Foot International
L'Euro 2008 à peine terminé, l'UEFA se penche déjà sur l'édition 2012, prévue en Pologne et en Ukraine. Ces deux pays laissent aujourd'hui planer des gros doutes sur leurs capacités à organiser l'événement. Michel Platini, qui a émis des menaces précises, se trouve sur le terrain pour faire le point avant de trancher.
Même les Polonais n'y croient plus. Selon un sondage publié fin juin, une nette majorité (77%) de citoyens de cette nation doute que leur pays soit capable d'organiser l'Euro-2012 de football, en raison du retard pris par les préparatifs. Et les Ukrainiens, désignés co-organisateurs de l'épreuve, ne sont guère plus optimistes. Devant la montée des doutes, Michel Platini a décidé d'organiser une tournée de vérification, en forme d'état des lieux. Le président de l'UEFA va faire le point mercredi et jeudi avec les autorités des pays concernés. A l'issue de cette visite, le dirigeant rendra un rapport politique et technique au comité exécutif de l'UEFA. Celui-ci décidera fin septembre (le 24 ou 25) de maintenir ou non l'attribution du prochain Euro aux deux pays de l'Est.
«Nous allons prendre une décision définitive. On leur a donné, je ne dirai pas un ultimatum, mais un délai pour se réveiller, on leur a donné quatre mois, et au mois de septembre on décidera» , a en effet déclaré Michel Platini, cité par l'AFP. Et le président de l'UEFA de se faire, pour la première fois, plus menaçant. «La seule chose qui me fera ne pas aller là bas (pour organiser l'Euro), c'est si il n'y a pas de stade dans les capitales à Kiev et à Varsovie, là il n'y a aucune raison d'y aller.» Or, le projet de grand stade de Kiev paraît aujourd'hui dans l'ornière. Et ce n'est pas le seul grief adressé à la Pologne et à l'Ukraine : les infrastructures, sportives et hôtelières, ainsi que la logistique (transports ferroviaires, routiers et aériens) posent toujours de nombreux problèmes.
Le patron du football européen continue de dire «qu'il n'y a jamais eu de plan B» . Mais dans les coulisses de l'UEFA, les fédérations manoeuvrent déjà en vue d'une telle éventualité. Parmi les 53 fédérations qui composent l'UEFA, bon nombre pensent que le duo ukraino-polonais n'aura jamais assez les reins solides. L'Autriche, galvanisée par la co-organisation de l'Euro-2008 avec la Suisse, s'est même spontanément portée candidate pour un possible rattrapage, tout comme l'Ecosse. La Croatie et la Hongrie, qui avaient présenté officiellement une candidature commune, tout comme l'Italie, dans le cadre de l'attribution de l'épreuve il y a un an, se font discrets, mais espèrent secrètement. A quatre ans de l'événement, il est encore temps de bouleverser les plans.
publié le 02/07/2008 à 17:44 par
rashka