Remember, remember, the 5th of November.
V for Vendetta, adaptation de la bd D'Alan Moore est le nouveau film des frères Larry et Andy Wachowski ( Matrix the trilogy ) ...enfin presque
En fait ils sont scenaristes et producteurs, la réalisation du film a été confié à leur assistant sur Matrix, James McTeigue.
Synopsis
Nous sommes à Londres dans un futur proche…La democratie a fait place a un etat dictatorial.
Cet etat ressemble ainsi à l’Italie Fasciste ou l’Allemagne nazie ; où toutes les libertés sont bannies et l’illusion du bien-vivre est véhiculée sous forme propagandaire par les medias.
Les sorties tardives sont prohibées, la liberté de culte n’existe pas, les medias sont controllés, le couvre-feu règne et la police ne lesigne pas sur les coups contre tous les contrevenants.
C’est dans ce climat qu’intervient V( Hugo Weavings - le Mr Smith de Matrix et Elrond du Seigneur des anneaux ). Vengeur masqué sur lequel est affiché un sourire sarcastique semblant tout droit issu de commedia dell’arte.
Sur sa route il rencontre une jeune femme, un peu paumée, qu’il met sous sa tutelle…Evey Hadmond (nathalie Portman)…
La minute culturelle...
Tous deux decident de faire chuter ce régime, avec au passage la celebration d'un anniversaire…celui de l'attentat raté de Guy Fawkes et du gang la conspiration des poudres le 5 Novembre 1605...Ce dernier avait prevu de faire sauter le parlement anglais. François 1er s'y trouvait.
Cette date est une aujourd'hui une fête en Angleterre et quelques pays anglophones. Elle celèbre cet attentat raté contre le roi...On allume même des buchers où l'on place un pantin censé representé Guy Fawkes, les enfants accompagnés de leur poupée à l'effigie de Guy Fawkes recoltent de l'argent en demandant a penny for the guy et lance des feux d'artifices.
Ainsi V commemore cette date à sa façon et decide de faire exploser le parlement.
Delit d'attentat ou revolution bienfaitrice ?
Le film est heuresement bcp plus profond qu’il n’y parait…au –delà d’une simple « vengeance sans appel » il est question de la legitimité des attentats.
On ne peut bien sûr pas cautionner tout ce que fait V. et ce sourire collé au visage ne porte pas à rire. Car il s'agit de destructions d'edifices, de monuments et par consequent de representations de l'Etat.
La revolution doit elle passer par une certaine violence ?
Plus qu'un Homme, une idée...
Et si le heros est masqué et le demeure tout au long du film…c’est que son combat n’est pas personnifié par un visage…ce n’est pas le combat d’un homme mais celui d’une idée.
Et l’idée contrairement à l’homme est à l’epreuve des balles.
D'ailleurs, on assiste à la transformation du combat d'un homme qui devient un combat d'idée puis l'emblème de tout un peuple .
Ainsi les thèmes chers aux frères W. comme la manipulation, et la legitimité de la violence se retrouvent ici.
Quand la rebellion etait l’œuvre d’un groupe sur Matrix, ici, elle est originaire d’un seul homme.
Côté réalisation, le film table sur des couleurs ternes et sans vie...les batiments sont carrés et sans couleurs...très haussmaniens ( oui, j'me la pète). Tout celà afin d'attiser le fait que l'individu n'est pas consideré comme tel...mais comme une masse, un groupe. aucune originalité n'est possible et c'est le gouvernement qui reflechit pour vous.
Les acteurs jouent parfaitement leur rôles entre la peur de Nathalie Portman ( decidement de plus en plus forte...) et un Hugo Weavings, qui même s'il est masqué arrive à degager une emotion et une prestance.
Matrix Bis ??
Attention, il ne faut pas s'attendre à une foule d'effets speciaux...ceux qui s'attendent à un Matrix Bis seront déçus.
Les rares scenes d'actions-baston sont réalisées à la manière asiatique...courtes mais intensements choregraphiées.
Je ne peux que vous conseiller d'aller voir le film en V.O....les tirades shakespeariennes sont de hautes volées...et on assite même à une joute verbale de mots basés sur la lettre V (evidemment !) absolument delicieuse !
Au final...
Le plus plaisant est tout de même les differents niveaux de lecture...et on ne peut s'empecher de faire un parrallèle à des etats existants tels l'Italie où Berlusconi controllait ( ouf ) aussi bien la politique et le pays que les médias...avec le lot de manipulation qui allait avec. Mais egalement à Sarkozy...avec ce besoin obsessionnel de tout controller, de regner par la peur, de montrer qu'ailleurs c'est moche et qu'ici il fait beau...de penser à la place des autres.
Résumé
Film riche et profond avec un adage ancré c'est du chaos que naît l'ordre !...digne transposition de la BD d'Alan Moore avec de nombreux niveaux de lecture...même si la frontière entre l'attentat delictuel et la revolution bienfaitrice est mince et peut- être soumis à des commentaires divers et variés.
Mon avis :
