Le Werder Brême n'a pas fait de détail pour son entrée en lice en Coupe d'Allemagne. En déplacement sur la pelouse des ammateurs de l'Eintracht Nordhron, Sanogo et les siens se sont imposés sur le score fleuve de 9 à 3. Rosenberg, auteur d'un quadruplé, et Hugo Almeida, buteur à trois reprises, se sont particulièrement distingués, les deux joueurs délivrant deux passes décisives chacun. Hambourg et le Borussia Dortmund se sont également qualifiés pour le deuxième tour.

Les résultats :
Eintracht Nordhron - Werder Brême : 3 - 9
Rot-Weiss Essen - Borussia Dortmund : 1 - 3
FC Ingolstadt - Hambourg SV : 1 - 3
Carl Zeiss Jena - Kaiserslautern : 2-1
FC Homburg Schalke 04 : 0-3
SC Paderborn - FC Augsburg : 1-1 (Augsburg qualifié aux penalties)
SC Pfullendorf - Eintracht Francfort : 0-3
Tennis Borussia - Energie Cottbus : 0-3
FC Wegberg-Beeck - Alemannia Aachen : 1-4
Hallescher FC - Hanover : 0-5
KSV Holstein Kiel - Hansa Rostock : 0-2
SV Babelsberg 03 Mainz : 1-2 a.p.
VfB Fichte Bielefeld - Borussia Moenchengladbach : 1-8

Encore en A-ligua (équivalent de la DHR en France) en 1990, le club d'Hoffenheim, hameau de 3300 habitants situé dans l'agglomération de Sinsheim à quelques kilomètres de Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg, s'apprête à gouter à la Bundesliga et va se frotter aux grands comme le Bayern Munich ou le Werder Brême.

Avec sa petite gare, sa petite église, ses coins de verdure par-ci par là et ses maisons d'une construction typiquement allemande, le petite ville de Hoffenheim pourrait figurer sur une carte postale. En effet, rien ne laisse penser ici qu'un club de football fait partie de l'élite et s'apprête à disputer sa première saison en Bundesliga 1.

Dans les années 60, Dietmar Hopp est un dangereux jeune buteur de ligue régionale et lorsqu'il met un but, le boucher passe après le match et lui donne une boîte de saucisse de foie. Vingt ans plus tard, dans les années 80, devenu milliardaire en co-fondant la société SAP, Hopp décide de prendre en main le club badois. Dès 1990, sous sa direction et surtout grâce à sa générosité, le club connaît sa première vraie période de croissance. En dix années, le club va franchir les divisions inférieures allemandes une à une, que sont, en ordre ascendant, les Kreisliga, Bezirksliga, Landesliga, Verbandsliga et Oberliga pour enfin arrivée en Regional liga, la troisième division, en 2001. Le club connaît alors une période plus difficile, et ne progresse plus, restant coincé dans cette 3e division peu attrayante. C'était logique pour beaucoup, mais Hopp voit plus loin et surtout plus gros. Il veut que ça change et pour cela il va ouvrir encore plus grand son portefeuille, achète de nouveaux joueurs pour renforcer l'effectif et frappe un grand coup en recrutant comme entraîneur l'expérimenté Ralf Rangnick, l'ex-entraîneur d'Ulm, Stuttgart et Schalke 04. S'étant fait limogé en 2005 par les "Königsblauen" pour résultats insuffisants, il signe pour cinq ans. Les résultats ne tardent pas à se faire sentir, le club se plaçant rapidement dans les premières places de 3e division et obtient sa promotion en Bundesliga 2 à 4 journées de la fin.

Pour la seule saison 2007-2008, pas moins de 20 millions d'euros ont été dépensés pour les transferts ! Une somme astronomique pour un promu en 2e division. Hopp n'hésite pas à sortir 8 millions d'euros pour un jeune Brésilien de Porto Alegre, Carlos Eduardo. Une somme qui dépasse le total cumulé de tous les transferts réalisés en une saison par un club de ce niveau. Il n'est pas rare de voir des club allemands qui ont le soutien de grandes entreprises (Bayer pour Leverkusen, Carl Zeiss pour Iéna, Volkswagen pour Wolfsburg...) sans que leurs concurrents ne crient au scandale, mais certains ne trouvent pas à leur goût que le club d'un petit village de 3000 habitants avec un petit stade de 6300 places et pas de fans se fasse une place parmi les grands.

Contrairement à Abramovitch et Mateschitz qui ont choisi la facilité en s'offrant des clubs déjà parmi l'élite, Hopp a commencé tout en bas. Il a fait gravir les échelons à son club un à un et à la régulière. Hopp s'est toujours investi à fond, même lorsque le club restait bloqué en 3e division. Il a changé sa façon de faire et a persévéré sans renoncer là où d'autres auraient jeté l'éponge. N'oublions pas qu'il y a passé 20 ans, qu'il y est resté fidèle et qu'il voit aujourd'hui encore plus loin. Tout cela force le respect.

Hopp ne compte pas en rester là et ne dépense pas son argent uniquement pour les salaires ou les transferts. Le milliardaire a déjà financé de sa poche l'actuel stade de 6300 places pour 7 millions d'euros, le Dietmar-Hopp-Stadion, et devrait débourser, en tout et pour tout, 50 millions d'euros pour le nouveau stade de 30000 places afin d'être conforme aux exigences imposées pour les matches de l'élite. Le stade, qui prendra le nom de Rhein-Neckar-Arena, devrait être fini début 2009.

Pour cette première saison en Bundesliga 1, le club ne compte pas chambouler l'équipe. L'effectif est là, solide. Pas de star, mais des joueurs de qualité. L'avenir financier du club est lui aussi assuré, par Dietmar Hopp aujourd'hui, et plus tard par son fils, Daniel. Le club ne visera pas les premières places cette saison, mais un des objectifs de Hopp, que beaucoup qualifient de complètement fou puisqu'ils voient le club redescendre en 2e division dès la prochaine saison, c'est de concurrencer le Bayern Munich sur le montant des transferts dans quelques années et de jouer la Ligue des Champions