Équipes de haut de tableau affichant 14 points au compteur avant la rencontre, l’Olympique Lyonnais et le Montpellier Hérault pouvaient se rapprocher du podium et grimper à la 4e place du championnat devant Saint-Étienne en cas de succès lors de cette affiche du dimanche soir. Un match initialement prévu à la Mosson mais se tenait finalement à Gerland, le match ayant été inversé après les inondations dont avait été victime l’enceinte montpelliéraine. Si l’OL mettait le pied sur le ballon en tout début de rencontre, c’est pourtant la formation de Loulou Nicollin qui se procurait la première réelle occasion de but. Bérigaud lançait Barrios à la limite du hors-jeu mais la frappe de la recrue pailladine filait de peu à côté du but d’Anthony Lopes (8e).

Côté lyonnais, Lacazette et Gourcuff se trouvaient plutôt bien et combinaient sur le front de l’attaque, mais leurs frappes filaient au-dessus du but de Jourdren (17e, 19e). Muselé depuis le début de la rencontre (15e, 24e), Fekir prenait de l’importance au fil des minutes, parvenant enfin à se défaire du pressing montpelliérain pour remonter rapidement le cuir et créer des décalages (26e, 29e). Les Héraultais éprouvaient quant à eux de plus en plus de difficultés à exister au milieu de terrain, et devaient donc user de longs ballons pour alerter Barrios et Bérigaud, sans grand succès. Bien alerté par Congré, l’attaquant argentin parvenait tout de même à placer une tête que Lopes captait sans soucis (32e).

C’est pourtant l’OL qui allait frapper un grand coup dans ce match peu avant la mi-temps. Profitant d’un ballon résultant d’un gros travail de Lacazette, Gourcuff fusillait Jourdren dans la surface (1-0, 36e). Deux minutes plus tard, Lacazette décalait cette fois Fekir côté gauche. Ce dernier venait fixer le portier pailladin avant de marquer d’un ballon piqué (2-0, 38e) : le break était fait. Tout juste le temps de reprendre son souffle à la pause, Lyon revenait tambour battant. Jallet débordait et servait Gourcuff en retrait à l’entrée de la surface, lequel s’appliquait pour inscrire son premier doublé depuis cinq ans (3-0, 47e).

En difficulté, Montpellier réduisait pourtant le score. Umtiti intervenait en retard et provoquait un coup-franc dangereux aux abords de la surface de réparation. En plus d’écoper d’un carton jaune, il offrait la balle du 3-1 à Tiéné qui réduisait la marque d’un modèle de coup-franc (54e). L’OL paraissait soudain plus fébrile et il fallait la ferme de Lopes pour empêcher Mounier de redonner encore un peu plus espoir aux siens (59e). Umtiti pensait à son tour faire trembler les filets d’une puissante frappe qui passait sous le ventre de Jourdren, mais Fekir, en position de hors-jeu, prolongeait le ballon et voyait le but légitimement refusé (67e). La rencontre pouvait à cet instant basculer dans les deux sens mais les entrées de N’Jie et Malbranque faisaient beaucoup de bien à leur équipe : le premier servait Lacazette pour amplifier le score (4-1, 82e), tandis que le second venait clore la marque (5-1, 88e) et par la même occasion la belle soirée lyonnaise.

L’homme du match : Yoann Gourcuff (7,5) : aligné par Hubert Fournier pour la deuxième fois consécutive après la rencontre contre Lille, Gourcuff a confirmé sa montée en puissance. Techniquement très à l’aise (4e), on le savait, on l’a redécouvert buteur à deux reprises, d’une frappe à bout portant d’abord (36e) puis en ouvrant bien son pied (47e). Du mouvement, des décalages et des tentatives dangereuses par ailleurs (17e, 28e). Remplacé par Malbranque (78e) qui allait inscrire le dernier but de la soirée (88e).

