Bug est un film passé relativement inaperçus, loin des slashers décérébrés ou de vilains psychopathes reviennent une 22eme fois de l'enfer pour buter du prépubert, le nouveau Friedkin a su se faire discret mais ce n'est que pour mieux s'immiscer en vous et vous dévorer de lintérieur tel un insecte aussi invisible que dangereux.
Insecte, oui car c'est de cela qu'il s'agira dans le nouveau film de William Friedkin qui a 71 ans nous signe un oeuvre toujours sans concession et cela 35 ans après l'exorciste ou French Connection. Avant de détailler les différentes qualités de bug qui en font un très grand film qui fera date, intéressons nous un moment a l'histoire.
L'intrigue prend place dans le trou du cul du monde, un bled paumé des états unis comme seuls les films d'horreurs ricain savent nous en dénicher. Le genre d'endroits ou la bière et la sueur côtoie la poussière dans le déclin d'une Amérique malade bien loin du rêve et du fantasme que nous nous faisons du pays de Paris Hilton.
Agnes est une femme un peu a l'ouest qui vis dans un motel minable perdu dans le désert en partageant son temps entre son job de serveuse et ses beuveries quotidiennes afin de combler le vide qui l'habite.
Elle se noie petit a petit dans la drogue et l'alcool jusqu'au jour de sa rencontre avec Peter, un paumé lui aussi, un peu clodo sur les bords mais qui lui inspire une confiance qu'elle n'a jamais eu pour aucun homme.
Les 2 paumés vont apprendre a s'aimer et a s'accepter l'un l'autre mais sans se douter que leur amour va petit a petit les éloigner de la réalité et les plonger corps et âmes dans un folie furieuse dont on se sort pas indemne.
Tout au long du film William Friekin nous ballade et nous amène d'un sentiment a un autre, d'une crainte a une autre.
Au début le film commence très fort en nous mettant direct dans l'ambiance et en imposant subtilement et sans artifices un malaise qui ne nous quitteras plus durant toute l'heure et demi que dure le film.
Ça commence comme un banale thriller pour aller vers le film fantastique puis vers le trip paranoïaque façon Ennemi d'état jusqu'à un final complètement schyzo hallucinant dans sa folie et son jusqu'au boutisse.
Je n'en dirait pas plus pour ne pas trop spoiler (peut être en ai-je déjà trop dit d'ailleurs) car il conviens de regarder ce film sans aucun a priori et avec un regard le plus vierge possible. En effet, le film s'achève de façon un peu abrupte et d'une certaine manière un peu frustrante et on sait que Friedkin a souhaité laisser planer le doute quand au pourquoi du comment.
Chacun pourras donc interpréter le film a sa façon et on peux trouver pas mal de théories et d'avis contradictoire sur le net au sujet de Bug.
Un autre point fort du film est la performance des deux acteurs principaux: Ashley Judd et Michael Shannon. Le film tout entier est battis sur eux et si Ashley judd est toujours juste, passant d'épave alcoolisé toute en sensualité (si ça c'est pas une performance...) au stade hystérique folle a lier, Michael Shannon est lui LA vrai révélation du film, une boule de névrose et de folie furieuse qui parviens a vous scotcher a votre siège lors d'une ou deux scènes bien tendus, notamment la scène de la dent, je n'en dirait pas plus.
Petit bémol toutefois pour le doublage français d'Ashley Judd qui vers la fin du film fait preuve d'un peut trop d'exagération et qui fait basculer la scène dans un comique plutôt mal venu. Si vous le pouvez essayez donc de mater le film en vost.
Voila, je terminerais en disant que si beaucoup on dit que Bug est le meilleur film de Friedkin depuis l'exorciste il m'est difficile de qualifier Bug de chef d'oeuvre dans la mesure ou il souffre pour moi d'un petit quelque chose en trop ou peut être pas assez qui rend le tout assez déroutant mais il n'en est pas moins excellent.
Il est d'ailleurs assez dure de s'exprimer sur ce genre de film qui vous laissent un ressentis assez étrange, difficilement retranscriptible avec des mots.
Si comme moi vous appréciez les trip un peu schizo qui vous attirent petit a petit dans un océan de folie pour ne recracher que votre cerveau en bouillis a la fin du film, alors lancez vous, vous ne le regretterez pas.
En bonus, la bande annonce du film:
Critique réalisé par Korea pour L'antre de la Mangouste.