Notre époque a cela d'étonnant qu'elle est perpétuellement dans la négation de la critique. Au développement raisonné et intelligent de l'initié, on préfère l'ectoplasme modulable à souhait qui hoche tranquillement de la tête en disant "J'aime" ou "J'aime pas". Autrement dit, la subjectivité toute puissante éradiquant la critique constructive. L'émotion plutôt que la raison.
Pourtant, on peut dire qu'un livre est mauvais, ou bon. On peut le démontrer. En abordant ce sujet, je me souviens que lors d'une discussion en classe, cette année, je me suis heurté à l'incompréhension de pas mal de mes camarades. Une de mes collègues m'a même dit, "Qui est-on pour juger ?". La réponse est simple, un initié. Par ma culture, le travail effectué sur des œuvres, ma capacité à réfléchir je peux dire qu'un Marc Levy est une merde infâme. Car, les personnages sont des stéréotypes grossiers (contrairement à un Djian qui les déforme avec malice), des histoires qui se confondent dans le pathos le plus mièvre qu'il soit doublées d'un style à peine digne de la prose d'un enfant de cinq ans.
En lisant il y a peu Comme un roman de Daniel Pennac, je suis tombé sur un passage expliquant merveilleusement bien cette distinction que l'on doit opérer entre les bons et les mauvais livres.
"Pour être bref, taillons très large : disons qu'il existe ce que j'appellerai une "littérature industrielle" qui se contente de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débite du stéréotype à la chaîne, fait commerce de bons sentiments et de sensations fortes, saute sur tous les prétextes offerts par l'actualité pour pondre une fiction de circonstance, se livre à des "études de marché" pour fourguer, selon la "conjoncture", tel type de "produit" censé enflammer telle catégorie de lecteurs.
Voilà, à coup sûr, de mauvais romans.
Pourquoi ? Parce qu'ils ne relèvent pas de la création mais de la reproduction de "formes" préétablies, parce qu'ils sont une entreprise de simplification (c'est-à-dire de mensonge), quand le roman est art de vérité (c'est-à-dire de complexité), parce qu'à flatter nos automatismes ils endorment notre curiosité, enfin et surtout parce que l'auteur ne s'y trouve pas, ni la réalité qu'il prétend nous décrire.
Bref, une littérature du "prêt à jouir", faite au moule et qui aimerait nous ficeler dans le moule."
Merci Daniel.
Breviaire des vaincus - blog sur la littérature et le cinéma -
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posted the 05/13/2010 at 04:59 AM by
alfouxlf
D'une part quel est le sujet de ton article ? La négation de la critique. Or ce procédé de rabaisser une personne et de l'attaquer sur des domaines qui n'ont rien à voir avec le sujet ou le commentaire en question est l'exemple même de ce qu'est la négation de la critique. Tu n'aimes pas son avis, il ne te semble pas louable du coup tu le rabaisses pour le descréditer. Pour le coup tu es ce que tu détestes.
D'autre part, on ne se proclame pas érudit ou initié, ça c'est vraiment quelque chose digne de BHL et de son égo surdimentionné. Je pense qu'un véritable littéraire, un véritable artiste n'a pas besoin de proclamer qu'il l'est, il l'est tout simplement et ça montre bien ton caractère franchement égocentrique, hautain et franchement suffisant :
"J'ai lu des livres monsieur donc je suis érudit et je peux alors vous donner des leçons sur n'importe quel sujet qui a un rapport avec mon érudition"
En ce qui concerne les "bons et mauvais livres" c'est comme partout et comme pour tout le monde y'a des bonnes et mauvaises choses, certains aiment les carottes d'autres préfèrent les pommes de terre ça n'empêche pas qu'on aime tous la cuisine et qu'on se fout du con qui fait le fier avec son caviar.
Donc je rejoins l'avis que tu méprises, tout est question de personne et de personnalité et vouloir instaurer du qualitatif dans la littérature c'est juste l'oeuvre de ceux qui comme toi estiment (a tort) qu'ils méritent plus d'être entendus et écoutés que d'autres et qui veulent un peu plus prendre la lumière.
Quand je vois ton flot d'autosuffisance et d'égocentrisme autant te dire que je préfère ma petite culture littéraire mais qui me permet de garder un vrai sens critique et de l'humilité que ton attitude franchement néfaste et qui fait pour le coup fait vraiment office de négatif de la critique.
A bon entendeur,
On peut se dire initié, ce n'est pas un gros mot. C'est juste qu'on connait tel ou tel domaine. Je connais la littérature grâce à mes nombreuses lectures et à mes études tournant toutes autour du livre. Après, ce billet est à compléter. Je ne peux pas résumer une pensée en quelques lignes. Je pense qu'on peut distinguer les bons livres et les mauvais livres. Ensuite, plus on creuse et plus la chose est complexe. Il y a des domaines, des auteurs que l'on peut apprécier ou non mais on reconnait malgré tout de grandes qualités. Seulement, là je parle de la vraie littérature et de la littérature industrielle.
Je maintiens, la critique a son intérêt et ne doit pas se résumer à un vulgaire "j'aime" ou "j'aime pas". Il est tout à fait possible de démontrer par A + B qu'un Musso est une immonde merde en analysant le style, la psychologie des personnages, le déroulement de la narration et compagnie. Seulement, pour le faire, il faut une initiation. Sinon, ça donne la situation d'un type qui lit un Balzac et un Levy sans comprendre le fossé qui sépare ces deux écrivains. Ou pire, qui lit un Flaubert en passant à côté de tout l'intérêt du livre. En bref, sans initiation, on reste en surface.