- Lyon -

- Lopes (6) : s’il n’a pas eu grand chose à faire en première mi-temps, hormis capter une tête centrale de Barrios (32e), il a été mis à contribution après la pause. Impuissant sur le splendide coup-franc de Tiéné (54e), il oppose une main ferme impeccable sur un nouveau coup-franc signé Mounier dans la foulée (59e).

- Jallet (6,5) : très peu alerté en première mi-temps, y compris offensivement où on l’a assez peu vu, il offrait une passe décisive à Yoann Gourcuff au terme d’une belle course côté droit dès la reprise (47e). Bien présent dans les duels par la suite, notamment dans la surface lors de la montée en puissance de Montpellier (61e).

- Bisevac (5,5) : solide pour ne pas dire irréprochable jusqu’à l’heure de jeu, il a lui aussi fait les frais de la bonne deuxième mi-temps montpelliéraine par la suite. Écopait d’un carton jaune pour un tacle par derrière (65e), et plutôt chancelant jusqu’à la fin du match.

- Umtiti (5,5) : une partie entre ombre et lumière pour l’international espoirs, auteur d’interventions importantes et impeccables (3e, 52e) comme de fautes évitables, dont l’une d’elle lui vaudrait un carton jaune et la réduction du score du MHSC (53e). Était capable de perdre un duel important face à Bérigaud (64e) comme d’être à deux doigts de marquer en frappant fort sous le ventre de Jourdren (67e).

- Bedimo (6) : de bonnes et nombreuses montées dans son couloir dès le début de la rencontre qui ont permis d’apporter le surnombre et de bons ballons. En tout cas en première période, puisqu’il a surtout dû se concentrer sur la besogne défensive après la pause, Montpellier pesant nettement plus sur la rencontre.

- Gonalons (5,5) : si son activité balle au pied n’a pas été des plus prolifiques, il a peiné à compenser comme d’habitude par son traditionnel impact physique, ayant dû baisser le pied dès la 21e minute, lorsqu’il était averti pour un coup de coude dangereux sur Mounier. Un carton jaune qui le privera par ailleurs de déplacement à Nice.

- Tolisso (5,5) : lui non plus n’a pas fait le match de sa vie, sans passer non plus à côté des débats. S’il est dans le bon tempo quand l’équipe joue, hormis quelques pertes de balles dangereuses (2e, 29e), il devient transparent lorsque l’OL subit et doit reculer. Un manque d’expérience qui n’a heureusement pas eu de conséquence.

- Ferri (6,5) : reconnu pour ses passes décisives au nombre de quatre depuis le début de la saison, Jordan Ferri a changé de registre ce dimanche soir. Évoluant au même poste mais pourtant un cran plus bas du fait du gros volume de jeu de Gourcuff, il a participé à la construction, à la relance et au contre. De bonnes frappes (4e, 45e+1) avant d’être remplacé par Mvuemba (81e) qui a pris part au festival lyonnais.

- Fekir (7) : le tout jeune milieu offensif, reconverti en deuxième pointe aux côtés de Lacazette, a encore brillé face à Montpellier. Rapide en contre, il se faisait bouger durant la première demi-heure avant de hausser son niveau de jeu et tromper Jourdren d’un super ballon piqué (38e). Remplacé par N’Jie (68e), auteur d’une entrée tonitruante qui le voyait décaler Lacazette pour le 4e but (82e) avant d’inscrire lui-même un but qui serait refusé pour une position de hors-jeu (90e).

- Lacazette (7,5) : après avoir débuté la rencontre par un jeu en remise, dos au but (17e), lui permettant de participer au but de Gourcuff (36e), il décale parfaitement Fekir, buteur à la 38e, et Ferri (45e+1) pour permettre à l’OL de mener 2-0 à la pause. N’en oubliait pas de frapper (19e, 43e) et évidemment de marquer sur un centre de N’Jie en fin de rencontre (82e).

