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Mon espace temps différant de celui des mortels j’ai découvert ce petit jeu indépendant il y a quelques mois seulement. Déjà copieusement encensé je n’innoverais en rien, mais l’envie d’écrire quelques lignes à son sujet me démange.
Affichant une vue en scrolling horizontal le dernier né des studios Playdead s’avère un savant mélange de plates-formes/réflexion, genre redevenu à la mode avec l’émergence du dématérialisé. Doté d’une réalisation très originale alliant 2D et Noir & Blanc, summum de l’audace, Limbo affiche une patte graphique intéressante. D’entrée la direction artistique annonce la couleur : glauque. Ce n’est pas une couleur ? Détail. Des violeurs d’écureuils décédés, voilà ma théorie sur la véritable passion des développeurs. Car leur sadisme prend ici des proportions jouissives et dans un autre contexte en choquerait plus d’un. La progression s’opère au détriment de notre sang, dans la douleur, la vraie.

Sans introduction vous voilà livré à vous-même dans une inquiétante forêt. Les bruitages environnants ne sont pas plus rassurants, et il faudra pourtant vous y habituer car la bande son de Limbo compose sans musique aucune ! On avance de quelques pas et puis… c’est le drame. Un checkpoint savamment placé nous redonne une chance, la technique assimilée on passe cette fois avec fierté et puis… on meurt d’une façon encore plus violente et imprévisible quelques mètres plus loin ! Voilà résumé en quelques mots le principe de Limbo, à savoir un apprentissage exigeant et obligatoire du level design et des énigmes qu’il comporte.
Chaque tableau émerveille de part sa réalisation d’abord ; via une maitrise technique impressionnante (jeux de lumière exemplaires entre autre), et de part son ingéniosité ensuite. Les énigmes se renouvellent sans cesse et si la plupart ne sont pas très difficiles l’importance du timing compense largement. Les commandes s’avèrent on ne peut plus simplifiées : une touche pour sauter et une autre pour interagir. Cela suffit à la mise en place d’un gameplay parfaitement calibré, gros point fort du titre.

Si le gameplay se suffit à lui-même, Limbo puise aussi sa force dans son atmosphère unique. Je vous parlais plus haut du sadisme des développeurs avec leurs « exécutions » toutes plus hallucinantes les unes que les autres. Il faut aussi souligner la qualité du design et des environnements qui vous entraineront dans un voyage… dérangeant. Associé à une touche artistique déstabilisante et une bande son parfaitement étudiée, il en résulte une ambiance incroyable qui ne laissera pas indifférent. Sans dialogues et véritable scénario, chacun interprétera ce périple à sa manière via les rares éléments dévoilés.
Cependant Limbo n’échappe pas à un défaut récurrent du genre : sa durée de vie. Un rapport qualité/prix honnête en soit (3-4h lors d’une première partie), mais une fois achevé on se risquera tout juste à une deuxième excursion pour découvrir l’ensemble des secrets. Un reproche sans incidence car nous voici devant un titre rafraichissant et audacieux. Une expérience géniale dont il serait dommage de se priver, promesse d’une empreinte difficilement périssable.
C'est sympa tes petits tests en tout cas.
Cela fait un petit bail que je veux le faire ( comme tant d'autres...) au vu de tous les bons retours sur ce jeu