Dimanche soir, dans ce Chaban-Delmas où l’OM n’a plus gagné depuis 32 ans se déroulera le choc du championnat. S’il ne sera pas décisif pour le championnat, il reste très important.
BORDEAUX-OM Dimanche 17 janvier 2010 à 21h00 - Stade Chaban-Delmas
Ligue 1 - 20e journée
Arbitre : Laurent Duhamel
Canal+
Elle commençait à nous manquer la L1. Un mois que la joute domestique avait fermé ses portes. Et elle reprend avec du lourd ce dimanche. Laurent Blanc estime qu’il arrive trop tôt, Didier Deschamps se plie au calendrier mais le fait est que le choc du championnat est là. Et bien là.
Si l'histoire entre les deux clubs est, elle, bien longue (ils se disputaient déjà une coupe de France en 1943), le rendez-vous de dimanche pourrait être à classer dans la longue liste de ces duels devenus légende : les coups francs de Waddle, les coups de poignards de Wiltord...
Car, le classement actuel en trompe l’œil masque sûrement ce que la plupart des observateurs annoncent : seront aux prises à Chaban-Delmas les deux principaux concurrents au titre. Cela malgré des Lillois hyperactifs, des Lyonnais blessés dans leur orgueil ou des Montpelliérains rafraîchissants.
«J’attends un match de haut niveau. Dans l’engagement déjà et ça se jouera peut-être ensuite sur des détails comme souvent dans les grands matches» lance Didier Deschamps qui prévient que ses troupes iront en Gironde «pour jouer mais surtout avec de l’efficacité.»
Affiche incontestable, la partie va toutefois mettre aux prises deux équipes dont on ne sait pas vraiment laquelle est la plus en verve. Dans un petit poker menteur dont ils ont le secret, les amis Deschamps et Blanc se passent le relais. Après sa première partie de saison royale (43 points quand même), Bordeaux a battu Rodez en coupe de France et n’a pas joué en coupe de la Ligue là où l’OM a engrangé deux qualifs face à Trélissac et à Saint-Etienne. Alors entre une équipe qui n’a pas totalement repris et une autre qui va jouer son troisième match de la semaine, qui aura l’avantage ? «Lolo aurait préféré jouer mercredi, explique le coach marseillais, ils ont d’autres soucis que les nôtres. Pour nous, il s’agit de récupérer.»
l'om forcément outsider
Au rayon forces en présence, Bordeaux affiche complet alors que l’OM compte quatre joueurs à la CAN et deux blessés, mais peut miser sur deux retours de poids : Niang et Lucho. Le premier a marqué un but en or dans le chaudron et le second a montré de belles choses. «C’est très bien pour eux et pour moi aussi, je préfère avoir tout le monde à disposition» juge le coach. Ajoutez-y un Ben Arfa virevoltant et les Olympiens ont de quoi faire à Chaban.
Et au petit jeu de la pression du résultat, Laurent Blanc la laisse comme de coutume à son adversaire («Le match est beaucoup plus important pour Marseille») ce que son homologue marseillais accepte aisément : «Sur le plan comptable, c’est plus important pour nous que pour eux car ils sont devant (11 points avec un match en moins pour l’OM). C’est une confrontation directe et si on prend des points, ils n’en prendront pas mais ça ne bouleversera pas le classement non plus.»
De ne pas faire de cette partie le tournant de la saison donc. Il n’empêche que le résultat aura un retentissement au moins psychologique, s’il n’est pas mathématique. Tous les objectifs du foot français seront quoiqu’on dise rivés sur la Gironde dimanche soir.
Et s’il loue la «maitrise» des hommes au scapulaire, Didier Deschamps le sait : «Sur un match, nous sommes capables de rivaliser avec Bordeaux.» Quand on vous parle de choc donc, dans ce maudit stade où l’OM n’a plus gagné depuis 32 ans mais n’a aussi plus perdu depuis deux ans. Alors…