- Montpellier -

- Jourdren (5) : sans lui, le score aurait pu être plus salé. De nombreux sauvetages tels que sur la frappe ras de terre de Lacazette, et face à Ferri (45e+1). Il ne peut cependant rien sur les buts de Gourcuff (36e, 47e), sur le piqué de Fekir (38e) et sur les frappes de Lacazette (82e) et de Malbranque (88e). Il a fait ce qu’il a pu.

- Congré (4) : bon début de match, appliqué, malgré les provocations et les mouvements de Lacazette. À partir de son carton jaune (26e), il a été dépassé par les talents offensifs lyonnais en première période. Autre ombre au tableau, il couvre Fekir sur le deuxième but, qui part dans son dos. Du mieux, cependant, en rentrant des vestiaires par ses montées mais paradoxalement pris à défaut par les contre-attaques.

- Hilton (4) : le vétéran brésilien peut toujours se montrer aussi rassurant pour ses coéquipiers, il anticipe à merveille les assauts lyonnais. Il fut malheureusement impuissant sur les deux premiers buts et débordé par N’Jie sur la quatrième réalisation lyonnaise. Dommage.

- El Kaoutari (3) : on le sentait, dès le début de match, manquant de sérénité devant l’attaque rhodanienne, et cela s’est confirmé avec sa remise involontaire sur le but de Gourcuff en tentant de prendre le ballon à Lacazette (36e). Performance à effacer de sa mémoire.

- Tiéné (4) : l’ancien parisien s’est montré solide dans les vingt premières minutes, il coula ensuite, au fur et à mesure, avec sa défense. Des problèmes d’alignement à souligner qui lui ont fait défaut, Ferri aurait pu en profiter juste avant la mi-temps, Jallet, certes hors jeu, l’a remarqué afin de délivrer la passe décisive sur le deuxième but de Gourcuff (47e). Très beau coup franc converti dans la lucarne (54e), qui n’a même pas pu réconforter l’Ivoirien.

- Martin (3) : il se précipite dans ses passes, comme l’ouverture manquée pour Mounier en début de match. Il fut à l’image de ses coéquipiers du milieu, défensivement, en difficulté. Il n’a absolument pas existé devant Gourcuff et consorts, subissant le rythme imposé, surtout en première période. À oublier.

- Sanson (6) : seul motif de satisfaction au milieu. Alors oui il paraissait perdu défensivement, surtout dans la première partie de la rencontre, mais il a tenté de faire sortir le bloc par ses excursions balle au pied. Encourageant donc mais insuffisant pour empêcher la déroute.

- Lasne (3) : l’ancien ajaccien a été en difficulté et constamment débordé par les milieux lyonnais, et par Fekir. Il n’a rien proposé, ne touchant très peu de ballons. Remplacé par Montano (45e) qui s’est montré beaucoup plus à son avantage, ratant d’un cheveu un ballon à bout portant devant Anthony Lopes (57e).

- Mounier (5,5) : très intéressant devant son club formateur mais un peu brouillon dans ses choix. Il n’a pas perdu de sa combativité, allant au duel à l’image du coup de coude subi par Gonalons (20e). L’un des seuls à sortir du lot en première période, et contribuant à la convaincante deuxième mi-temps de son équipe, avant de sombrer.

- Bérigaud (3,5) : de belles remises pour Mounier mais malheureusement rien à lui mettre sous la dent, hormis une tête qui lui échappe sur un centre de Mounier. Un match frustrant pour lui. Remplacé par Deza (77e) qui n’a pas pu se signaler.

- Barrios (3) : il voulait se remettre en confiance mais il gâchait une occasion en tout début de match, après un bon service de Bérigaud (7e), ce qui ne lui a pas rendu service pour le reste de sa rencontre. Seul point positif, il tenta d’être actif dans la construction mais ne créa pas d’occasions. Remplacé par Camara (45e) qui a apporté sa percussion et sa créativité alors que son équipe en manquait cruellement en première période.