Lyon est son projet de nouveau stade s'enlisse:
Le projet de l'Olympique Lyonnais de construire d'ici 2010 un grand stade, victime de nombreuses difficultés administratives, a déjà pris deux ans de retard et pourrait voir son implantation à Décines remise en cause.
"On a du retard, c'est sûr", admet Christophe Cizeron, directeur de cabinet du maire de Lyon Gérard Collomb (PS), indiquant que le Grand Lyon vise désormais un dépôt de permis de construire au premier semestre 2009, pour une inauguration en 2012 au plus tôt.
Lors du lancement officiel du projet début 2007, M. Collomb avait initialement annoncé un dépôt du permis de contruire en juillet 2008, dans l'objectif ambitieux d'inaugurer le stade à l'été 2010.
Le projet de construire à Décines un "OL Land" d'un coût de 250 à 300 millions d'euros comprenant un stade de 60.000 places, un parc de loisirs, une zone commerciale, des hôtels et des bureaux d'affaires, a déclenché l'hostilité de nombreux riverains et élus.
Ils dénoncent le manque de voies d'accès et de parkings, et les investissements publics colossaux nécessaires pour desservir un équipement privé.
Ces arguments ont valu au commissaire chargé de l'enquête publique visant à modifier le plan local d'urbanisme de Décines afin de rendre les terrains du futur stade constructibles, de rendre vendredi un avis négatif.
"Si ce n'est pas la fin du projet de grand stade à Décines, on n'en est pas loin", se réjouit Franck Buronfosse, président de l'association "Carton Rouge" qui lutte contre le projet.
"C'est un avis consultatif", souligne M. Cizeron, tout en reconnaissant qu'il ouvrirait la voie à de nombreux recours si la communauté urbaine n'en tenait pas compte.
Deux autres éléments pèsent sur l'OL Land: les négociations en cours entre l'OL et les propriétaires de certains terrains à Décines, et l'incertitude sur la construction par l'Etat d'un échangeur sur l'A46 desservant le futur stade.
"Il faudrait faire évoluer la loi concernant les stades, qui sont des équipements privés certes, mais d'intérêt général, afin que les pouvoirs publics puissent financer les infrastructures qui les desservent et que les terrains visés puissent faire l'objet d'une déclaration d'utilité publique", estime M. Cizeron.
Cette évolution est en débat dans le cadre de la commission "Grands stades Euro-2016" qui doit rendre son rapport en septembre.
Mais le temps presse pour l'OL, qui s'était engagé auprès des investisseurs lors de son entrée en Bourse en février 2007 à utiliser les fonds levés pour la construction de son stade - sans leur préciser son emplacement dans le document de base encadrant son entrée sur le marché.
Le site de Décines, officiellement choisi par le Grand Lyon en novembre 2006, pourrait dès lors être remis en cause.
Des projets concurrents, notamment sur le site du Puisoz à Vénissieux (Rhône) ou l'aggrandissement de l'actuel stade de Gerland -- "option intéressante écartée sans débat" selon les élus Verts -- refont surface depuis un mois.
Du côté du septuple champion de France, on indique que le club va continuer à plancher sur le projet "dans le cadre d'un délai qui sera donc réaménagé, mais sans remise en question du choix du site de Décines".
"On va (...) adapter le projet sans bien entendu le remettre en cause", a déclaré à l'AFP Jean-Michel Aulas.
"Pour le moment, on reste sur Décines", déclare aussi M. Cizeron, tout en ajoutant: "cela doit faire l'objet d'une discussion avec les partenaires" à la rentrée.
