un roman, mais je n'y crois pas trop.
J'ai donc replacé le texte proposé par Shadowofromulus dans le mien, et l'ai un peu agrémenté pour le rendre plus clair par rapport à l'ensemble.
Voici donc le début de ma nouvelle ; la suite arrivera très certainement demain.
Une Aventure Nocturne
Il nous fallait donc une Fraise Tagada. On avait un besoin urgent de Fraise Tagada, un besoin irrépressible. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi, du reste ; certes on était tous un peu pétés, mais ce n’était pas réellement une raison qui pût expliquer cet envie subite de Fraise Tagada. C’est John qui l’avait réclamée en premier. Il voulait une Fraise Tagada, et rien d’autre — il refusa même un marshmallow.
« Tagada il me faut une Fraise Tagada il me faut une fraise Tagada il me faut une Fraise Tagada il me
— Du calme, John, lui dis-je. Du calme — J’essayais de jouer la carte de l’apaisement, mais ce con n’en pouvait plus de sa Fraise Tagada—
— Putain putain putain putain je veux une Fraise Tagada, t’entends George ? Il me faut une putain de fraise TAGADA !
— Okay, Okay, j’ai compris, lui dis-je pour le rassurer. Je vais aller en chercher une, euh, au village à côté — Bordel, il était 1 heure 30 mais il n’allait pas cesser de se lamenter si personne ne lui donnait sa Fraise Tagada. »
J’allai voir Sam. Je quittai le jardin pour rentrer dans la maison ; toute la bâtisse était sombre, enfouie dans l’obscurité d’une nuit d’automne ; la grange ressemblait à un bassin de pétrole dans lequel il fallait plonger et nager à tâtons avec les mains en avant pour atteindre le salon sans se morfler dans un mur ou dans une table. J’atteignis finalement la salle à manger. Sam s’était endormi ou faisait un coma éthylique sur le sol ; il baignait dans les cadavres de joints et les reliefs de bouteilles ; son dernier pétard avait brûlé la moquette, et s’était par chance éteint avant d’atteindre sa main.
Je lui vidai un seau de flotte sur la tête ; il émergea lentement.
« Gné ? bredouilla-t-il.
— Euh, Sam, c’est George ; John veut à tout prix une Fraise Tagada et je sens qu’il ne va pas arrêter de me casser les couilles s’il ne l’a pas, alors je vais aller en chercher une au village.
Pas de réponse.
— Sam, je peux compter sur toi pour surveiller John ? Je voudrais pas que son manque le pousse à faire une connerie — genre manger la table du jardin. Il en est capable ; il a déjà essayé.
— Hmmokay, marmonna-t-il. Tu cherchez les clefs du camion ? Elles sont dans ma goche pauche.
— Merci.
— Vous reviens hein ? Promettez-le moi, s’il te plaît.
Le pauvre délirait complètement.
— Oui, fis-je. Le camion est derrière la ferme ?
— C’est ça. On s'est plantés en roulant à tombeau ouvert. Scott était stone, il se croyait aux commandes d'un bombardier.
— Okay, conclus-je, en me disant qu’il était quand même salement touché. Allons-y.
— Vous voulez une arme ?
— Euh, ça me servirait à quelque chose ? — je ne savais même pas pourquoi je posais cette question, pourquoi je rentrais dans son jeu.
— J'crois pas. ils sont aussi sensibles que des pneus à carcasse radiale.
— Euh, okay Sam, rendors-toi.
— Hum, sinon, tu peux me ramener une Fraise Tagada aussi ? »
Après ces mots il sombra de nouveau dans le sommeil, avec le même fracas que le Titanic sombrant dans l’Atlantique.
Je me dirigeai vers le camion, nickel bien qu’effectivement garé n’importe comment, la tête et la queue posées d’un côté et de l’autre de la route, désormais barrée. Quiconque aurait voulu garer le véhicule de cette manière n’y serait jamais parvenu volontairement ; il fallait s’appeler Scott et être stone pour le faire ; il fallait surtout être totalement con. Je pris le volant et fis tourner la clef de contact trois à quatre fois avant que le moteur daigne se mettre en branle, et il me fallut une demi-heure pour dépêtrer le camion de la situation dans laquelle Scott l’avait placé, et je maudis Scott jusqu’à sa dixième génération, environ.
A suivre, quoi.

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publié le 19/06/2006 à 23:41 par
franz
PS : J'ai entammé American Psycho sur tes conseil (entamer, hein, j'en sui au début donc) et pour l'instant j'ai du mal à accrocher du fait de l'abbatage de publicité qu'il y a, qui me prend un peu la tête : au lieu de dire que le type porte un costume marron il te balance la marque, le model et la taille du costume. Mais bon je peux pas trop juger vu mon avancement. En tout cas j'ai hate d'avoir fini mes exams (vendredi midi) pour pouvoir m'y mettre serieusement et pas une page par une page quand je fais une pose^^. Voilou !