Équipe surprise du dernier exercice de Liga, la Real Sociedad a décroché son ticket pour les barrages de la Ligue des Champions en terminant quatrième de son championnat. Ironie du sort, c’est à Lyon que le club espagnol va renouer avec la LdC, neuf ans après sa dernière apparition... face aux Gones (1/8e de finale). Un rendez-vous qui revêt donc une importance capitale pour des Basques revanchards et des Rhodaniens désireux de mettre un terme à une année entière sans LdC et dont les banquiers attendent avec impatience les juteux revenus que génèrent une telle compétition.

Le duel promet donc d’être passionnant. Obligé de démarrer sa présaison plus tôt afin d’être prêt pour le tour préliminaire de la LdC, Lyon est actuellement en pleine bourre. Un état de forme confirmé par une première place en Ligue 1 après deux victoires probantes sur Nice (4-0) et Sochaux (3-1). Même son de cloche à la Real qui a certes débuté sa saison plus tard, mais qui a parfaitement su répondre présente lors du coup d’envoi de la Liga (victoire 2-0 contre Getafe). Privé de leur coach Philippe Montanier (parti au Stade Rennais), et de leur meilleur joueur Asier Illarramendi (vendu au Real Madrid contre 32 M€), le club basque ne semble pas encore accuser le coup après ces deux départs importants. Mieux, lors du tirage au sort, tout le petit monde txuri-urdin se réjouissait à l’idée d’avoir tiré l’OL, un adversaire considéré comme le plus accessible à côté d’Arsenal, du Milan AC, du Zenit et de Schalke 04.

En terres lyonnaises, la prudence est en revanche de mise. « C’est un tirage difficile, car on va affronter le 4e de la Liga. Et en plus, on jouera le retour à San Sebastian. Il ne fallait pas s’attendre à un tirage facile avec la qualité des adversaires potentiels. Un barrage de haut niveau », déclarait le président Jean-Michel Aulas au sortir du tirage au sort. Méfiant, JMA a raison de l’être. Prise en main par Jagoba Arrasate, l’équipe du Français Antoine Griezmann (vous savez, l'espèce de connard qui s'amuse à aller en boite de nuit la veille d'un match de qualification pour l'Euro 2013 chez les France Espoir, match contre la Norvège qu'on perdra 5-3 ... si c'est d'une tache pareille qu'on doit avoir peur ...) est réputée pour être très joueuse. L’un de ses points forts est d’ailleurs son secteur offensif.

Troisième meilleure attaque du dernier exercice de Liga (70 buts inscrits) derrière le Real Madrid et le Barça, la Real possède plusieurs cordes à son arc. Tout d’abord des flèches telles qu’Antoine Griezmann (10 buts) et Carlos Vela (14 buts), capables de marquer et auteur d’une bonne dernière saison. Dans l’axe, les imposants Imanol Agirretxe (13 buts en 2012/2013, mais absent aujourd'hui car blessé) et Haris Seferovic (arrivé cet été et déjà buteur ce week-end) sont là pour peser sur les défenses et briller sur les coups de pied arrêtés du franc tireur Xabier Prieto.

Équipe au style de jeu offensif et rapide, la Real Sociedad présente tout de même plusieurs points faibles. À commencer par l’une des conséquences de son jeu porté vers l’avant : les espaces laissés derrière. Avec des latéraux attirés par l’attaque, l’arrière-garde centrale espagnole se retrouve souvent en difficulté. Toujours dans le secteur défensif, le départ d’Illarramendi, un joueur qui récupérait un grand nombre de ballons, n’a également pas été totalement pallié, même si Arrasate fait désormais confiance au jeune Ruben Pardo. Les blessures du buteur Agirretxe et du latéral José Angel ne seront pas à négliger non plus. Enfin, la Real Sociedad affichera un manque d’expérience dans cette compétition. Sevrés de coupe aux grandes oreilles depuis 2004, les Basques n’ont plus disputé de coupe d’Europe depuis neuf ans et beaucoup d’éléments de l’effectif sont encore bien jeunes. Les paris sont ouverts.