Dossiers
D’aussi loin que mes souvenirs me ramènent et si ma mémoire ne me joue pas des tours, je crois pouvoir affirmer avoir fait la découverte de « feu » JeuxFrance.com quelque part en 2005 lors d’une navigation sans grandes ambitions a procrastiner de sites spécialisés en sites spécialisés pour tuer le temps ou au moins le trahir un instant. A l’instante me reviennent une suite d’images de Resident Evil 4 dans sa version PS2 ainsi qu’une réminiscence d’une douleur passée dans le bas de dos en apprenant que j’allais définitivement devoir repasser une seconde fois a la caisse pour profiter plein pot de tout un ensemble de contenu inédit a sa sortie Gamecube l’an passé quand le titre était encore estampillé exclusif a la machine. Une peine heureusement éphémère très justement comme l’eut été mon premier contact avec la communauté d’alors. Disons le franchement, en ce temps la il n’y avait strictement aucuns gains a attendre de la fidélité envers un site plus qu’un autre, le « mercenariat » était lui au contraire bien plus profitable. Aujourd’hui l’accès a l’information est direct est sommes toutes uniformisé d’un lien a l’autre, un tweet tendance sur un jeu qui ne l’est pas moins et alors commence la course au référencement. Mais a l’époque les réseaux sociaux tels que nous les connaissons n’existaient tout simplement pas, ou du moins sous la forme de fœtus. Sachant cela l’actualité était en l’occurrence plus ou moins dictée par la ligne éditoriales de tout a chacun, l’un pouvant privilégier le dernier trailer d’une sortie en vue, l’autre une déclaration diverse. A la fin tous se mirent a niveau, mais sur le moment se cultiver a propos du média revenait peu ou prou a jouer du clique.
Plus tard le déclin du magazine papier se confirme, un laps de temps subséquent a la prise de pouvoir certes annoncée mais pour le moins fulgurante du net a sa succession. En somme il fallait n’être que bien mal avisé pour ne pas anticiper le mouvement du foule et in extenso l’énorme vague migratoire qui s’ensuivit. Réfractaire a la notion de « mode » de nature, j’aurais tout de mème su anticiper le changement : je jouais alors principalement sur PC et m’informer sur un seul et mème support ne pouvait décemment pas moins me réjouir. Mais avec la mise a mort du papier au profit du digital vient aussi ce sentiment de nostalgie a l’idée désormais révolue d’aller écumer les étales a la recherche du précieux sésame hebdomadaire. Les poches allégées du poids de nos maigres sous compensé par le large sourire d’un enfant qui vient de s’offrir un peu de rêve imprimé la veille. C’était avant, pas mieux ni pire, juste différent comme aujourd’hui le sera a demain sans que rien ne serve a les comparer. Ce qui a changé ? Tout ou autrement dit rien. Quand il y a plus de vingt ans le lecteur de Nintendo Magazine jouait des coudes avec son camarade lui volontiers plus partisan de la marque Playstation, bien floue est la distinction qui voit de nos jours un de ses mèmes joueurs insulter l’un de leurs contemporains sous couvert de l’anonymat pour finalement demeurer tous deux comme de parfaits idiots avec seulement deux décennies de plus au compteur. A rajouter qu’un individu en culotte courte aura au moins toujours le bénéfice de la jeunesse pour excuser un écart de comportement...
Plus sérieusement, rien ne sert de nier l’impact considérable du net sur notre média jadis faussement étiqueté enfantin par une minorité de bien-penseurs que le refus de la nouveauté si ce n’est une parte de jalousie que le temps aura depuis réduits au silence. En « surfant », le jeu vidéo adopte un langage familier, il se convoite de mème qu’il s’apprend. En sus il se voit hiérarchiser dans les annales, comme un bon roman il ne cesse jamais de surprendre. Fleuve il se raconte d’un artisan a l’autre. Un jour héroïque en souvenir des pionniers a avoir vécus de leur passion, le lendemain Polar sur la piste d’un drame créatif ou bien encore humain. De jours en jours tous les genres y passent et se confondent et si le fait de jouer représente un acte de consécration, en soi il n’est plus que la conclusion d’un tout qui va bien au-delà du rapport d’antan. Reste que pour certains investiguer traduit une volonté de désacraliser un loisir qui aurait tout intérêt a s’inscrire au porta faux de quelconques autre médias télévisuels pour continuer a incarner cet idéal feint de l’usine a songes debout les deux pieds dans des chaussons en guimauves. Une douce sérénade pour se bercer d’illusions la ou la réalité se charge de ramener les douces âmes égarées a la raison. « Il » est ce level designer de profession a accumuler les heures supplémentaires pour nos dix minutes de plaisir, sa voisine, « Elle » fait de son mieux pour insuffler de son talent a la création d’arts visuels pour nous flatter la rétine. Un homme, une femme, un exemple donné a multiplier au moins au centuple pour signifier la dureté d’un corps de métier il est vrai infusé de passion mais également moteur d’une réalité économique qui surpasse de loin la stricte notion de divertissement a laquelle vous et moi sommes liés.
Tout ceci pour en arriver a la conclusion que la passion ne devrait jamais se vivre au profit de la condition humaine et qu’en cela le net est une passerelle autrement plus viable aux prises de paroles inopinées que feu le support papier rétrospectivement peu soucieux de la vérité car moins flatteuse et donc moins vendeuse. Encore que la presse généraliste sait encore user de la légitimité que tout a chacun souhaitera lui conférer pour écouler quelques numéros, signe que le média vidéoludique bien que clairement défini a encore bien du mal a être nuancé de part et d’autre.
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publié le 11/02/2013 à 00:56 par
sorow