Créée il y a maintenant plus de dix ans par les frères Miller, la saga des Myst est devenue une référence dans le jeu d’aventure. Voici enfin le quatrième volet de la série, intitulé Revelation. Ce nouvel épisode est la suite directe du précédent, Myst III: Exile, et vous pourrez constater qu’il s’agit là d’un jeu d’exception et beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs. Mais plongeons maintenant au cœur des Ages pour retrouver Atrus et sa famille...
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la grande saga des Myst, il faut savoir qu’il s’agit d’un type de jeu unique et bien spécifique. Myst doit son succès au ralliement de deux idées très simples : la vue à la première personne et le système
point and click. De plus, les novices pourront aussi trouver le monde de Myst particulièrement vide. En effet, le jeu est réputé pour la solitude qu’éprouve le joueur, il n’y a pas, ou très peu de personnages et on ne peut jamais dialoguer avec eux, ils se contentent de faire des monologues et de s’en aller. Enfin, Myst est aussi bien connu pour ses énigmes qui sont parfois à se tirer les cheveux mais toujours extrêmement logiques. Voilà pour la définition du type de jeu qu’est Myst, même s’il est presque impossible d’en déterminer une, il faut vivre l’expérience Myst au moins une fois pour comprendre réellement de quoi il s’agit. Mais passons maintenant au contenu de ce nouvel épisode. Ce sont bien sûr toujours Atrus et sa famille qui sont au cœur des évènements. Celui-ci se demande si ses fils, Sirrus et Achenar, qu’il avait lui-même emprisonnés il y a de cela de nombreuses années dans les Âges de Spire et de Haven, se sont rendu comptes de leurs erreurs passées et s’ils ont trouvé la rédemption. Il est peut-être bon de rappeler qu’Atrus est le dernier descendant des D’ni, une civilisation ayant la capacité de créer des mondes, appelés Ages, en écrivant simplement dans un Livre. Ce livre devient alors une passerelle vers le monde créé. Simple mais diaboliquement efficace.
Plus qu’un jeu, une expérience à vivre
Myst a souvent été répertorié dans les jeux à images fixes, une sorte de musée sans vie. Les studios Ubi Montréal ont énormément travaillé sur cet aspect du jeu puisqu’à présent le moindre écran possède son lot de vie et d’animation. Ainsi, des insectes virevoltent près des sources lumineuses, les feuilles des arbres dansent au gré du vent, les nuages poursuivent leur route et nous voilent parfois la lumière du soleil, des oiseaux volent et tournoient au-dessus de nos têtes … Il ne s’agit donc plus d’un monde inerte mais bel et bien d’un univers vivant, si l’on met de côté l’Age de Spire qui une véritable prison de pierres. Mais les développeurs ne se sont pas cantonnés à réétudier les graphismes, ils ont aussi amélioré de façon indéniable l’ambiance sonore. Chaque objet, chaque mécanisme, chaque parcelle de décor possède son propre son et sa propre ambiance. Myst est un monde à part entière, mais il n’en reste pas moins un jeu.
Un volet accessible à tous
Les fans de la saga retrouveront avec plaisir les énigmes parfois tordues qui ont fait son succès. C’est malheureusement à cause de ces énigmes que le titre a été répertorié dans les jeux difficiles, réservé aux joueurs acharnés ou aux puristes et inaccessible pour monsieur tout le monde. Ce n’est pas du tout le cas avec cet épisode : s’il est préférable d’avoir joué à l’un des précédents épisodes afin de connaître les bases du scénario ou pour s’être habitué au genre d’énigmes proposé, c’est loin d’être indispensable, notamment grâce à l’aide de jeu que l’on peut consulter dans le menu principal. Cette aide est composée de trois niveaux, le premier ne faisant que rappeler ce qu’Atrus nous avait demandé de faire ou bien nous mettre légèrement sur la voie de ce que l’on doit trouver, le troisième nous énonçant clairement toutes les étapes à franchir pour résoudre chaque énigme de chaque monde. Il faut bien avouer que dans certains cas extrêmes où nos nerfs commencent à lâcher, cette aide s’avère extrêmement utile et permet de ne pas jeter le jeu par la fenêtre.
Un autre des aspects qui a grandement participé au succès de Myst est le libre court à l’imagination. Les précédents volets laissaient souvent en suspend certains aspects de l’histoire et le joueur s’imaginait ce qu’il voulait pour combler ces manques, il donnait lui-même une vie à chaque objet, chaque monde… Dans Révélation, cet aspect a été mis de côté puisque dès le début du jeu, on obtient l’amulette de la fille d’Atrus nous permettant, à chaque nouveau lieu visité ou à chaque objet important découvert, d’entrevoir ce qui s’est passé ou d’écouter une ancienne conversation. Le joueur ne peut donc plus s’imaginer comment un monde est devenu tel qu’il est, ni comment un objet particulier s’est retrouvé là. On pourrait penser qu’il s’agit là d’un défaut mais non, l’amulette nous permet d’en apprendre plus sur le destin si particulier d’Atrus et de sa famille et lève le voile sur ses fils, et c’est un véritable plaisir de découvrir parfois en images ce qu’ils ont fait de leurs dix années d’emprisonnement. Une des innovations présentée dans cet épisode est à citer : le nouveau système d’interaction avec les objets. Ce dernier nous donne presque l’impression de se trouver véritablement dans l’univers de Myst. A présent, pour tirer un levier par exemple ou pour tourner les pages d’un livre, il faut suivre complètement le mouvement approprié avec la souris, apportant encore une touche d’immersion au jeu.
9/10