Dans l’épisode one de ce dossier sur la propagande, nous avons constaté que le jeu vidéo, aux vues du large public qu’il touche, peut être désormais catalogué comme média de masse, avec toutes les conséquences que cela comporte, notamment un intérêt exacerbé pour les communicants de tous poils et plus particulièrement les publicitaires qui voient dans l’ouverture de ce marché un nouvel eldorado. Mais ces derniers ne sont pas les seuls à lorgner du côté des jeux vidéo.

Avant de développer l’épisode two, il me semble pertinent de nous pencher sur le terme de «propagande» et sur ses implications, car ce mot a pratiquement disparu du vocabulaire des démocraties modernes. Il est vrai que depuis le tristement célèbre ministère de la propagande de Goebbels sous le régime nazi ou bien la propagande soviétique stalinienne, ce terme revêt une connotation négative souvent assimilée à du bourrage de crâne orchestré par d’affreux dictateurs sans scrupules manipulant leur peuple. Si cela reste d’actualité dans certains pays du tiers monde, les gouvernements occidentaux n’ont pas recours à un pouvoir coercitif. Mais cela ne veut pas dire que la propagande ait disparu de nos sociétés modernes. En fait, elle s’est maintenue à couvert, se cachant derrière des termes édulcorés tels que «relation publique» ou encore «publicité», en bref on pourrait tout aussi bien dénicher la propagande derrière toutes formes de stratégies de communication. Si on y regarde bien, c’est en effet la communication qui permet aux gouvernements des démocraties modernes de se maintenir en exerçant leur force de persuasion sur le peuple (au contraire de l’exercice autoritaire du pouvoir par un régime dictatorial) afin que celui-ci adhère à sa politique en ne fomentant pas une révolution ou tout simplement par l’intermédiaire d’un bulletin de vote.
Il en est de même d’un point de vue économique. Les acteurs du libéralisme autoproclamé pilier des sociétés libres et prospères ont également recours à la propagande afin de faire adhérer la masse populaire aux idées et valeurs libérales par l’intermédiaire des programmes télévisés ou des publicités par exemple. Il n’est donc pas fortuit que les grands groupes économiques aient fait main basse sur les médias de masse. Aujourd’hui, journaux, télévision, mais également jeux vidéo dépendent de grands groupes financiers. A ce titre on peut se demander si le contenu des jeux vidéo n’est pas orienté en vue de servir les intérêts de ces trusts.