
Tigana, Pelé, Olmeta, Amoros puis Anderson par la suite, les anciens marseillais ont eu leur part d’importance dans la construction du club septuple champion de France.
Lyon n’a pas toujours été ce qu’il est aujourd’hui. Repris par Jean-Michel Aulas en 1987 dans les bas-fonds de la deuxième division, il est depuis devenu septuple champion de France. Longtemps rebattu, ce travail méthodique et de longue haleine a payé. Mais une partie de l’histoire n’est pas forcément la plus connue, celle de ces anciens Olympiens à la genèse de la réussite lyonnaise.
Sorti de la «galère D2» à la fin des années 80, Lyon n’est pas pour autant en terrain conquis à l’étage supérieur au début de la décennie suivante. Avec notamment quelques raclées face à l’OM (le 1-4 à Gerland en 90, le 7-0 de 91), les Gones peinent. Alors quand l’équipe sauve sa peau de deux points en 92, l’arrivée de Jeannot Tigana sur le banc doit être un signe.
Si sa première saison (92-93) est mitigée, le Marseillais choisit d’aller puiser dans les forces vives d’un OM en plein séisme avant l’exercice 93-94. Et il enrôle des éléments d’expérience aux CV longs comme le bras : Abédi Pelé, Pascal Olmeta et Manu Amoros.
«On a amené notre savoir-faire avec aux manettes un gars comme Jeannot Tigana qui avait le pouvoir, se souvient l’ancien portier corse, en une saison, on a fait passer le stade de 10.000 spectateurs à 20.000. Je pense, et je l’ai toujours dit, qu’une histoire de foot s’est crée à ce moment-là à Lyon.
On a été un peu au lancement de cette ville dans le foot qui était jusque là assez froide dans ce registre avec pas vraiment de public et peu de résultats.»
La réciproque n’est pas forcément vraie
Hormis Maurice et Roy, on ne peut pas dire que les anciens lyonnais aient particulièrement brillé sous le maillot olympien. La liste est longue de ces joueurs passés par Gerland et qui eurent du mal à l’OM : N’Gotty, Marlet, Luyindula, Chapuis et d’autres…
Dès la saison suivante (94-95), le club connaît le meilleur classement de son histoire, deuxième du championnat derrière Nantes. Et les Marseillais n’y sont pas étrangers. «Oui, cela nous a fait franchir un palier, répond le directeur sportif Bernard Lacombe, présent depuis les débuts de l’aventure, quand vous avez trois gars, trois immenses joueurs comme eux avec vous, vous ne pouvez que progresser. Ils sont venus avec leur culture de la gagne acquise durant leur carrière européenne et internationale. Ils étaient des exemples pour tous les jeunes à leur côté, ils ne pouvaient qu’apprendre à leur contact.»
Les jeunes pousses lyonnaises comme N’Gotty et surtout Maurice et Giuly avaient de fait de beaux exemples à suivre. Les anciens marseillais étaient là pour eux qui ont alors connu l’Europe (le fameux match face à la Lazio en Uefa…). «Jeannot me parlait souvent de ces gamins, précise Olmeta, il les a mis dans le bain et on les a pris sous notre aile pour qu’il passe un cran.»

G. Stephan : "Ils ont contribué à ce qui fait aujourd'hui la richesse de Lyon"
Guy Stephan, alors adjoint de Tigana, n’a pas oublié : «Il y avait Abedi qui est venu avec toute sa classe, Amoros avec son envergure internationale et Olmeta avec son enthousiasme. Pascal avait horreur de perdre même à l’entraînement. Il a apporté beaucoup à l’équipe, notamment cet esprit de compétiteur qui manquait à cette époque à l’OL.»
Et si leur aventure s’est ensuite terminée, force est de constater, comme le fait justement Guy Stephan que «tous les trois ont beaucoup apporté dans ce domaine et à leur manière et ont contribué à ce qui fait aujourd’hui la richesse de Lyon.»
Bien installé parmi l’élite et européen, le projet de Jean-Michel Aulas devait pourtant passer une étape supérieure dans les années 2000 : «Que l’équipe soit dans les meilleures de L1 et d’Europe» rappelle Sonny Anderson, né en Europe à l’OM en 93-94, et qui demeure le symbole du succès lyonnais.
Lui qui fut acheté à prix d’or au Barca en 1999 (120M de francs, record français à l’époque !). «C’était un challenge sportif car il fallait façonner ce club en essayant de faire changer les mentalités sur le terrain. Il fallait le faire grandir et ce fut passionnant, jusqu’à ce qu’il est devenu aujourd’hui, se remémore le Brésilien, le président voulait des joueurs qui avaient connu le haut niveau et notamment la Champions League que Lyon n’avait encore jamais joué et que je connaissais bien.» Résultat : sept titres de champions de France depuis 2002 et trois quart de finale de Champions League.
Alors est-ce que les Marseillais ont joué un rôle dans le succès Lyonnais ? «Oui à 100%, nous répond Pascal Olmeta, mais il ne faut pas oublier Tigana qui nous a fait venir à Lyon et qui a apporté les premières pierres à l’édifice de ce club. Mais aujourd’hui, on n'en parle plus.»
Sinon ça n'a rien à voir avec le sujet mais Ronald Zubar a brillé hier contre Arsenal, un but digne de ce qu'il faisait à l'OM
http://www.youtube.com/watch?v=qe_sOAmWr8A