Pas d’euphorie pour Erik Gerets
09/11/08 - Grenoble 0-3 OM
Trois matches, trois victoires, neuf buts marqués pour un seul encaissé. Malgré cette semaine parfaite, l’entraîneur marseillais ne pavoise pas. «Je veux que mes joueurs se rendent compte que ce match contre Grenoble était loin d’être parfait» affirme Erik Gerets
Quelle est votre analyse avec un peu de recul ?
Je suis content mais je veux que mes joueurs se rendent compte que ce match contre Grenoble était loin d’être parfait. Les vingt premières minutes ont été faciles. Grenoble avait beaucoup de respect, cela nous a facilité la tâche et nous avons marqué un but très rapidement. Nous avions le match en main. Ensuite, notre attitude a permis à l’adversaire d’entrer dans le match. Avec beaucoup de dédoublements sur les côtés, ils nous ont fait mal. J’ai changé l’organisation en seconde période pour être mieux. Nous avons fini la rencontre avec deux doigts dans le nez mais je ne sais pas ce qu’il se serait passé si Grenoble avait marqué en fin de première mi-temps où ils ont eu deux opportunités nettes.
Avez-vous des points de satisfaction ?
L’équipe arrive à s’organiser sans que je doive dire beaucoup de choses. Nous avons gagné 3-0 avec cinq ou six occasions, l’adversaire n’en a eu que deux. C’est pas mal mais cela peut être mieux. Face à une équipe dans le coup, nous aurions pu perdre des points. Et à ce stade de la compétition, nous ne pouvons pas nous le permettre vu que nos adversaires au classement n’en perdent pas.
Vous ne semblez pas complètement satisfait. Pourquoi ?
Parfois quand tu marques un but rapidement, tu dois jouer plus facile, en faisant circuler le ballon. Samedi, beaucoup de joueurs ont eu tendance à exagérer alors qu’il n’y a rien de plus beau que de jouer simple, dans ces moments-là. Tu fais plus mal à l’adversaire en jouant en deux touches de balle, surtout face à une équipe qui a beaucoup de respect. C’est pardonnable une fois ou deux mais il ne faut pas que cela se reproduise.
A droite, Ben Arfa peut être tout aussi dangereux que quand il joue derrière le ou les attaquants. C’est une question d’état d’esprit.
L’équipe a-t-elle gagné en stabilité…
Je crois plutôt à la forme des joueurs. Par exemple, si tu mets Ben Arfa à droite, il peut être tout aussi dangereux que quand il joue derrière le ou les attaquants. C’est une question d’état d’esprit.
Vous avez changé de système pendant le match à Grenoble. Etait-ce pour vous adapter au jeu de l’adversaire ou pour rectifier un défaut de votre formation ?
Je ne change pas de système pour le plaisir. L’idéal pour un entraîneur, c’est de mettre en place un système et de plus changer pendant la saison. Mais, samedi, nous avions la maîtrise du jeu quand Koné jouait très près de l’attaquant, que Zenden reculait et que Ziani reculait également. Alors de temps en temps, il faut changer des choses pour essayer de gagner. Aussi longtemps que je verrai des choses qui me tracassent, je travaillerai dessus.
Trois buts contre le PSV, autant face à Grenoble, votre bloc offensif et son organisation commencent à faire mal…
Leurs qualités pourraient mieux s’exprimer notamment pour Koné qui a la possibilité d’aller à gauche, à droite ou de tourner autour de l’autre attaquant. Pour Hatem Ben Arfa, il doit encore me prouver que c’est dans cette position qu’il peut se rendre le plus utile pour l’équipe. A droite, s’il repique avec le ballon, il peut être très dangereux. C’est un joueur polyvalent.
Les deux prochains matches de l’OM se joueront à domicile (Lorient et Lille). Attachez-vous beaucoup d’importance à ces deux rendez-vous ?
Ni plus, ni moins que les autres. Samedi, c’était un match très important car en cas de défaite, nous aurions perdu la deuxième place. Tout cela nous donne une satisfaction et une motivation pour aborder les deux matches à domicile. J’espère que le terrain du Vélodrome (où il y a eu un match de rugby samedi soir, ndlr) sera rétabli.
Lyon, Marseille et Bordeaux sur le podium. Les grosses écuries ont pris le pouvoir de la L1…
Je me méfie de certaines équipes comme Nice ou Lille. Une des deux va revenir, Toulouse a perdu des points mais va peut-être trouver un second souffle. Ce ne sera pas si facile que ça.
Regardez-vous plus devant que derrière au classement ?
Il faut se méfier de tout, devant et derrière. Si Lyon pouvait perdre la semaine prochaine, cela serait pas mal.
Vu la forme du moment, regrettez-vous de ne pas jouer en milieu de semaine ?
Cela m’aurait permis de donner du temps de jeu à des joueurs qui en ont peu. Je n’aurais pas fait jouer Koné ou Niang ou ceux qui sont un peu touchés. J’aurais donné du temps de jeu à d’autres joueurs et ça, c’est dommage.
Dans un peu plus d’un mois, l’OM ira à Lyon. L’objectif est-il d’être à portée de l’OL avant ce match ?
Ce serait l’idéal. Nous sommes à quatre points de Lyon et cela représente deux matches. Alors, pour le suspense, deux ou trois points de retard, ce serait parfait avant de rencontrer Lyon.