Tout le monde ne cherche pas à se transfigurer, à se chercher ou à se perdre dans une masse de reflexion quand ils ouvrent un livre, certains considère la lecture comme du loisir au même titre qu'une bonne série TV ou même un jeu vidéo.
Partant de ce principe là, il est normal qu'un type de littérature plus facile d'accès et moins concentré en reflexion complexe fasse son apparition.
Reprocher cette littérature plus facile et plus accessible c'est du même acabit que les gens qui reprochent au cinéma hollywoodien d'exister.
Je ne nie pas non plus les approches. On peut lire ou voir un film pour le plaisir et rester dans une dynamique du divertissement. On peut aussi faire ça et dépasser cet état pour prendre le temps de l'analyse et de la réflexion. Il faut juste être conscient que différentes attitudes existent. Moi je défends ma chapelle sachant qu'on passe à côté de beaucoup de choses si l'on reste dans l'état dont tu parles. Maintenant, je ne suis pas un dictateur, je ne force pas les gens avec un fusil dans le dos.
Ils utilisent des ficelles scenaristiques dignes de plus belle la vie (il faut voir esmeralda retrouver comme par hasard sa mere a la fin du roman, gringoire preferer la chevre a esmeralda (veridique!) ou meme tous les protagonistes des miserables se retrouver comme par hasard 20 ans plus tard tous a paris!
quand je lis ca les bras m'en tombent tellement tout est tiré par les cheveux
meme dans lost ils osent pas faire des twists aussi improbables.
faut bien reconnaitre que au moins a ce niveau la au niveau narratif on a progressé un peu
Sinon pour Marsou, si la discussion te dépasse tu n'es pas obligé de la suivre ni même de laisser ton empreinte. Ici, c'est le groupe littérature donc on parle de littérature.
Tout ça est contenu dans le mot "intello".
Regis77, je t'aurais banni à vie si j'avais été modo pour ce que tu viens de dire, démontrant la connerie la plus détestable, d'oser critiquer Shakespeare! OMG!! Critiquer, oui, descendre au niveau d'une série de merde dont personne se souviendra!!
HEART! CONNARD!! OMG!!! CHIER sur Hollywood comme ça!!!! LE CINEMA EST UN ART, MEME A HOLLYWOOD!!! Seulement il y a des merdes qui en sortent tout comme il y a de bons films!!
oser critiquer shakespeare = preuve de connerie ?
donc shakespeare est un dieu parfait qui est intouchable et
ca fait de moi un con
super ton argument !!
as tu seulement lu shakespeare?
serieusement je ne lui enleve rien a son talent litteraire mais ses talents de narrateur sont juste NULS NULS NULS
je resume romeo et juliette
deux ados tombent amoureux leurs familles sont ennemies
jusque la ok
ils decident de fuir en se faisant passer pour mort
(ultra coherent et ultra realiste n'est ce pas)
l'un crois l'autre mort parce que oups leur ami a oublié de leur dire qu'ils auront l'air mort
l'un se suicide croya,t l'autr emort l'autre se reveille fait pareil
enfin bref c'est A CHIER quoiqu'on en pense c'est OBJECTIVEMENT tiré par les cheveux
si toi ca te derange pas les incoherences ok mais viens pas me chier dans les bottes CONNARD
Ca veut dire que j'ai étudié à peu près 5 ou 6 pièces de Shakespeare, mais également des thèses, des traductions, des mises en scène, des colloques et des articles de recherche.
J'ai fait la même chose pour toute l'oeuvre de Henri James. J'ai fait deux années en une en allant en ERASMUS parce que quand je suis rentré on m'a dit que mes cours ne seraient pas validés en france donc j'ai du refaire l'année à la bourre et tout passer aux ratrapages. J'ai eu d'excellentes notes sans être jamais allé en cours!
J'ai étudié de la littérature victorienne, moderniste, postmoderniste, j'ai appris des sonnets par coeur et je me suis abruti avec des choses que je n'appréciais pas parce que c'est ça être littéraire, tu dois tout connaitre même si tu n'es pas spécialisé.
Je finis en disant que la littérature n'est qu'un fragment de mes études, j'ai aussi fait de la civilisation, de la philosphie, de la phonétique de la traductologie, de la linguistique... et toutes les options obligatoires comme la connaissance du système éducatif, le français renforcé,
J'ai étudié les instructions officielles de l'éducation nationale pour l'enseignement de l'anglais en classe de 6ième jusqu'en terminale pour une période allant en gros des années 60 à nos jours.
J'ai trimé. Je crois que dans mes domaines, je suis cultivé.
Par exemple, je suis passé maître dans l'art de déceler les erreurs de traduction dans les vieux films, elles sont légion. Exemple ce soir : je suis sûr que le Pingouin dit aux bestioles "My babies, I missed you" en VO, tandis que la VF dit "Mes bébés, je vous ai manqué" (alors que c'est "Mes bébés, VOUS m'avez manqué)
C'est à ça que ça sert d'être cultivé! Les doublages ne valent rien et on vous pourrit depuis des années avec des produits étrangers localisées par des cons et qui perdent leur sens, pire, corrompent la langue dans laquelle nous nous exprimons.
J'écris un mémoire sur la littérature postmoderne en ce moment qui s'apparente plus à un essai sur l'état de la phénoménologie dans le contexte postmoderne, et je suis d'accord avec Alfouxlf quant il dit que notre époque est une époque du nihilisme relativiste.
La localisation craint du boudin.