L’Ouganda a promulguée sa loi anti-homosexualité le 24 février dernier, reconnaissant ainsi comme délit la pratique de l’homosexualité dans les frontières du pays et la rendant passible d’une peine d’emprisonnement. Les réactions avaient été vives à l’international, notamment en Occident, en pleine démocratisation, promotion et congratulation de l’homosexualité. Outrées donc, les grandes puissances avaient émis les déclarations les plus étranges et les plus virulentes, comme le premier ministre américain John Kerry, qui avait comparée l’Ouganda à l’Allemagne nazie.

Seulement voilà, un pays peut bien essuyer les remarques, même désobligeantes, venant de l’extérieur et choisir de ne pas s’en inquiéter. Le président Yoweri Museveni avait d’ailleurs déclaré au lendemain de l’entré en vigueur de la loi, que tous les bailleurs de fonds qui n’étaient pas d’accords pouvaient garder leur argent.

Mais ce qui est plus dramatique, ce sont les sanctions budgétaires. Car, cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! La plus sévère des pressions s’exerce au niveau du portefeuille. L’argent est une arme redoutable permettant d’imposer une vision, en l’occurrence, et de manifester concrètement son opposition à une décision.

Aussi, la Suède devient le quatrième pays à fermer les robinets en suspendant les aides normalement accordées à l’Ouganda, soit environ 35 millions de dollars. Après la Norvège, le Danemark, et les Pays-Bas, cette nouvelle coupe budgétaire est signe que la Suède se range du côté des grandes puissances en ce qui concerne sa vision de la sexualité entre les individus. De plus, la banque mondiale a mit en attente un prêt de 90 millions de dollars antérieurement attribué à l’Ouganda.

Aussi, le comportement des oligarques insiste sur l’urgence de l’Afrique à s’auto-subventionner. Car cette punition révèle à quel point le continent est infantilisé par ces aides, ce qui le rend vulnérable car à la moindre contrariété des mécènes, il devient indigent.

D’autre part, c’est bien la preuve d’une réalité qu’on n’ignorait presque plus : ces subventions « généreusement » octroyées par le biais d’organisations diverses, entre autres, n’ont pas uniquement un but pécuniaire. Plus que la finance, elles achètent la garantie d’un consensus forcé.

Par ailleurs, c’est une révélation quand à la claire opposition sociétale entre les deux continents: la société africaine qui conçoit la famille et les mœurs avec un certain regard, inhérent à son histoire et à ses traditions ; la société occidentale qui, dans ce qu’elle appelle évolution, ouvre des frontières quand à la liberté sexuelle.

Soit, mais cela devient un problème lorsqu'une vision cherche à s’imposer à l’autre, à l’absorber, sans tenir compte de cet héritage essentiel qui fait d’une civilisation ce qu’elle est.