Accroché par une équipe de Marseille incroyablement rapide en contres, Bordeaux n'a pu faire mieux que match nul (1-1), samedi à Chaban-Delmas. Malgré un schéma ultra-offensif au coup d'envoi, les Girondins, assez brouillons dans l'ensemble, n'avaient pas encore les armes pour espérer mieux.
Mandanda et les Marseillais repartent avec un match nul (1-1) mérité de Bordeaux.
Si Marseille n'est plus leader, il ne peut finalement s'en prendre qu'à lui-même. Dominateurs tout au long de la première période à Bordeaux (1-1), les Olympiens n'ont jamais su inscrire ce deuxième but qui leur aurait permis de rentrer aux vestiaires avec un avantage logique, et peut-être décisif, à la marque. L'ouverture du score précoce de Bakari Koné, superbement servi par Mamadou Niang (2e), les avait pourtant mis sur la voie royale. Mais le lutin ivoirien, seul face à Ramé, a ensuite buté sur le gardien girondin (17e), avant que le Sénégalais, dans la même position, loupe le cadre (31e). Entre temps, Bordeaux, pourtant incapable de prendre le jeu à son compte, avait égalisé sur sa première véritable occasion, un mouvement collectif sublime conclu par Chamakh (29e).


Pour tenter de sortir son équipe du flou artistique dans lequel elle navigue depuis le début de la saison, et peut-être pour déstabiliser un adversaire jusque-là réputé pour sa puissance offensive, Laurent Blanc n'avait pourtant pas hésité à aligner cinq joueurs à vocation offensive au coup d'envoi. Pour un résultat mitigé. Si Yoann Gourcuff, positionné à la tête d'un milieu en losange, a bien répondu présent, il n'a pu fluidifier à lui seul un jeu bordelais encore trop approximatif. Plus entreprenants au retour des vestiaires, les Girondins auraient très bien pu prendre l'avantage au score par Cavenaghi, d'une frappe puissante claquée par Mandanda (54e), ou par Chamakh, repris de justesse par Taiwo (62e). Mais ils auraient très bien pu aussi rentrer les poches vides, Cheyrou (67e) puis Koné (80e) manquant tour à tour le cadre de peu pour l'OM.

Toujours est-il que ce résultat nul fait plus les affaires des Olympiens, deuxièmes à deux points du leader lyonnais, que des Bordelais, huitièmes à six unités de la tête. Et les motifs de satisfaction seront peut-être plus nombreux dans la bouche d'Eric Gerets que dans celle de Laurent Blanc. Avec Cana, Ben Arfa ou Valbuena sur le banc, Marseille, qui n'a pour une fois débuté qu'avec trois joueurs offensifs, a montré qu'il ne savait pas qu'attaquer, mais aussi se défendre. A trois jours d'accueillir Liverpool, ça peut servir. Bordeaux, qui s'apprête dans le même temps à aller défier Chelsea sur ses terres, a certainement plus de soucis à se faire.


Réactions d'apres match:

S'il est loin d'être un mauvais résultat en soi, le match nul ramené de Bordeaux, samedi (1-1), a laissé un goût quelque peu amer dans la bouche de pas mal de joueurs marseillais. Un brin de réalisme en plus et ils auraient pu rentrer à la maison les poches pleines, et garder du même coup leur siège de leader juste devant l'OL. Ils sont finalement deuxièmes, à deux points du septuple champion de France. De quoi agacer les troupes. «C'est clair que personnellement je suis un peu déçu, a lâché Bakari Koné, le buteur du soir. On a pris un point, mais on aurait pu en prendre deux de plus. On a eu beaucoup d'occasions mais on ne les a pas mises». Revenu à la raison, le joueur a fini par en tirer quelques enseignements positifs. «C'était quand même un bon match dans l'ensemble, a-t-il ajouté, plutôt de bon augure pour le rendez-vous de mardi» (contre Liverpool en Ligue des champions).

Les mots ne sont pas tout à fait les mêmes dans la bouche d'Hatem Ben Arfa, mais le constat est identique. «C'est frustrant, parce que dans le jeu on aurait pu gagner, a-t-il pesté. Faire match nul après toutes ces occasions... Mais bon, on est quand même content, ce sont des choses qui arrivent. Aujourd'hui, on n'a pas eu la réussite, ce n'est pas grave, on essaiera de les mettre au fond mardi». Un match pour lequel l'ancien Lyonnais postule, sa blessure au genou n'étant plus qu'un mauvais souvenir. «Ca va mieux» a-t-il concédé.

Même le Bordelais Yoann Gourcuff a abondé dans le même sens. «Marseille a dominé le match et nous a posé pas mal de soucis, a reconnu le nouvel international. On a beaucoup couru après le ballon, mais on a tout donné et c'est un bon point de pris face à une bonne équipe. Tactiquement, ils étaient bien en place, et on n'a pas assez réussi à leur poser de problèmes au niveau du pressing avant la pause. Du coup, on s'est mis en difficulté en courant un peu dans le vide. En deuxième mi-temps, on a su s'adapter et on s'est créé quelques situations chaudes sur lesquelles on aurait pu marquer. Mais il ne faut pas faire la fine bouche, un point, c'est bien».