Un nom original pour un jeu qui l'est tout autant. Beyond Good and Evil, entre le bien et le mal. Développé par Ubisoft, dans les locaux de Michel Ancel ( créateur du futur Rayman: Raving Rabbits qui s'annonce très bon

), ce jeu est quasiment passé inaperçu ( comme souvent pour les jeux de qualité malheureusement ). Pourtant il avait tout pour plaire. Une héroine charmante, 30 euros seulement, et une aventure qui plonge le joueur dans une aventure futuriste avec quelques passages de plate-forme épiques. La médiatisation a encore fait défaut à ce jeu, et c'est bien dommage.
Jade, une jeune femme reporter, acceuille des orphelins dans un phare situé sur une petite île. Elle est assistée par son oncle, un porc humanoide ( déjà une petite touche d'humour ). Jade se retrouvera plongée dans un complot machiavélique mené par Hyllis. Notre héroine devra choisir entre sauver la planète entière ou ne rien faire et laisser les militaires de la section Alpha contrôler la population. Elle rejoindra un groupe de rebelles afin de faire éclater la vérité. Un long périple commence alors où Jade rencontrera de nombreux personnages loufoques qui l'aideront ou chercheront à lui nuire. Deux d'entre eux seront jouables durant l'aventure. Il s'agit de Peyj, le vieil oncle de Jade, et Double H, l'agent secret d'un groupe de rebelles nommé le réseau Iris. Le scénario est assez linéaire, on suit la trame de l'histoire sans réellement faire de quêtes annexes. Un défaut qui n'en est pas forcément un, un des principaux atouts du jeu étant son scénario.
L'aventure commence simplement. Un donjon relativement facile qui sert de prologue à une aventure assez courte. En effet, le jeu vous prendra une dizaine d'heures tout au plus. Mais quelles heures! Du pur plaisir en perspective. La durée de vie est donc le principal défaut du jeu. Trois donjons seulement sont disponibles, mais ils vous donneront du fil à retordre, étant tous trois très longs. Les péripéties de Jade nous feront visiter une mer gigantesque où flottent de petites îles, antres des différents donjons et autres villes. On visitera même la Lune, mais je ne vais pas vous en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir de la surprise.
Beyond Good and Evil est un jeu bourré d'humour. On n'atteint pas l'excellence de Rayman sur ce point de vue là, Michel Ancel a voulu créer une atmosphère sombre et un scénario émouvant et triste. Les exemples de passages humoristiques sont nombreux. Pour n'en citer qu'un, je dirais que Jade, dès le début de l'aventure, fait une halte au garage Mammago, tenu par des rhinocéros bricoleurs ( -_- ) qui semblent consommer des substences illicites. Des Bob Marley dans l'âme! Pour contraster avec le côté drôle, on assiste à des scènes tragiques et émouvantes, qui mettent le plus souvent en scène les trois personnages principaux, qui sont par ailleurs très travaillés en ce qui concerne leur psychologie. Ce côté triste ne vous fera cependant pas tirer la larme à l'oeil, mais sera suffisamment fort pour vous faire ressentir la détresse de Jade.
Le jeu est épique. Personne ne pourra me contredire sur ce point là. Jade devra effectuer de réels exploits, qui sont généralement mis en scène par des phases de plate-forme inoubliables. L'exemple le plus représentatif a lieu dans la ville d'Hyllis, où Jade se retrouve attaquée par des centaines de soldats de la section Alpha. Cherchant à sauver sa peau, elle saute sur les toits des maisons, effectue des roulades, évite les tirs, cours à en perdre haleine, tout ça accompagné par des effets spectaculaires, dont une slow motion magnifique qui nous propose des ralentis très bien choisis où l'on s'émerveille tout en contrôlant Jade. Ces passages vont feront réellement vibrer, un tel plaisir de jeu est rare dans un jeu de plate-forme comme celui-ci.
Le système de jeu est assez basique. Jade s'arme d'un bâton et peut effectuer des attaques simples et utiliser des objets. Là où vient l'originalité sont les phases de coopération. La jeune femme, comme dit plus haut, sera aidée durant son périple par deux personnages qui ont chacun leur spécialité. Par exemple, Peyj peut effectuer une attaque rodéo et attaquer avec une clé à molette (

). Comment atteindre les différentes îles qui peuplent la mer? A l'aide d'un hoverboard! Une machine volante ( elle flotte à quelques centimètres de l'eau ) qui fait penser à un jet-ski et qu'on pourra customiser durant l'aventure, lui permettant de tirer avec un canon, de faire des sauts, et même de voler. Jade pourra aussi prendre des photos des différentes espèces espèces qui peuplent la région, afin de recevoir des crédits qui premettront d'obtenir plus tard des sphères, monnaie de l'hoverboard. Dans les donjons, on aura droit à des phases d'infiltration où Jade pourra s'accroupir et se cacher, pour ensuite tuer ses ennemis d'un coup mortel.
Autre point fort du jeu: les graphismes. Ils sont tout simplement superbes. Les consoles sont ici exploitées à leur maximum. Bien que les donjons soient une succession de couloirs et de halls, ils sont très bien structurés et agréables à parcourir. Les plus beaux moments ont lieu lors des passages en hoverboard. La mer est superbement modélisée et l'hoverboard avance avec un réalisme incroyable. L'alternance des jours et des nuits ne fait que rajouter au plaisir des yeux. On assistera à des couchers de soleils magnifiques qui se reflètent dans l'eau calme. La nuit est l'occasion de voir apparaître de nouvelles créatures, la mer est alors seulement éclairée par le phare qui surplombe cette étendue gigantesque.
Avec ses graphismes, son humour, et son gameplay, Beyond Good and Evil parvient à s'imposer comme l'un des meilleurs jeux de plate-forme existant malgré ses faibles ventes. Il coûte simplement une trentaine d'euros et vous fera passer de très bons moments. Amateurs de plate-forme/aventure et fans de Michel Ancel, ce jeu est fait pour vous

Sinon pour beyond good and evil 2, michel ancel a laissé entendre au carrefour de l animation, qu'une suite était prévu ^^