J'aborde aujourd'hui le cas du dernier jeu estampillé Rare sur une console de salon Nintendo, j'ai nommé Starfox Adventures. Maintes fois critiqué pour son abscence de profondeur de jeu et un gameplay simplifié à l'extrême, certains fans du renard de l'espace ont apprécié, voire idolâtré cette nouvelle aventure. Rare a-t-il réellement pondu une perle ou un simple Zelda-like comme il en existe tant d'autres?

Comme l'indique le sous-titre du jeu, Fox abandonne presque son arwing, fidèle destrier qui l'accompagnait déjà dans les deux précédents opus de la série. Starfox Adventures arbore ainsi un côté A-RPG que les habitués de la série n'ont pas du tout apprécié, et ce en grande majorité. En effet, seules quelques phases en arwing ponctuent le voyage vers un nouveau niveau. Ces mêmes phases de jeu se révèlent extrêmement faciles et rapidement dominées. On se demande pourquoi Rare n'a tout simplement pas abandonné l'arwing pour se concentrer uniquement sur la partie aventure. Quoiqu'il en soit, si ce point noir vient gâcher la partie finale du tableau, le résultat n'en reste pas moins très convaincant.

Fox McCloud et son équipage s'ennuient à bord de leur vaisseau mère: Andros est mort et plus rien ne vient troubler la tranquillité du système de Lylat. Soudain, le général Pepper surgit sous forme d'hollogramme et propose à Fox et Cie de sauver une nouvelle fois la galaxie. N'écoutant que son courage et la prime promise si la mission venait à être réalisée, notre renard préféré enfourche son arwing et part vers Dinosaur Planet, où un certain Scales terrorise les paisibles habitants. Auparavant, la jolie Crystal se faisait capturer par une entité inconnue dans le palais Krazoa, sorte de temple sacré des dinosaures. Par ailleurs, c'est avec la jeune renarde que le joueur débute l'aventure.

D'emblée, on constate le véritable point fort du jeu, à savoir ses graphismes. S'il sera surpassé de ce point de vue là par Resident Evil 4, Starfox Adventures reste néanmoins une perle graphique, un monstre de puissance qui flatte la rétine à chaque niveau parcouru. L'épopée de Crystal, bien que très courte, a le mérite de poser les bases du gameplay en proposant diverses phases de réflexion, de plate-forme et de combat. Le jeu démarre fort, très fort, et bien que le joueur puisse se sentir frustré de ne pas retrouver Fox, il ne peut que reconnaître la majesté avec laquelle Rare a créé ce prologue.

Plus tard, Fox sort les armes et l'aventure commence réellement. Après quelques péripéties et après avoir sauvé la reine des earthwalkers, on nous propose de retrouver des pierres disparues et disséminées aux quatre coins de la planète. Ainsi, on découpera le jeu en trois parties: les joutes à bord de l'arwing, la recherche des différents temples, et la traversée de ces mêmes temples. Le jeu est superbement orchestré et, contrairement aux idées reçues, la linéarité ne prend jamais le dessus. De plus, la motivation de découvrir des paysages toujours plus beaux ne peut qu'inciter le joueur à finir l'aventure au plus vite. Aventure qui, et on ne peut que féliciter Rare pour le travail fourni, se révèle très longue et intense, ce qui est plutôt très rare pour un tel jeu.

Le gameplay est, il est vrai, plutôt minimaliste. A l'instar d'un Zelda, Fox récupère diverses compétences au cours du jeu qui lui permettent d'utiliser de différentes manières son bâton de combat. Ainsi, on pourra tirer des jets de flamme et de glace, se propulser en l'air à des hauteurs vertigineuses, revêtir un déguisement de sharpclaws et j'en passe... Chaque lieu apporte son lot de nouvelles énigmes et nouveaux artefacts, et les combats ponctuent les phases à terre. Armé de son bâton ( il a interdiction formelle d'utiliser son blaster ), Fox doit enchaîner divers combos afin de terrasser des ennemis plutôt diversifiés, eux-mêmes armés de boucliers, de massues et autres armes. Si certains joueurs reprochent une linéarité, c'est certainement dû à ces mêmes combats qui, s'ils permettent de se défouler entre deux énigmes tordues, ne proposent pas beaucoup d'enchaînements différents. Et là, je ne peux m'empêcher de citer un certain Zelda qui délaisse les combats impressionnats à l'épée au profit de l'originalité des combats contre les boss de fin de donjon par exemple. Ainsi, ce que certains qualifient de défaut impardonnable n'est en réalité q'un simple ajout de la part des développeurs afin de casser la monotonie des donjons.

J'avais parlé d'originalité, vous vous rappelez? En effet, certains évènements très originaux ponctuent une aventure déjà riche en moments intenses. Ainsi, Fox pourra chevaucher de gigantesques mammouths, combattre des sharpclaws à bord d'une sorte de moto vollante à propulsion, traverser un cauchemard en évitant de sombrer dans la folie, etc. Enfin, le célèbre renard s'alliera au jeune prince Tricky, petit dinosaure qui permettra à Fox de traverser des épreuves qu'il n'aurait pu endurer seul. Tous ces éléments constituent le véritable fondement du jeu: offrir au joueur une aventure sans prise de tête tout en lui permettant de s'adonner à quelques mini-jeux fort sympatiques. Starfox Adventures ne se prend pas vraiment au sérieux et innove de façon remarquable sans révolutionner le genre.
Conclusion: Finalement, on ne peut que remercier Rare pour ce magnifique -que dis-je- grandiose cadeau d'adieu qui vient se placer à hauteur de Zelda Wind Waker au titre de meilleur jeu d'aventure sur Nintendo Gamecube. Ce jeu est une perle comme il s'en fait rarement et, bien que mon test reste assez subjectif, je déplore les violentes critiques des internautes et des joueurs en général qui n'ont tout simplement pas su déceler la véritable magie qui émane de ce bijou.
9,4/10
Tant mieux pour vous si ce jeux vous a plus ^_^'