Plein les yeux
Ryse est le digne héraut de la nouvelle génération de consoles. On peut pinailler sur quelques animations maladroites ou bugs de collision, sur des blessures parfois trop discrètes en comparaison des séances de boucherie auxquelles on assiste le plus souvent. Cela dit, le rendu visuel n’en reste pas moins bluffant. Les personnages bénéficient d’une modélisation irréprochable et d’impressionnantes animations faciales. Les environnements offrent de somptueux panoramas d’une grande finesse et des intérieurs richement détaillés. La qualité des effets visuels n’est pas en reste, qu’il s’agisse de la lumière, des reflets ou des explosions. Les animations lors des combats sont aussi une véritable réussite. On y retrouve toute la puissance, tout le dynamisme des chorégraphies du film 300. Reste qu’il faut aimer les ralentis qui interviennent à chaque mise à mort. Le doublage français s’avère très correct et permet de pleinement profiter d’une intrigue plutôt sympathique même si les auteurs prennent de nombreuses libertés, inventant des fils à Néron ou lâchant des éléphants bretons sur Rome.
Répète 800 fois AXXYXX-RT
Et puis surtout, le gameplay ne suit pas. Répétitif par essence, les beat’em all ont appris à combattre l’ennui par tous les moyens possibles. Ils alignent des ennemis originaux et variés, vulnérables à des combos, armes ou pouvoirs spécifiques. Ils permettent d’incarner plusieurs héros spécifiques, intègrent des phases de plateforme ou des puzzles cassant la routine. Bref, ils cultivent une richesse absente de Ryse. Son système à base d’attaque, de brise-garde, de contre et d’esquive imite les bases d’Assassin’s Creed ou Batman, les gadgets ou les armes en moins. Certes, Marius peut lancer des pilums ou entrer dans un état de Rage ralentissant le temps, mais cela ne change pas grand-chose à l’action. Du début à la fin, le même héros sort les mêmes frappes, avec les mêmes armes, contre les mêmes ennemis. Ces derniers se déguisent parfois (trop classe ton casque en crane de bouc !) mais se battent de la même façon. Même les améliorations de vie, de rage, de bonus pour les mises à mort (QTE) parfaitement exécutées restent des chiffres qui n’enrichissent pas l’action.
Tous les chemins ne mènent pas à Rome
Les quelques passages où l’on canarde les adversaires avec un scorpion, une arbalète lourde à répétition, où l’on forme la tortue pour avancer sous une pluie de flèches, où l’on affronte des boss, tiennent plus de l’anecdote que d’autre chose. La seule vraie bonne idée provient des arènes modulables, auxquelles on peut s’amuser seul ou avec un autre joueur en ligne. Les décors, les pièges et les objectifs y changent constamment. Sauf que l’on se heurte une fois encore à la pauvreté du système de combat et aux améliorations d’équipement qui relèvent uniquement de gains statistiques bruts. Si technologiquement, Ryse nous propulse dans la nouvelle génération, son gameplay basique et répétitif nous renvoie des années en arrière.
Test réalisé par Frédéric Dufresne.
Note globale :
Prise en main : 2/5
Ryse est simple à prendre en main, il dispose de commandes précises et transmet la puissance des frappes. Malheureusement, son gameplay est d’une pauvreté affligeante selon les normes des beat’em all actuels. Où sont les armes, les combos, les ennemis variés ? Les mécaniques restent figées du début à la fin et l’on s’ennuie.
Réalisation : 5/5
Certes, il y a quelques imperfections visibles et des niveaux recyclés, mais Ryse n’en reste pas moins une tuerie, tant visuelle qu’artistique. Personnages magnifiques, environnements splendides, atmosphères travaillées, animations pêchues : cela augure de grandes choses pour les prochaines années.
Intérêt : 2/5
Impressionnante vitrine technologique que l’on exhibe fièrement à ses amis, Ryse s’avère distrayant pendant une heure puis sombre dans une ennuyeuse répétitivité durant les 4 à 5 suivantes. Si vous cherchez un bon beat’em all, faîtes l’impasse sur le fils de Rome.
Avis de la rédaction
A qui s’adresse ce jeu ?
- Aux joueurs de plus de 18 ans
- A ceux qui aiment les péplums
- A ceux qui veulent juste voir quelque chose de beau
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